Salut les hérissons ! On parle aujourd’hui d’un monument du jeu vidéo, à côté duquel je suis passé depuis trois décennies, Sonic. Étant gosse je n’ai jamais eu de Sega, ni trop fréquenté de gens qui possédaient une console sur laquelle le hérisson bleu de Sega courait. La dernière compilation parue sur Switch, et autre supports de cette génération, va me permettre de rattraper mon retard, dans les meilleures conditions possibles, puisque ce ne sont pas moins de 16 jeux présents dans la boîte de ce jeu que nous avons testé sur Nintendo Switch.
Une compilation rutilante
On ne va pourtant pas vous faire l’affront de présenter Sonic et sa licence de jeux de plateformes dont le plaisir vient de la connaissance des niveaux et de la rapidité avec laquelle le joueur peut les parcourir. Parmi les 16 jeux de cette compilation, 4 sont présents sur la cartouche, le reste est à télécharger sur le store. Les jeux présents en physique sont Sonic The Hedgehog, Sonic The Hedgehog 2, Sonic 3Sonic & Knuckles et pour finir, Sonic CD. Le code de téléchargement présent dans la boîte du jeu permet d’acquérir la collection des 12 jeux parus sur Game Gear à l’époque, ainsi qu’Amy, la compagne de Sonic, en tant que personnage jouable;
Les quatre jeux présents sur la cartouche ont bénéficié d’un traitement “anniversaire”, ce qui leur confère le format 16/9 adapté aux télévisions actuelles et en HD. Les intros de ces titres (Sonic The Hedgehog, Sonic The Hedgehog 2, Sonic 3Sonic & Knuckles et Sonic CD) ont été refaites en version anime pour le plaisir des joueurs. On retrouvera d’ailleurs ces intros et tout un tas de bonus, comme les musiques dans le Musée, sorte de grande galerie d’art dédiée à Sonic.
Le mode anniversaire propose également des vies infinies, ce que les novices dont je fais partie apprécient grandement. Je trouve que les Sonic sont des jeux durs, ils sont directement issus des années 90’s, époque à laquelle la difficulté des jeux était toute autre. Rien d’insurmontable, mais la possibilité d’arpenter les différents niveaux, pour découvrir le chemin optimum jusqu’au panneau fin de niveau est très appréciable. C’est donc en toute décontraction que j’ai pu m’initier à Sonic.
Là où je ne trouvais que peu d’intérêt au jeu en l’ayant survolé durant des années, j’ai complètement été happé par le côté “speedrun” de ces titres. Je tire une réelle satisfaction à parcourir les différents niveaux pour trouver le meilleur chemin possible, parmi toutes les plateformes et passages secrets. Evidemment je me tiens très loin derrière les temps des speedrunners, mais cette démarche d’optimisation est particulièrement grisante. Cette compilation sur Nintendo Switch est un excellent moyen de les apprécier dans les meilleures conditions possibles sur consoles de nouvelle génération.
La Game Gear sous la lumière des projecteurs
La Game Gear avait la réputation de bouffer des piles en une session de jeu, la Switch solutionne ce problème. Dans la boîte de cette compilation on trouve un code pour télécharger un pack de 12 jeux sortis originellement sur Game Gear.
La compilation ne met pas en avant ces titres qu’il faut aller chercher dans le Musée. C’est un peu dommage de ne pas pousser à lancer ces jeux qui sont sortis sur une console portable assez onéreuse à l’époque. On y retrouve les titres suivants : Dr. Robotnik’s Mean Bean Machine, Sonic Blast, Sonic Chaos, Sonic Drift, Sonic Drift 2, Sonic Labyrinth, Sonic Spinball, Sonic the Hedgehog, Sonic the Hedgehog 2, Sonic the Hedgehog: Triple Trouble, Tails Adventure et Tails’ Skypatrol.
On ne va pas rentrer dans le détail pour chaque jeu, ils ont tous plus de 20 ans et sont pour la plupart connus ou même les versions Game Gear dans leur jus des premiers Sonic que l’on retrouve avec le traitement anniversaire sur cette même cartouche !
Cependant, je vais m’attarder sur Dr. Robotnik’s Mean Bean Machine. J’ai découvert ce Puyo Puyo like grâce à ma moitié qui l’avait fait à l’époque et avec qui on a refait de nombreuses parties. On a pu s’affronter, et retrouver les sensations de son enfance pour sa part. Par contre, la version 2 joueurs affiche les deux écrans des deux joueurs sur le même écran. On a donc deux fois l’aire de jeu du joueur 1 et deux fois celle du joueur 2 d’affichées, et c’est assez dérangeant en jeu. Ça remplit inutilement l’écran et n’a pas vraiment d’intérêt. Je ne vais pas me plaindre de sa présence dans la compilation, c’est un de mes titres préférés, mais on peut voir que le jeu a juste été ajouté sans autre travail pour améliorer l’expérience.
Et c’est d’ailleurs le cas sur toutes les versions Game Gear. Les jeux sont bruts et n’ont bénéficié d’aucune amélioration pour le portage sur consoles nouvelles générations. On a parfois des ralentissements, des soucis de son et bien sûr, l’affichage 4/3 qui pique un peu les yeux aujourd’hui.
Un point sur la version cartouche
Sur la version physique on est pas mal gâtés. Même si 12 des 16 jeux sont en version numérique à télécharger, on ne boude pas notre plaisir de voir le jeu en fourreau cartonné, avec une jaquette réversible qui reprend l’esthétique MegaDrive et un petit artbook de 20 pages. L’artbook propose non seulement des croquis des divers protagonistes de la licence, mais également les jaquettes US et japonaises des jeux. Même si les connaisseurs de la saga n’y découvriront probablement rien de nouveau, pour les néophytes dont je fais partie, c’est très sympa.
Conclusion
Cette compilation est sortie sur toutes les plateformes modernes (Playstation 4 et 5, XBox et Windows, ainsi que Nintendo Switch) et c’est un excellent moyen de faire légalement les 12 jeux Game Gear à un prix abordable (une quarantaine d’euros pour la compilation) pour les retro-gamers. Mais le véritable intérêt réside dans les versions anniversaire de 4 jeux emblématiques de la licence pour en profiter dans les meilleures conditions, c’est-à-dire en HD et avec un format 16/9. En revanche la présence de 12 des 16 titres sous forme de code de téléchargement rendra leur découverte très compliquée sur le marché de l’occasion.
Ces compilations et remasters de jeux rétros, assez fréquents sur les générations de consoles actuelles, ont le mérite de faire découvrir des classiques aux nouvelles générations, ou aux joueurs étant passés à côté de classiques, dans les meilleures conditions, ce qui fut mon cas avec Sonic. J’ai pris beaucoup de plaisir à me plonger dans ce monument du jeu vidéo et ai enfin compris pourquoi il avait été élevé au rang de jeu culte. C’est pourquoi, si vous n’avez pas encore fait les jeux de cette licence, je vous recommande grandement de jeter un œil à Sonic Origin Plus.
Salut les lecteurs! Si omme nous vous êtes des enfants des années 1980/1990, vous avez certainement croisé la route d’un mystérieux héros solitaire qui arpentait les programmes du Club Dorothée. Hokuto no Ken, ou Ken le Survivant dans son adaptation française est un manga (papier dans un premier temps) de Tetsuo Hara et Buronson. Plus de 35 ans après sa sortie au pays du soleil levant, Paul Gossem et Guillaume Lopez remettent en lumière cette oeuvre par le biais d’un ouvrage édité par Third Editions : Dans les Arcanes d’Hokuto No Ken.
Un ouvrage de passionnés
Avant de passer à l’ouvrage en lui même, attardons nous sur les deux auteurs. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils maîtrisent leur sujet. Paul Gaussem est rédacteur dans plusieurs sites comme Dark Side Reviews ou magazines dont Animeland. Il est également membre de l’équipe du podcast Raging Fire Club, dédié au cinéma d’action asiatique.
En ce qui le concerne, Guillaume Lopez est le créateur de la chaîne YouTubeHokuto No Run, consacrée sans surprise à l’analyse de la série anime Hokuto No Ken. C’est donc tout naturellement qu’on le retrouve aux côtés de Paul Gossem, aux commandes de ce livre dédié à la saga de Tetsuo Hara et Buronson.
