Salut les souverains! Catch Up Games vient de sortir en ce début d’automne un nouveau jeu thématisé sur l’Egypte antique. Après avoir essayé de cultiver et commercer dans les plaines du Nil dans Fertility, Pharaon nous propose d’endosser le rôle d’un souverain. Gérer sa vie tout en préparant sa mort, voilà le défi d’un pharaon. On peut s’y essayer depuis son salon, grâce au jeu de gestion de ressources et placement d’ouvriers créé par Sylvain “Sylas” Lasjuilliarias et Henri “Pim” Molliné, et superbement illustré par Christine Alcouffe, mais on y reviendra.
La panoplie du parfait Pharaon
Pour jouer à être souverain, il faut du matériel de qualité. Ca tombe bien, c’est ce que nous propose Pharaon. Exclusivement en carton et en bois, le matériel de Pharaon pèse son poids. C’est en grande partie la faute au plateau de jeu composé d’une roue centrale et de 5 parties périphériques modulaires. Un plateau annexe, faisant office de compte tours et un peu plus, en forme de pyramide viendra accompagner le grand plateau circulaire. Il y a également bon nombre de jetons en punch symbolisant des ressources et des vases funéraires.
Un petit carnet de feuilles de scores est présent dans la boîte, c’est toujours utile en fin de partie pour bien suivre le compte, on apprécie. Le matériel personnel des joueurs est composé de cubes et disques en bois, simples et efficaces. Les jetons Offrande sont, en jeu, rassemblés dans un sac en tissus imprimé de bonne facture également.
Catch Up Games a fait le choix de la simplicité et de la qualité pour l’ensemble du matériel du jeu, on est conquis sur ce point là.
Vie et mort sur le Nil
Dans Pharaon on pourra acquérir des points de prestige, permettant de remporter la partie, dans les cinq quartiers du plateau de jeu en réalisant des actions. Chaque quartier a sa spécificité.
La partie est divisée en cinq rounds, correspondant à 5 âges de la vie du souverain, durant lesquels les joueurs vont effectuer des actions tour à tour jusqu’à ce que tout le monde ait passé son tour.
Les différents districts du plateau
On les retrouve au nombre de cinq et sont :
- Le Quartier des artisans, permettant d’en recruter
- Le Quartier du Nil permettant d’étendre son influence le long de la vallée du Nil et d’amasser des points en atteignant certains paliers.
- Le Quartier des Nobles pour les inviter à vous rejoindre et bénéficier de leurs pouvoirs.
- Le Quartier des Offrandes, votre bonté sera récompensée par des jetons Offrande, octroyant des ressources ou des points de prestige.
- Le Quartier du tombeau pour préparer votre dernière demeure et la faire aussi luxueuse que possible.
Du neuf avec du vieux
La subtilité qui fait l’originalité de Pharaon, c’est que ce coût d’entrée à un district peut être déduit de celui de l’action si la ressource est commune aux deux.
Pour illustrer le propos, s’il faut une ressource verte pour accéder au quartier des artisans, on peut la soustraire aux 3 ressources identiques nécessaires pour recruter un ouvrier si on utilise des vertes.
Avec cette mécanique on est constamment en train de voir pour optimiser les coûts des actions en fonction de l’accès au quartier. C’est une gymnastique qui nous a bien plu dans les parties.
De plus, les accès aux quartiers sont limités en fonction du nombre de joueurs. Chaque quartier peut être utilisé 3 fois (tous joueurs confondus) dans les parties de 2 à 3 joueurs et 4 fois à 4 joueurs. On y retrouve de la “pose d’ouvriers” dans l’accès aux quartiers car nos choix vont potentiellement impacter ceux des autres joueurs.
On n’a pas vraiment d’interactions directes avec les autres si ce n’est en les empêchant d’accéder à certains quartiers.
Revenons un peu plus en détail sur les effets des différents quartiers :
Le quartier des artisans
Le quartier du Nil
Le quartier des offrandes
Le quartier de la chambre funéraire
Et enfin, le quartier des nobles
Voilà, on a fait le tour des quartiers, mais le jeu renferme encore quelques surprises pour gagner des points! Les superbes colonnes qui entourent chaque district ne sont pas que de la décoration. Elles représentent des divinités qui vous soumettent des objectifs. S’attirer les faveurs des dieux n’est pas chose aisée puisqu’il vous faudra remplir les deux conditions, présentées de chaque côté de la statue, pour bénéficier de leurs faveurs.