Il en résulte un ouvrage passionnant, bourré d’informations et très agréable à lire, à tel point que j’ai eu du mal à le poser. On y apprend que Hokuto No Ken est une œuvre bien plus profonde et intéressante que ne le laissent penser les musculatures démesurées des personnages. Les artistes ont créé un récit et des visuels impactants, avec des personnages travaillés et tourmentés. Si on ne s’arrête pas au premier a priori, comme l’ont fait beaucoup de personnes à la sortie de l’œuvre, on n’y voit qu’un prétexte décérébré à la barbarie ! Mais les auteurs de cet ouvrage ont pris la peine de décortiquer œuvre et contexte pour nous livrer une analyse pertinente et approfondie de Ken le Survivant.
Une œuvre plus subtile qu’il n’y parait
Hokuto No Ken est inspiré par les œuvres post apocalyptiques comme Mad Max, ce n’est un secret pour personne. Mais également par l’histoire nipponne et le traumatisme subi par les auteurs après les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki. On comprend mieux la rudesse du monde dans lequel évolue Ken et les dilemmes moraux auxquels les personnages de la série sont confrontés. Le héros va croiser des hordes de punks sanguinaires mais également des personnages beaucoup plus sensibles, voire fragiles.
Les deux auteurs sont de grands fans de cinéma et c’est tout naturellement que le 7e a infusé dans l’œuvre des nippons. On retrouve dans le manga des plans très cinématographiques et pas que, puisque la vision globale du manga est pensée comme telle.
L’ouvrage contient également des interviews exclusives, notamment de Masami Suda et Junichi Hayama, entre autres artistes de l’animation japonaise qui racontent leur parcours et leurs travaux sur Hokuto No Ken. Ces échanges entre les auteurs et les artistes sont extrêmement intéressants et donnent encore plus de lumière sur ce manga teinté de ténèbres pour les néophytes.
Petit point sur la version française de l’œuvre, elle n’est qu’évoquée dans cet ouvrage. Bien qu’elle soit devenue culte au fil des années, et ait potentiellement participé au succès de l’anime, cette localisation volontairement comique dénature quelque peu le propos de l’œuvre. Les auteurs ont décidé de s’en détacher pour se rapprocher de l’œuvre originale. Cette traduction sans laquelle Hokuto No Ken serait peut-être resté confidentiel comme Berserk, n’est évoquée que dans le préface du livre de Third Editions.
Conclusion
Résumer en quelques mots une saga comme Hokuto No Ken est impossible. Cet ouvrage m’a fait découvrir un monde à la richesse que je ne soupçonnais pas. Lorsque j’ai vu que Third Editions publiait un ouvrage sur ce manga, j’ai tout de suite été attiré. Je croise la route de Ken le Survivant depuis des années maintenant sans jamais m’y être attardé. Trouvant toujours un bon prétexte pour passer mon chemin, je trouvais étrange que cette série ait traversé les ages et ait toujours autant de fans sans qu’il y ait une bonne raison. J’ai vu cet ouvrage comme la porte d’entrée dans l’univers chaotique de Ken, et je pense que c’est un excellent moyen de découvrir la licence. Les auteurs explorent en profondeur le manga et donnent les clefs de compréhension globale et détaillée pour saisir tous les tenants et aboutissants de l’oeuvre de Tetsuo Hara et Buronson.
Véritable lettre d’amour à ce manga culte, Dans les arcanes de Hokuto No Ken se dévore tant il est intéressant. Je vous recommande vivement la lecture de cet ouvrage, que vous soyez néophyte ou confirmé dans la connaissance de ce manga, vous apprendrez très certainement de nombreuses choses.
Comme à son habitude, Third Editions propose cet ouvrage dans deux éditions différentes :
la version classique à 24.90€ dont la couverture, rigide, est illustrée par Nicolas Côme,
et la version First Print, accompagnée d’une jaquette réversible et d’un ex libris, tous deux illustrés par Daniel Warren Johnson, ainsi que le livre en numérique au format epub, au prix de 29.90€.
Salut les Mages ! La tant attendue édition crossover entre Magic et Le Seigneur des Anneaux est enfin sortie ! On l’attendait depuis plus d’un an, accrochés par des visuels toujours incroyables, la promesse de voir un lore que l’on adore prendre vie dans notre TCG favoris, et attirés par la possibilité de mettre la main sur l’anneau unique en édition… unique ! Alors déjà, on n’a pas mis la main sur cette carte unique, on est déçus mais on s’y attendait quand même, pour le reste on est conquis. Il y a beaucoup à dire sur cette extension baptisée Le Seigneur des Anneaux – Chroniques de la Terre du Milieu, et on va essayer d’être le plus complet possible, sans être ennuyeux.
Une myriade de possibilités
Premièrement, ce nouveau set Magic s’inscrit dans la collection Univers Infinis qui apporte dans le jeu de cartes à collectionner créé par Richard Garfield il y a 30 ans une esthétique et des mécaniques inspirés d’autres horizons littéraires, cinématographiques ou ludiques. On l’a vu avec la collaboration avec Games Workshop qui a produit des decks Commander thématiques autour de Warhammer 40 000, et d’autres projets sont dans les tuyaux comme celui autour de Doctor Who prévue pour le 13 octobre. Si on était un peu réticents au début, on craignait que le jeu ne soit qu’un prétexte à sortir des extensions bâclées pour engranger de l’argent. On ne va pas se mentir, ces collaborations sont certainement très lucratives pour Wizards of The Coast, mais on ne peut pas leur retirer le soin apporté et le respect des licences.
Le Précieux l’aura rarement autant été
On va attaquer directement avec la carte qui a fait, et continue de faire couler beaucoup d’encre : L’anneau Unique. Ce puissant artefact a été édité dans plusieurs versions, dont un print unique, numéroté, en elfique, que l’on pouvait espérer obtenir dans les boosters collector. On en parle au passé car le Précieux a déjà été trouvé. Alors que des enchères colossale avaient déjà été placées sur la carte avant que le booster qui la contenait ne soit ouvert
L’anneau impacte directement le jeu. De nombreuses cartes portent le mot clé “L’anneau vous tente”, à ce moment-là, le joueur qui a lancé cette une carte contenant ce mot pour la première fois gagne l’emblème l’Anneau. Il gagne en capacité au fil de la partie, plus la mécanique “L’anneau vous tente” se déclenche. La créature qui devient le porteur de l’anneau acquiert des pouvoirs vraiment intéressants. A noter que chaque joueur peut avoir son anneau, et son porteur de l’Anneau.
L’autre mécanique de cette extension est “amasser des orques ». Après avoir amassé des zombies dans plusieurs extensions, il était logique de voir revenir ce mot-clé pour les troupes du Mordor. Lorsque cette mécanique se déclenche, on crée une jeton 0/0 Orque et armée s’il n’y en a pas déjà un en jeu et on met un marqueur +1/+1 dessus. On imagine sans mal les légions de Sauron déferler sur le board avec ces armées qui grossissent à vue d’œil.
Visions du Troisième Age
Visuellement parlant on a encore une série d’illustrations de haute volée. Quel plaisir de voir tous ces lieux et personnages emblématiques de la licence Seigneur des Anneaux déclinés en différentes variantes et toujours avec brio. On n’a pas trouvé de faute de goût dans les Extras ou les cartes de base. Jouer avec Sauron et la Montagne du Destin dans le même deck est un plaisir que je ne pensais pas pouvoir avoir dans Magic, et c’est pourtant bien réel.
On voit que Magic a voulu faire les choses en grand et faire plaisir aux fans, tout en vidant leur portefeuille, on a par exemple 9 illustrations différentes pour la carte Nazgûl, en référence aux neuf rois des Hommes déchus. De plus, un deck peut avoir jusqu’à 9 cartes Nazgûl! L’intégration du lore dans le gameplay est complète !
Certaines cartes, dans leur version extra forment des panoramas lorsqu’elles sont mises côte à côte. On n’a pas encore eu la chance de toutes les découvrir dans des boosters, mais on y travaille activement ! En attendant de pouvoir vous faire une photo de cette collection, voici le visuel de ce panorama unique.
Les terrains ne sont pas en reste puisque même les lands de base ont eu droit à un traitement spécial. En plus des versions classiques, on retrouve des cartes pleine illustration inspirées de la carte de la Terre du Milieu.
Comme pour toutes les versions extra, spéciales ou foil, vous maximisez vos chances de les obtenir dans les boosters collector mais c’est un budget conséquent, surtout quand on voit la flambée des prix des displays sur les sites marchands.
On va revenir brièvement sur les différentes polémiques autour du traitement de certains personnages, notamment Aragorn qui apparait sous les traits d’un homme noir. Wizards of The Coast, qui est également aux commandes de Donjons & Dragons (dont on vous parlera très bientôt) à une politique très ouverte sur l’intégration des personnes LGBT ou racisées dans ses équipes et dans leurs représentations au sein de ses licences. Magic ne fait pas exception à la règle, c’est pour cela que certains personnages apparaissent sous les traits de personnages de couleur, contrairement aux représentations que l’on a traditionnellement de ces héros. De notre côté, ça ne change pas le gameplay, donc on n’y voit rien à redire. Comme pour la série Les Anneaux de Pouvoir, tant que les acteurs jouent bien leurs rôles, on ne voit pas le souci dans ces libertés d’adaptations.
Conclusion
Une nouvelle fois, Magic signe avec cette extension une très belle collaboration et fait plaisir aux fans de Fantasy. Nombreux sont certainement ceux qui, comme moi, ont développé leur goût pour la Fantasy grâce au jeu de cartes à collectionner de Richard Garfield, et sont venus à lire ou voir le Seigneur des Anneaux par la suite. Cette édition était très attendue et mixer ces deux univers est quelque chose qui aurait pu être très périlleux, tant les fans sont passionnés. Mais il semble que Wizards Of The Coast ait maîtrisé son sujet de bout en bout. Le gameplay est imprégné de l’essence du Seigneur des Anneaux, et les visuels sont, comme d’habitude, somptueux et rendent hommage à l’univers de Tolkien. On sent que les artistes se sont fait plaisir en créant les œuvres d’illustration des cartes. Les collectionneurs comme les joueurs sont ravis, Magic a de très beaux jours devant lui. Si vous ne vous sentez pas de faire la collection complète en physique, vous pouvez toujours profiter des cartes sur Magic Arena et taper le carton virtuellement à n’importe quel moment du jour ou de la nuit, avec des joueurs du monde entier !
Troisième jour de ce week-end au Hellfest, et la fatigue commence grandement à se faire sentir. Les genoux et le dos ne tiennent plus vraiment la durée et on cherche de plus en plus à se poser entre les concerts. Heureusement pour nous, le samedi est la journée qui nous intéresse le moins, et cette accalmie est bienvenue après la journée du vendredi qui fût éprouvante avec pas moins de 14 concerts. Nous avons commencé la journée par l’interview du groupe de black metal ACOD dont la retranscription arrivera dans quelques jours, puis nous avons couru pour nous placer à la barrière de la Mainstage 01 pour assister au concert d’Enforcer, groupe de Heavy Metal Suédois découvert quelques jours avant le festival grâce à l’interview de Mathieu Yassef (The Doom Dad sur YouTube) dans le numéro du mois de mai de Rock Hard (n° 242). Ils y parlaient de ne jamais avoir joué au Hellfest et c’est désormais chose faite, et drôlement bien fait ! Malgré un départ en retard un peu préjudiciable sur un créneau horaire pareil (30 minutes de jeu uniquement), le concert fleurait bon les années 80 avec ces jolis pantalons en cuir, cette sublime moustache du bassiste et ces cris stridents du leader tout aussi justes que sur album. Je n’avais écouté que le dernier album en date, Nostalgia, mais ce concert m’a séduit et donné envie d’approfondir le tour de leur discographie !
La suite de la journée, nous l’avons passée à déambuler sur le site, sans vraiment se poser devant un concert puis à faire une petite sieste à la tente pour reprendre des forces pour tenir jusqu’au soir. L’occasion d’admirer toutes les décos proposées un peu partout, de faire un tour au merch, la chaleur étant plus supportable que les jours précédents.
Born Of Osiris c’était un peu ma grosse peur du weekend tant le son sur album me semblait difficilement retranscriptible sur scène. Alors je ne suis pas musicien, mais certains passages m’ont paru bien trop propres pour ne pas être soutenus par des pistes audios, notamment sur les passages en tapping à la guitare. J’étais certes content de les voir enfin car ils ne sont pas souvent programmés dans le coin, mais un peu déçus quand même d’avoir été partiellement trompés sur le résultat. Reste que terminer sur Machine a mis tout le monde d’accord !
Pas chassé sur le côté pour ne pas changer car Born Of Osiris jouait sous l’Altar, et c’était au tour de Finntroll de se lancer sous la Temple. Allez savoir pourquoi, pour moi c’était du tut-tut pouet pouet ce groupe, et finalement je devais confondre avec un autre, car mis à part quelques passages mélodiques, on reste sur du black metal assez classique. Bon par contre, les oreilles pointues sur scène c’est peut-être un peu de trop, mais ça fait partie du folklore. Le son était plutôt propre une fois positionnés au milieu de la tente, et les morceaux parfaitement reconnaissables. Avec pas mal de titres tirés de leur dernier album en date, Vredesvävd (2020), les Finlandais ont tout de même exploré leur discographie, laissant malheureusement de côté l’excellent Midnattens Widunder.
J’aurais bien aimé aller me retourner les boyaux sur Lorna Shore, mais la rumeur (setlist.fm en fait) annonçait qu’Iron Maiden jouait le merveilleux titre Alexander The Great de l’album Somewhere in time, et c’était impossible de rater cette prestation. En effet, les anglais n’ont jamais joué ce titre avant cette tournée, et vu leur grand âge il n’est pas impossible que ce soit la dernière occasion de les voir. Même s’ils sont cultes, ce n’est pas forcément un groupe dont je suis fan. J’aime piocher des morceaux dans leur discographie, mais écouter un album entier m’ennuie. Manque de pot, la setlist jouée cette année comporte peu de morceaux que j’affectionne. Passé le combo Alexander the Great / Fear ofthe dark (les frissons quand tout le monde reprend ensemble…) et l’ultime enchaînement The Trooper / Wasted Years, c’est un goût de trop peu et surtout de l’ennui qui ressort de ce show. Le dernier album, Senjustu, m’avait laissé de marbre à sa sortie, et le groupe joue quand même beaucoup de morceaux issus de celui-ci. Enfin, si Bruce Dickinson commence à prendre de l’âge, sa voix est toujours largement bonne (contrairement à ce que l’on a entendu de loin pour Motley Crüe …) et il a toujours l’air de prendre du plaisir sur scène.
Les deux heures sont quand même passées assez rapidement, et quelques minutes après le concert nous étions allongés dans l’herbe pour écouter et regarder sur grand écran Within Temptation. C’est un groupe, et plus globalement un style de metal que j’aime tailler alors que clairement je n’y connais rien dans ce style, mais c’est aussi ça les festivals, découvrir des choses vers lesquelles nous n’irions pas volontairement. Et bien en fait … ce n’est pas si mal que ça ! Sharon a une voix puissante et les compositions sont quand même pas mal pêchues. Je pense que j’y retournerai pour quelques écoutes, et j’en ai même oublié d’aller voir Clutch qui était pourtant coché sur ma liste.
L’ultime clash du week-end était pour le dernier créneau de la journée. Entre Carpenter Brut qui avait prévu un set spécial Hellfest, Municipal Waste que j’aime beaucoup et qui promettait de passer un bon moment festif et enfin Meshuggah pour le côté technique impressionnant qui nous tentait bien. La fatigue faisant son office et un ami nous ayant dit que sur Nantes il tombait des cordes, nous avons finalement décidé de nous diriger vers nos tentes, pour un dernier apéro avant que la pluie ne pointe le bout de son nez. Nous avons eu la bonne surprise en partant de voir que le groupe The Hu était tellement attendu, que la Temple était bondée et que cela débordait jusqu’à la cathédrale pourtant située bien plus loin.
Dimanche
Jour du seigneur et apparemment il avait décidé d’être contre nous ce jour-là. Pourtant la veille, Panzer s’était fait bénir par une catholique en bordure du camping qui est venu nous parler pendant que nous mangions donc il aurait pu être avec nous. D’ailleurs les metalleux, si vous voulez que l’on vous respecte et que l’on ne juge pas vos goûts et convictions, faites de même quand on essaye de vous parler ! Cette dame tout à fait charmante ne vous forçait à rien, donc un “non merci ça ne m’intéresse pas” serait peut-être mieux perçu que de beuglements jurant sur leur Dieu.