D’autres originalités de Pharaon
Dernière petite chose que l’on apprécie : l’action “Passer” n’est pas pénalisante, au contraire. Lorsque les joueurs passent, ils montent leur pion sur la première ligne libre de la pyramide. Tant que les autres jouent, à chaque fois que la main devrait revenir à un joueur qui a passé, il déplace son pion vers la droite de cette ligne et bénéficie d’un bonus. Le premier joueur à passer gagne je jeton “Premier joueur”, ensuite les bonus sont des gains de ressources ou de jetons Offrande. Passer devient un choix stratégique qui n’exclue pas totalement de la partie, et c’est agréable. On ne subit plus les tours des autres joueurs et les ressources accumulées peuvent permettre de rattraper une erreur précédente.
On vous a parlé de roue centrale au début, mais depuis, silence radio… Et bien c’est parce qu’elle n’agit qu’en fin de manche. Une fois que tous les joueurs ont passé, on décale la roue d’un cinquième de tour et la ressource nécessaire pour entrer dans les quartiers ont changées. On retrouve un peu le même principe que dans Couleurs de Paris, les actions bloquées en moins.
Le traître
Pharaon dispose d’un mode solo relativement intéressant. Il va vous opposer à un personnage virtuel : le Traître. Ce joueur fictif est régi par cinq plateaux qui lui feront gagner des points, bloquer des quartiers, défausser des cartes ou remplir des objectifs. Ses plateaux sont recto-verso et selon votre choix, le défi sera plus ou moins corsé.
Cette simulation de joueur pourra être affectée par vos choix, vous aurez une influence sur le déroulé de la partie mais ne comptez pas sur une victoire aisée, ce mode solo n’est pas un bricolage de dernière minute, il apporte un vrai défi.
De notre côté, on préfère y jouer à plusieurs, mais j’ai fait ma première partie sur le mode solo pour me familiariser avec les règles et il tourne bien.
Souvent réclamé par les joueurs, le mode solo à le mérite d’être présent et devrait satisfaire les amateurs du genre.
Avis
La première partie de Pharaon nous a un peu perturbé. On peut marquer des points dans tous les sens, on a eu un peu de mal à s’orienter vers une stratégie claire. Par contre, une fois cette première partie durant laquelle on a apprivoisé le jeu, on a tout de suite eu envie d’en relancer une pour essayer de nouvelles choses.
On cherche constamment à optimiser ses actions en fonction du coût d’accès aux quartiers et de celui des actions qui nous intéressent à un moment du jeu. On est même souvent tentés de prévoir des actions sur le round suivant, une fois que la roue centrale aura effectué son mouvement.
Bas-reliefs antiques
C’est l’illustratrice Christine Alcouffe (Yokai, Tapage Nocturne) qui s’est occupée de créer l’identité visuelle de Pharaon, et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est superbe et efficace. On apprécie la qualité du travail fourni, de l’illustration de la boîte au plus petit détail sur le plateau.
L’iconographie est claire, et en même temps on a l’impression d’avoir entre les mains une véritable tablette antique ornée de hiéroglyphes.
Conclusion
Pharaon propose pleins de bonnes idées, en commençant par la roue centrale et le coût d’accès aux quartiers qui est déductible du coût des actions. Ca n’a l’air de rien, mais en jeu ça occasionne de la réflexion sur l’optimisation des ressources.
Les objectifs des Dieux en fin de partie, qui changent selon la mise en place, apportent également des cibles différentes aux parties qu’on a apprécié. On peut se prendre rapidement au jeu grâce à ses règles accessibles et vite assimilées, par contre il faut un peu plus de temps pour établir des stratégies efficaces. Ce n’est pas gênant du tout, bien au contraire car le jeu est très agréable. On a envie d’y retourner pour perfectionner son jeu et diriger différemment la vie de son pharaon. A vous de jouer pour avoir un règne marquant et rester dans l’Eternité!
La Récap de la Rédac
Nombre de joueurs | 1 à 4 souverains | |
Age conseillé | à partir de 12 ans | |
Durée d’une partie | 45 minutes | |
Auteurs | Sylvain “Sylas” Lasjuilliarias et Henri “Pim” Molliné | |
Illustrateur | Christine Alcouffe | |
Éditeur | Catch Up Games | |
Prix 40 € | Philibert | Playin |
Parkage | Ludum |
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