Pour le premier concert de la journée, nous sommes allés vers la Valley pour revoir en live Wolvennest vu une fois au Motocultor il y a quelques années. Si le son était parfait et les compositions toujours aussi efficaces, le fait de jouer en plein jour et en plein air a un peu cassé l’aura qui peut se dégager des morceaux. Pris par la pluie, nous n’avons pas vu la fin du set pour nous abriter car nous n’avions, comme de bons clampins, rien prévu pour nous mettre à l’abri !
Et voilà… notre dimanche s’est arrêté sur cet unique concert de la journée pour des raisons médicales (un dos bloqué quoi) qui ont fait que l’on a dû se diriger vers la sortie et retourner chez nous pour dormir. Nous étions déçus car le reste de la journée devait être assez chargé, mais il était impossible de s’asseoir à cause de la boue naissante, et tenir debout jusqu’à minuit était impossible. Nous avons donc fait l’impasse sur Vektor et son thrash technique que j’aime beaucoup, Hatebreed et son hardcore punchy que j’avais bien envie de recevoir, Electric Callboy pour le côté festif, Amon Amarth pour arborer nos plus belles peaux de bêtes. On aurait bien aimé partir danser un peu sur Dance with the dead car nous avions fait l’impasse lors de leur venue à Nantes, justement car ils étaient à l’affiche cette année. Enfin nous voulions voir les gros mastodontes que sont la re-formation de Pantera et Slipknot mais ça n’est que partie remise.
Salut les amateurs de décibels ! Dans le cadre de notre visite au Hellfest, édition 2023, nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer les membres d’ACOD pour leur poser quelques questions. On en profite pour remercier Amandine des Acteurs de l’Ombre d’avoir organisé la rencontre et pour sa gentillesse. L’interview s’est déroulée à l’espace presse, le samedi 17 juin, le lendemain de leur prestation sous la tente de la Temple, en compagnie de Fred (chant), Jérôme (basse), Nicolas (batterie) et Romain (guitare).
L’actualité d’ACOD, c’est la sortie du chef d’œuvre (il tourne en boucle chez nous) Fourth Reign Over Opacities And Beyonden 2022 et dernièrement de l’EP Cryptic Curse, tout aussi bon. Ils en parlent plus bas, mais vous pourrez également les retrouver au Muscadeath dans le vignoble Nantais au mois de septembre, au Seisach’ Metal Night en octobre dans le Bordelais ou à l’Undead festival du côté de Marseille en octobre également.
Bonne lecture, on vous laisse avec le titre The Prophecy of Agony, tiré de leur dernier album.
Pouvez-vous présenter ACOD en quelques mots ?
Fred : On est un groupe du sud de la France, on s’est formés en 2006, on fait du black/death metal, on a sorti 5 albums studios et 4 EP. On a fait la scène Temple hier au Hellfest à 12h50 et c’était une super expérience. C’était notre premier Hellfest, ça s’est super bien passer, on a eu que de bons retours. Pour l’instant, l’avenir semble radieux pour nous !
D’ailleurs félicitations pour le show d’hier, ce n’est pas souvent que l’on a une qualité sonore comme ça sous la tente !
Jérôme : On a un très bon ingé son. On a plusieurs personnes qui nous ont dit ça, la propreté, la puissance pour un groupe comme ça. C’est la première fois qu’on bossait avec Nicolas qui travaille avec Dagoba et Myrath qui jouent aussi aujourd’hui.
Nicolas : Le gars est hyper compétent, et tu sens au moment de la préparation quand on était sur scène il venait nous poser des questions, il demandait des détails en amont. Il savait où il allait, il a l’habitude des grosses jauges comme ça.
On est passé sur le concert de 1349 après, et c’était presque inaudible.
Nicolas : C’est un peu leur musique qui veut ça aussi, c’est très bordélique, très rapide. Il n’y a pas beaucoup d’efforts de fait dessus. Le plus dur à mixer c’est quand même la batterie et Frost (le batteur de 1349) est inattaquable.
En plus du son qui était propre, la tente était remplie !
Fred : C’était blindé. C’était très impressionnant d’arriver sur scène. On avait déjà du monde aux balances et on se disait que c’était bon signe quand tu as du monde avant le concert. On avait quasiment la moitié de la Temple au moment des balances, c’est galvanisant. Ca dépassait de la tente, c’est comme quand nous on venait au Hellfest en tant que festivaliers et qu’on était super loin. En tant qu’expérience de musicien, c’est quelque chose qui est cool à faire.
Dans notre précédente interview avec Gérald Milani de LADLO, il nous a dit avoir conservé son emploi d’enseignant. Est-ce également le cas pour vous ou êtes-vous passés musiciens à plein temps ?
Nicolas : C’est obligatoire ! C’est le moment où Romain doit d’ailleurs placer qu’il est caviste ! Partout où l’on va, il doit le placer et s’il est un peu saoul c’est pire. Donc Romain est caviste, Fred est chef d’entreprise dans l’imprimerie, Jérôme est électricien et a une boite avec son frère, et moi je suis intermittent du spectacle. C’est un peu moi qui ait le plus les pieds dedans. Intermittent ça veut dire que tu montes des scènes, des structures, tu amènes un clavier pour Patricia Kaas qui ne s’en sert pas. Je suis aussi musicien de session, tu cumules un peu de tout pour faire tes heures. Mais la plupart du temps c’est de l’événementiel et c’est chiant !
On a un peu l’impression de vous voir partout en ce moment, donc comment vous faites ?
Jérôme : C’est le week-end ! On a quelques festivals qui arrivent, le Muscadeath, le Seisach’ Metal Night on a fait le Kreiz Y Fest. On a aussi le Undead Festival sur Marseille. C’est la période des fests donc on essaye d’être présents sur les affiches. Ça fait un peu football comme mode de fonctionnement. C’est de l’organisation surtout pour ceux qui ont des enfants, on n’a plus 18 ans donc c’est compliqué, mais ça se fait.
Romain : Quand c’est le week-end on y arrive, si on devait partir un mois en tournée ça serait un peu plus compliqué. Là c’est entrecoupé, et ça fonctionne.
Les gens ont tendance à ne plus écouter d’albums d’une traite, mais plus à écouter des morceaux aléatoirement. Est-ce que vous composez dans l’optique de raconter une histoire, ou plus des morceaux comme ils viennent ?
Fred : On est un petit peu dans une génération Spotify. C’est très bien je l’utilise tout le temps dans la voiture et ça te propose des playlists avec des choses que tu pourrais aimer. J’ai découvert beaucoup de groupes comme ça. Nous on veut découper nos albums et notre musique de façon cinématographique. On veut vraiment amener l’auditeur avec nous dans un voyage et le problème c’est que tu ne peux pas regarder un film comme le seigneur des anneaux en ne prenant qu’une scène par ci par là. Tu vas commencer au début, et tu te fais le film entier. Nous c’est pareil, tu écoutes l’intro et tu finis l’outro et il faut que ça t’ait emmené quelque part.
Quelles sont vos inspirations (niveau thématique) pour vos compositions ? Et pourquoi ajouter des parties en français ?
Jérôme : Nous on essaye de baigner dans ce qu’on connaît, de là où on habite. On n’habite pas dans les fjords alors on va pas s’imprégner de forêts, on est plus du côté méditerranéen. Ce qui nous plait plus, c’est l’Enfer et plus comme il est décrit dans la Divine Comédie de Dante. Musicalement on ne cherche pas à faire du brutal comme 1349 par exemple, on a toujours une approche mélodique.
Fred : On rajoute des parties en français car elles vont avoir plus d’impact. C’est vraiment cinématographique, on essaye de jouer certaines parties sur scène. On essaye d’avoir des clips qui sont raccords avec notre musique, on travaille au maximum le visuel avec nos moyens. Même si on n’a pas les moyens de Behemoth ou autres grosses pointures.
Ce sont des passages que vous avez créés ? Ce ne sont pas des samples de films ?
Romain : Non, tout a été créé. Ce qui est marrant c’est que je suis un peu extérieur à ça. Le cœur de la compo c’est surtout Fred et Jérôme et quand ils fignolent les albums tu as c’est parties en français qui apparaissent tu es un peu surpris, tu te dis “qu’est ce qui se passe” et puis tu réfléchi et tu te dis que le public d’Acod est surtout français, et il se rattache à des trucs et il entend sa langue et ça interpelle les gens.
Jérôme : Ça a été un peu décrié. On a eu des pours, des contres. Des gens qui disent qu’entendre des gens pleurnicher en français ce n’est pas intéressant. Après c’est comme ça, tu prends des risques. C’est pareil quand on a commencé à mettre des samples, des orchestrations, ça a été la même chose. Ca plaît, ça ne plait pas… C’est l’avantage de l’art.
Fred : Je peux pas en vouloir à quelqu’un qui dit ça, si le mec ça le touche pas c’est comme ça.
Romain : On est influencés par les groupes qu’on a écouté quand on était minots, mais toute la génération metal on la connaît très peu par rapport à ce qu’un jeune de 18 ans peut écouter. Le public à qui ça plaît c’est notre génération à nous, et après c’est plus difficile d’avoir un impact sur la nouvelle génération de metalleux qui ont 18/20 ans qui écoutent des trucs qui ne nous parlent pas.
En écoutant votre dernier album et le nouvel EP, j’ai eu une grosse bouffée de Black métal (sympho) tout droit venu de la fin des années 90. Est-ce que vous vouliez vous rapprocher volontairement de cette période ?
Jérôme : Ah oui oui, et encore on essaye dans ACOD de pas tomber dans le black metal. Le black metal c’est les war paint, l’agressivité, ça parle de thématiques particulières et nous on ne fait pas ça. On a des riffs à la Dissection ou Emperor qui font partie de ce qu’on peut faire.
Vos clips ont une identité visuelle forte, avec de nombreux accessoires, dont des masques particulièrement travaillés. Êtes-vous impliqués dans le processus créatif ?
Jérôme : C’est du DIY (Do It Yourself). On fait tout, on n’a pas de scénariste, on a que dalle. C’est notre ancien batteur qui s’occupe de tout ce qui est costumes, il sait faire des fourches avec du papier mâché, des trucs comme ça qui sont vachement crédibles. On passe par des mecs qui filment, en ce moment on bosse avec Brice Hincker (CHS Prod) qui fait pas mal de clips pour des groupes.
Vous vous connaissez tous au niveau de la scène marseillaise du coup ?
Jérôme : On les connait mais on ne traîne pas avec. Il n’y a pas d’Inner Circle marseillais. Avec les festivals, les propositions, le boulot on n’a plus 20 ans alors on peut pas les croiser ailleurs.
Au niveau de l’artwork de vos 2 derniers albums, ils ont été réalisés par Paolo Girardin, dont on apprécie beaucoup le travail. Comment s’est passée cette rencontre artistique ?
Fred : On bosse avec lui depuis le premier album de la trilogie. C’est un peintre italien qui fait plein d’artworks pour des groupes et c’est vraiment un univers infernal qui colle parfaitement avec notre univers. C’est Jérôme qui l’a contacté et il a été d’accord car il a aimé la musique et notre univers. Et le logo c’est Christophe Szpajdel (Lord of the Logos) qui a fait des logos pour Emperor par exemple, une grosse référence. ACOD c’était compliqué à faire comme logo, lui il est arrivé il a fait ça rapidement il a de la bouteille.
Nicolas : C’est le genre de truc que t’es obligé de bien faire et si t’as pas d’idée faut confier ça à un pro. Ça va se retrouver sur toutes tes sorties, tout ton merch … faut que ça interpelle et que ça donne envie.
Encore une fois merci aux membres d’ACOD pour leur temps et leur mise en confiance pour notre première interview avec plusieurs personnes. On a hâte de les revoir au Muscadeath en septembre !
Le vendredi, c’est la journée qu’on attendait le plus, Alex nous a même rejoints pour l’occasion. La programmation de cette deuxième journée de festivités nous parlait fortement. Le temps était également clément puisqu’on avait un ciel voilé mais sans pluie et des températures très convenables permettant de profiter du festival en t-shirt.
Après une première nuit relativement courte, à cause de Jean Louis téléphonant pour dire qu’il n’avait plus que 43% de batterie et que son chargeur solaire n’allait pas fonctionner à cause de la météo, nous avons repris le chemin du site de concerts. Tout ça de bonne heure car nous étions réveillés tôt, mais surtout pour assister à la prestation de Vended. Le groupe nous avait fait très bonne impression lors de son passage au Motocultor l’année dernière. Nous avions raté un morceau du show, et il n’était pas question que ça recommence cette année. Le groupe de jeunes américains, dans lequel évolue la progéniture de Corey Taylor (chanteur de Slipknot) a proposé un set très solide et efficace. Le public était au rendez-vous devant la Mainstage pour cette ouverture de deuxième journée. Maquillage, jeu de scène énergique et compositions qui font leur effet en live… on n’a pas vu la demie-heure qui leur était accordée passer, on en aurait même pris un peu plus ! Nous avions même repris notre décompte des “Fucking” et autres variations dont Griffin Taylor est friand, et avons lâché l’affaire une fois la trentaine passée 😀
Retour sous la tente de l’Altar pour découvrir en live Venefixion. Le quatuor breton propose un death metal old school très efficace. C’est une découverte faite en épluchant le running order de cette édition et j’avais très envie de les voir sur scène. La prestation était sobre, avec tout de même un corpse paint sanglant, le groupe ne fait pas dans les fioritures. Ça riffe bien, le chant est gras, c’est tout ce qu’on attend d’un groupe de death old school.
On a repris nos habitudes de la veille et on a enchaîné les pas de côté pour voir Belenos se produire sous la Temple. Le groupe se produisait très peu de temps (30 minutes), on est restés sur notre faim, on ne va pas se le cacher. On aime beaucoup le Black Metal pagan de la formation bretonne, mais ils ont apparemment rencontré des soucis techniques car leur prestation a démarré en retard. La bande de Loïc Cellier nous a tout de même gratifié de leur hymne Morfondu qui fait toujours son effet, le tout dans une communication minimale avec le public. Cela n’a pas eu l’air de déranger l’audience qui était quand même présente à cette heure si matinale. Nous avons cependant du mal à comprendre comment un groupe comme Belenos qui existe depuis quasiment 30 ans, ne peut pas être programmé plus haut sur l’affiche. La qualité est là, le public aussi.
Le temps de prendre une petite bière, nous nous sommes bien placés sous la même tente pour assister au show des sudistes d’Acod dont nous avons découvert l’existence il y a quelques mois. Découverte tardive car le groupe existe depuis 2006, mais ça ne nous a pas empêché de mettre ce groupe bien en haut de notre liste des concerts à ne pas rater. Pour leur premier Hellfest, ils ont assuré un set avec un son mixé aux petits oignons pour bien discerner tous les membres ainsi que les pistes pré-enregistrées, mais aussi une prestation scénique de qualité. Le public était également bien présent, avec une tente bondée comme pour les gros groupes de fin de soirée. Un plaisir de voir que les groupes français peuvent émerger et toucher autant de monde ! On vous parlera plus en détail du groupe dans une interview que nous avons pu faire le samedi.
Ce fût ensuite au tour d’Akiavel de nous nettoyer les oreilles avec du bon gros death. Même si le groupe est plutôt récent (formé en 2018) et que leur premier album ne remonte qu’à 2020, la tente était plus bien remplie. Nous ne connaissions pas vraiment avant le festival, mais y jetterons un coup d’œil ! Pour finir de se mettre le public dans la poche, le groupe a fait monter sur scène Niko le leader de Tagada Jones ainsi que le représentant d’ESP (je crois…) pour reprendre à la perfection Roots Bloody Roots de Sepultura. Une excellente façon de laisser une trace dans l’esprit des festivaliers qui se rappelleront ce bon moment.
Le temps d’une petite sieste au niveau de la Valley sous le gros son de Bongripper (que nous ré-écouterons car c’était vraiment cool !), il était désormais temps de débuter le plus gros challenge du week-end. De 16h40 à 2h du matin, aucun répit n’allait nous être laissé car nous avions toujours quelque chose à voir. Il y en avait même pour tous les goûts car nous sommes passés d’Unearth dont nous n’avons pas grand-chose à dire car ce fût assez banal, à Weedeater qui fut particulièrement … dérangeant. Seul Alex savait à quoi s’attendre, et nous avons passé un excellent moment devant un style qui d’habitude nous laisse plutôt de marbre. Le frontman y est pour beaucoup, avec ses grimaces et mimiques risibles tout le long du show, mais certainement aussi car sa voix est originale. On ne peut que vous conseiller de jeter une oreille à leurs albums, en temps de canicule c’est la parfaite bande son !
Panzer adore les hommes huilés, et encore plus quand ils sont en slip et se font des câlins sur un ring. C’est donc tout naturellement qu’il voulait revivre sa tendre jeunesse et entendre Metalingus d’Alter Bridge. J’avais un peu peur car dans mon esprit c’était un groupe un peu chiant, mais en fait pas du tout ! Myles Kennedy qui œuvrait un temps avec Slash mène sa bande sur des compositions entraînantes et là encore je prends plaisir à en écouter depuis. Mais quand on a de bonnes surprises, il faut aussi de grosses désillusions. Ce fût le cas du concert de 1349 qui fut une purge monumentale. Le son était inaudible, même pour Panzer qui les connait toutes, la caisse claire de Frost ne ressemblait à rien et par-dessus le marché nous nous sommes tapé un public désagréable. Belphegor qui fut rajouté bien tard sur l’affiche en remplacement de Suffocation a bien rattrapé le tir, suivi par Gorgoroth qui fut une claque monumentale. La setlist proposée a couvert quasiment toute la discographie du groupe (sauf Ad Majorem Sathanas Gloriam sûrement à cause de droits avec Gaahl) et c’est pour Panzer sûrement le meilleur concert du weekend. On a en effet pu entendre des titres issus de Pentagram, et Antichrist, chose qui semblait être proscrite du temps ou Gaahl officiait dans le groupe. Pour le remplacer il semblerait que ce soit Hoest de Taake qui ait prêté ses cordes vocales à la formation norvégienne. Le rendu était assez convaincant avec une bonne énergie.
Nous voulions enfin voir Bloodbath et Botch mais la fatigue l’a emportée et nous avons préféré faire un tour de grande roue pour voir le début de Sum 41 et leur ultime participation au festival. En effet le groupe a annoncé qu’à l’issue de cette tournée et après la sortie de leur prochain album, ils rangeront les baggys, les vans et les guitares pour conclure 27 ans de carrière. Ca m’a fait un petit pincement au cœur car c’est un groupe que j’écoute depuis que je suis ado, et pour une fois je pourrais dire d’un groupe qu’ils se sont arrêtés au bon moment. Le chant est encore très bon et les compos font toujours leur effet, donc c’est toujours mieux de rester sur un bon souvenir. Le public était assez réceptif, sûrement ému et heureux de pouvoir assister à une fin de carrière.
La journée du vendredi fut intense avec pas moins de 14 concerts dans les pattes, mais c’était sans compter sur le metal corner qui nous a attiré avec ses chaises longues et sa musique d’ambiance. Mais ça … c’était avant le drame et que retentissent les premières notes de Toxicity, marquant le début d’un énorme mashup de tubes metal des années 90/2000 avec des classiques tels que le générique de Premiers Baisers et autres joyeusetés. Avons-nous terminé sur une chenille et un cours d’aérobic sur Maniac de Carpenter Brut ? Peut-être…
Dans le cadre du Hellfest 2023, nous avons pu échanger quelques minutes avec Gérald Milani, président du label associatif Les Acteurs de l’Ombre, que nous remercions chaleureusement pour son temps, ainsi qu’Amandine pour l’organisation. C’était une première pour nous d’interviewer quelqu’un de vive voix, un exercice pas simple mais plutôt chouette et on espère que le résultat sera intéressant !
Peux-tu nous parler de ton parcours, de comment tu es passé de chanteur à président de label ?
J’ai toujours été passionné de metal, depuis que je suis en 6ème. Un parcours classique, j’ai commencé par le grunge avec les premiers albums de Nirvana, le heavy et un peu de death. Je suis arrivé au black au lycée, en seconde, et depuis ce jour-là j’ai pas quitté le milieu. J’étais dans une petite ville qui s’appelle Salon-de-Provence et pour mes études à 18 ans j’ai eu l’occasion d’aller à Marseille et c’est là que j’ai rencontré des gens, que j’ai intégré des groupes. Le premier c’était en 1996, un groupe de black metal médiéval et ensuite quelques années plus tard en rencontrant des gens dans le milieu marseillais on s’est rapprochés pour créer un webzine qui s’appelait Les Acteurs de l’Ombre, en 2001. Après j’ai été muté pour des raisons pros à Paris en 2003 où le webzine a continué pendant 5 ou 6 ans et en même temps en arrivant sur Paris j’en ai profité pour commencer à organiser des concerts, des festivals. C’était jusqu’en 2009, et après j’ai eu une nouvelle mutation professionnelle où je ne pouvais plus présider l’asso car à distance c’était moins facile. J’ai proposé à l’équipe de monter un label car ça faisait un bon moment que ça me trottait dans la tête. En quittant Paris, l’association m’a alloué un petit budget, et la première sortie c’était le premier album de Pensées nocturnes, Vacuum. En 2010 le 2ème album de Pensées nocturnes, Grotesque, et puis petit à petit le roster s’est étoffé.
J’ai lu quelque part que tu étais prof en parallèle, est-ce toujours le cas et si oui comment fais-tu pour gérer autant de choses en même temps ?
C’est mon métier prof, c’est ce qui me fait vivre car nous sommes bénévoles dans l’association. C’est aussi une passion, j’aime beaucoup les enfants et enseigner. Depuis tout jeune, j’étais animateur dès que j’ai pu. Pendant que j’étais prof je passais aussi les vacances scolaires à animer dans des colos, et donc oui toujours prof. Je me suis mis à temps partiel pour dégager un peu de temps pour le label, mais c’est mon métier, c’est ce qui me fait manger et ce n’est pas prévu que je le quitte car c’est concrètement pas possible de monter un label professionnel avec des salariés à notre niveau.
On reste vraiment dans une niche, et il ne faut pas se le cacher le metal extrême c’est pas non plus la folie. Il y a eu un petit boost au niveau des années 2010/2015, mais c’est un peu retombé, et donc tant que le label pourra continuer on continuera, mais je garde un pied dans l’éducation nationale. Ça fait des journées chargées mais moins qu’il y a quelques années car l’équipe s’est beaucoup étoffée. Pendant longtemps je me suis occupé aussi bien de la promo, que des signatures, de la production, de la distribution. On était 2 ou 3 donc c’était compliqué. Là on est une trentaine donc les tâches sont bien dispatchées et très cloisonnées. Ça fait beaucoup de boulot car notre roster a beaucoup évolué aussi. Le mois de juin c’est vraiment le pire, c’est fin de trimestre, fin d’année, conseils de classes, les fêtes d’école … Et d’autres événements que j’organise aussi. En juillet on a le Satanas Ebrietas Conventus qui est un festival de la bière et de black metal. Il y a sept brasseurs qui ont une esthétique musiques extrêmes et black metal français, et chaque année on bouge chez un brasseur et cette année c’est à la Brasserie de l’Apocalypse en Normandie.
Est ce que c’est la continuité des feux de Beltane ?
C’est différent. Les feux de Beltane c’était vraiment un événement porté sur le culturel avec beaucoup d’artisans, de conférences, d’expositions … Là c’est beaucoup plus petit, mais il y a toujours des conférences, des lectures, des contes car c’est un côté culturel, artistique que l’on veut conserver. Ce n’est pas une continuité mais un autre bébé.
Comment se structure un peu l’association ? Est-ce que chaque membre peut s’exprimer sur le choix de signer les groupes ?
On reçoit pas mal de candidatures, pratiquement chaque jour. Avant je m’en chargeais mais maintenant c’est Vincent qui s’occupe de faire une présélection, et quand des groupes sortent du lot il les propose sur un forum de discussion. Toutes les personnes qui sont intéressées pour s’exprimer peuvent le faire. On discute, on voit en fonction de nos critères et des goûts de chacun, mais tout le monde ne donne pas son avis. Certains sont dans l’asso et cette partie de signature ne les intéresse pas vraiment. Chacun est libre de s’investir comme il le veut.
Quels sont les critères justement pour signer chez Les Acteurs de l’Ombre ?
Ce sont des critères qui ont évolué, car déjà on a réduit notre roster. C’est-à-dire que pendant des années on a fait 2 sorties par mois et une sortie en juillet en août. Là, on réduit à une sortie par mois et rien en juillet / août. Ça réduit pas mal les possibilités de signature, donc forcément on a un peu élevé les critères pour se montrer plus sélectifs. Les critères aujourd’hui, c’est un groupe qui joue en live et qui a envie de jouer live, un groupe qui se projette sur moyen et long terme et qui a un projet pas forcément de carrière, mais qui sait où il va. On se recentre également sur les groupes français uniquement. Bien sûr il y a une question de feeling, il faut que le contact passe bien et que le groupe se montre hyper motivé et soit force de proposition etc… Maintenant on évite les EP car c’est plus difficile à promouvoir, pour obtenir des chroniques et des interviews, surtout pour des groupes qu’on signe qui sont des groupes émergeant. On fonctionne un peu moins au coup de cœur même si les groupes que l’on signe ne sont que des groupes qui nous plaisent, on regarde aussi la portée commerciale.
Certains groupes emblématiques du label (The Great Old Ones, Regarde les hommes tomber) ont décidé de signer ailleurs pour s’exporter à l’étranger. Est-ce qu’à terme vous avez envie de grossir pour leur permettre de le faire en restant chez vous ?
On est conscient de nos limites, on reste un label franco-français. 80% de nos clients sont des français, et après c’est l’Allemagne et les États-Unis. C’est clair qu’un groupe qui veut se développer, à un moment donné il doit aller chez un label plus gros qui va leur ouvrir des tournées à l’étranger, qui ont des tourneurs plus importants. On est un peu des découvreurs de talents, et quand on arrive à notre limite on ne retient pas les groupes pour ne pas leur mettre des bâtons dans les roues. Mais ça fout quand même un coup au moral la première fois que ça arrive.
NOTE : à partir de ce moment-là de l’interview, le téléphone qui enregistrait et qui était en plein soleil s’est mis en sécurité et a coupé l’enregistrement… On vous a dit que c’était notre première ! On a eu de la chance car nous arrivions au bout des questions, et le reste de l’interview sera donc retranscrit “approximativement”.
Comment ça se passe pour faire jouer vos groupes au Hellfest ? C’est la programmation qui vous contacte ou bien vous proposez certains groupes en fonction de l’actu ?
En début d’année j’envoie à la programmatrice du Hellfest une liste de groupes que l’on veut faire jouer, et elle arrange ça au mieux ensuite pour satisfaire tout le monde.
Quelles sont les prochaines sorties du label ?
Début juin c’est le dernier album de Miasmes, Répugnance qui est sorti. Comme je le disais, on arrête de sortir des albums en juillet et en août, donc la prochaine sera en septembre avec le projet ASET et l’album Astral Rape et dont les membres sont encore inconnus du public. Enfin en octobre c’est An Arrow to the Sun le prochain Lunar Tombfields qui sortira. Ce sont juste les prochaines, car le planning est quasiment bouclé sur un an.
Les Acteurs de l’Ombre va également débuter prochainement le financement participatif d’un jeu de société, MAL ARDENT, qui a été présenté sur pas mal de salons de jeux de société ces derniers mois et qui rencontre à chaque fois un franc succès. Panzer et Younz avaient voulu l’essayer lors de leur dernier voyage à Cannes, mais avaient dû faire machine arrière devant la queue pour s’asseoir à une table. Le label a eu l’idée de se lancer dans le jeu de société car beaucoup de membres de l’association sont des joueurs expérimentés, et après avoir eu l’idée d’un jeu permettant de monter son propre label, ils sont plutôt partis sur un jeu à rôles cachés. Une sorte de Loups Garous mais en plus poussé !
Pour être tenu au courant du lancement prochain du financement participatif, vous pouvez-vous inscrire sur Ulule :
Nous ne manquerons pas de vous en parler quand celui-ci sera lancé !
Mal Ardent est un village mourant, rongé par la Peste, la Famine, la Guerre et la Folie.
Terriblement atteints par le Feu de Saint-Antoine, et face à la désolation qui frappe à leur porte, les Villageois sont devenus fanatiques, et s’en remettent à la prière pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être dans leur village désolé…
Une poignée d’entre eux, dévorés par la démence, sont persuadés d’être possédés par une entité démoniaque et vont tenter sournoisement de faire plonger le village dans la mort et le chaos, en priant le diable d’exaucer leurs souhaits les plus vils…
Chaque dimanche, sous l’autorité d’un nouveau Juge, le Conseil du village se réunit pour porter une Offrande aux Cieux. Et chaque soir du Seigneur, les Fléaux reculent… ou avancent. Repoussés par les Fidèles ou renforcés par les Possédés.
Nous remercions encore une fois Gérald pour son temps et sa gentillesse, et nous excusons pour la coupure en plein interview … L’erreur ne se reproduira pas ! Enfin nous voulions remercier encore Amandine pour sa confiance, et de nous avoir accompagnés dans cette grande première.
Pour cette première journée, l’organisation a pensé à nos vieilles carcasses, puisque les concerts n’ont débuté qu’à 16h30 (au lieu des 10h30 habituels). Un bon moyen de se mettre dans le bain s’en s’épuiser trop vite. Revers de la médaille, nous avons déjà eu le temps de suer comme des petits cochons depuis le matin, et sommes déjà bien rougis par le soleil !
Premier jour de festival, et on commence déjà par un premier clash. Les français de Hypno5e se sont en effet ajoutés à l’affiche quelques jours avant le début des festivités, mais nous avions déjà décidé d’aller voir Blackbraid, du Rez Black Metal (du Black Metal issu des réserves amérindiennes) qui cartonne depuis quelques temps sur YouTube.
Nous n’étions pas les seuls à avoir fait le choix de voir le phénomène puisque la tente de la Temple était plus que bien peuplée. Bien nous en a pris, car malgré une originalité assez faible, le tout est exécuté proprement et sans fausse note. Le créneau suivant était aussi problématique puisqu’il fallait choisir entre les américains de Coheed and Cambria, les français d’Aephanemer et leur death technique ou bien les vainqueurs du tremplin Hellfest : Kamizol-K.
Comme nous avions peu de concerts à voir sur la Warzone ce week-end, nous avons opté pour ces derniers, surtout qu’ils nous étaient complètement inconnus. Au chant on retrouve deux personnes, un homme et une femme, qui se relaient pour distiller une puissante énergie à la fosse qui lui rend bien, malgré la chaleur étouffante. Ratés au Motocultor, nous avons ensuite fait le choix des masqués d’Imperial Triumphant. Pour faire court, nous n’avons rien compris. Le son était brouillon, et le mélange de jazz et de black metal n’est pas du tout fait pour nous. Ils ont pourtant un jeu de scène aux petits oignons et leurs accoutrements font effet, mais la sauce n’a pas pris avec nous. Au retour nous avons jeté une oreille aux albums, mais il nous a fallu quelques minutes pour confirmer notre opinion négative.
Harakiri for the Sky c’est un groupe que je me plais à revoir dès que l’occasion se présente, et qui me fait autant d’effet sur album qu’en live. Les compositions sont longues et leur prestation sur un créneau d’une heure me laisse sur ma faim. Leurs précédentes prestations me parlaient beaucoup plus, et ils ont fait ici l’impasse sur pas mal de morceaux emblématiques de leur discographie. De l’album Trauma:III nous n’avons eu le droit qu’à Funeral Dreams, et aucun morceau issu de Aokigahara. La prestation était carrée, mais il manquait quelque chose pour me faire partir avec eux, surement aussi à cause du slammeur qui a décidé de se lancer dans un record du monde de slams en moins d’une heure, et qui énervait tout le monde jusqu’aux challengers (les personnes chargées de récupérer les slammeurs à la barrière).
Le temps de faire une petite pause pour manger, et on repart sur un autre clash bien plus difficile à gérer. Les anglais Architects et leur metalcore un poil symphonique, ou bien les suédois de Dark Funeral et leur pur black metal ? Je n’ai vu aucun des deux et je me rabats donc sur ces derniers qui sont un peu les chouchous de Panzer, et surtout pour entendre enfin My Funeral en live. La scénographie est plutôt léchée avec pas mal de pyrotechnie, la setlist est pas mal également mais le choix des morceaux issus de Where Shadows Forever Reign me turlupine un peu. On a tout de même eu le droit à une setlist intégrant des titres de Diabolis Interium et Vobiscum Satanas. Un petit pas chassé sur la gauche et on se retrouve tout devant pour Hypocrisy. Panzer était un peu sceptique car sur album il trouve ça gnangnan avec toutes les parties au clavier, mais il est conquis par la version live des morceaux. Surement à cause des rééditions récentes de leurs albums, nous avons même le droit à des morceaux piochés un peu partout dans leur discographie, et ça c’est qu’on aime ! Pas que leur dernier album soit mauvais, mais en festival je trouve que les setlists se doivent d’être plus représentatives de la carrière d’un groupe, et non pas pour défendre leur dernière sortie. Malheureusement le son était un peu brouillon et certaines parties difficilement audibles.
Comme de vrais sportifs ont refait un petit pas de côté pour se placer devant Behemoth dont on ne compte plus le nombre de fois qu’on les a vus. C’est toujours aussi carré, Nergal (le chanteur / guitariste) sait comment haranguer une foule et mettre en forme un show. Petit bonus, des plateformes ont été montées sur les côtés de la scène pour permettre aux musiciens de surplomber la foule. La setlist pioche également dans tout leur répertoire, mais malheureusement donne ici la part belle au dernier album, qui n’est pas franchement notre préféré.
On se déplace enfin vers la Mainstage 2 pour notre premier concert de la journée sur cette scène, et sûrement ma plus grande déception du week-end. J’ai découvert Parkway Drive en 2013 avec l’album Atlas, et leur prestation au Hellfest en plein après-midi sur une scène pas forcément blindée. 10 ans plus tard, la foule est au rendez-vous pour les australiens, malgré l’heure tardive. Là où ils jouaient sur la simplicité, on se retrouve devant un spectacle mis en scène de bout en bout, avec une légèreté que je ne retrouve plus. Alors ça ne m’aurait pas dérangé si la setlist avait été de qualité, mais ils ont fait le choix d’oublier complètement les morceaux de Killing With A Smile, Deep Blue (dont Karma, qui est quand même leur hymne en temps normal), ceux d’Atlas (à part Wild Eyes, mais en morceau de clôture) et ceux d’Horizons. Il semblerait qu’ils aient décidé d’oublier leurs racines pour ne se focaliser que sur leurs sorties depuis 2015. Sans faire le vieux con, je me demande ce qui leur prend car vraiment les morceaux depuis cette période ne sont pas bons, ou du moins pas aussi bons que ce qu’ils faisaient avant. Alors peut-être que les nouveaux morceaux sont plus taillés pour de grosses scènes, mais vraiment j’ai du mal à comprendre leur positionnement, et c’est abattu que je suis parti me coucher. Nos voisins de camping avec qui nous avons discuté en rentrant avaient l’air ravis de cette setlist … tant mieux pour eux.
Salut les aventuriers ! Nouveau trimestre veut dire nouvelle box Ludum! Et une fois de plus, la sélection est riche en bons jeux !
Rappeludum
Pour ceux du fond qui ne suivent pas : Ludumest un site de vente par correspondance de jeux de société qui propose en plus un service de box ludiques trimestrielles vous permettant d’avoir des nouveautés à prix préférentiels.
Ludum c’est des prix intéressants sur leur boutique en ligne, sincèrement n’hésitez pas à comparer, ils ont des tarifs qui pourraient vous surprendre avec un franco de port dès 30€.
Par exemple, pour les fans de Star Wars et de figurines, Shatterpoint est un peu moins cher chez Ludum.
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Un accès anticipé de 24H minimum à toutes leurs promos (Soldes, Black friday, Rescapés…)
Je pourrai ajouter que l’équipe est sympathique mais ça ne vous apportera pas grand chose, par contre ils ont un super service après vente et en cas de doublon dans une box, vous pouvez renvoyer gratuitement votre jeu et avoir un bon d’achat en échange.
La sélection !
Reparlons de la box de ce trimestre. On commence par notre colis, il est représentatif de ce que vous pouvez avoir dans les différentes catégories de box :
Kites: on a découvert ce jeu lors du FIJ et il nous a charmés ! Dans ce jeu d’ambiance, vous devrez garder en l’air vos cerfs volants représentés par des sabliers. J’adoooore les sabliers !
Le but du jeu est d’arriver à épuiser les cartes de la pioche et de vos mains sans qu’un sablier ne tombe à sec. En jouant une carte de la couleur du sablier, vous pourrez le retourner. Le jeu est un mélange de rapidité et de coopération qui devient vite un gros bazar plein de »JAI PAS DE ROUGE QUI EN A?!?! » frénétiques. C’est bonne ambiance, on s’amuse, on râle, on est tenu en haleine par le sable qui s’écoule, c’est trop cool en plus avec sa thématique, le jeu sent l’été en plus d’être très joli!
Mind Bug : le jeu d’affrontement qu’on avait pas vu venir. On aime beaucoup le format affrontement avec Panzerodin, c’est l’une de nos configurations préférées, mais quand on a jeté un oeil au financement du jeu, on s’est dit “Meh, ça fait quand même pas lourd en cartes” Et la possibilité de “Mind buger” les cartes adverses pour les prendre sans contrepartie nous a pas du tout attiré. Bah, on peut le dire maintenant avec un peu de recul, on est carrément nuls comme visionnaires…
Mind bug c’est un peu comme Res Arcana, voilà tes 10 cartes, débrouille toi avec pour t’en sortir, c’est possible, si t’y arrives pas c’est que t’as réfléchi à l’envers !
Peu de mots clés pour une compréhension rapide mais de la stratégie et de la tactique à injecter dans sa façon de jouer si on veut s’en sortir. La mécanique de prendre la créature de l’adversaire pour lui voler et la retourner contre lui est vraiment cool et met une pression monstre.
Ca se renouvelle très bien et le succès du jeu va lui permettre de s’étoffer avec de nouvelles cartes et capacités.
Ca marche bien, ça prend pas trop de place et on peut enchaîner les parties assez rapidement. Très content de cette découverte qui assouvie complètement nos plaisirs de bagarre.
Earth: Le gros morceau de ce trimestre, on a pu le voir au FIJ de cette année mais malheureusement pas pu y jouer tellement les tables étaient prises d’assaut. Earth est un jeu à moteur basé sur un thème écologique où vous devrez faire combotter des biomes et des espèces animales et végétales pour marquer des points.
Ça score dans tous les sens ! C’est assez jouissif de faire des points dès la première partie, mais on tatonne et on loupe pas mal de possibilités, c’est après plusieurs parties qu’on comprend les possibilités de maximiser ses points. Il faut être attentif à ce que l’on fait pour ne pas oublier de marquer des points mais également à ce que font les autres.
C’est assez jouissif rapidement, on comprend aisément le potentiel du titre mais comme beaucoup de jeux, il ne prend sa saveur qu’avec des joueurs ayant déjà joué et expérimenté le système de points pour éviter des disparités trop grandes.
Par contre ça dégueule de matos ! Amis amoureux des pions et des cartes, vous allez prendre un gros kif en ouvrant la boite !
Il a un goût de It’s a Wonderful World mais en bien plus agréable pour moi, p’tit truc sympa qui n’apporte rien au gameplay mais vous trouverez des informations sur les différentes espèces sur les cartes. C’est un détail mais j’aime bien ce côté éducatif discret qui permet d’apprendre des choses sur la faune et la flore sans être trop invasif.
Le reste de la sélection :
N’ayant pu jouer à tous les jeux de la sélection, nous complèterons l’article grâce aux descriptions de Ludumpour les jeux que nous ne connaissons pas :
Dans la sélection Easy :
Phantom Ink : « Quand on vous dit jeux de déduction de mots en équipe, difficile de ne pas penser au célébrissime Codenames ; passer derrière lui et réussir à l’éclipser n’est pas chose aisée. Pourtant Phantom Ink réussit cela avec brio ! À aucun moment, il ne souffre d’une quelconque comparaison en réussissant à amener un gameplay rafraîchissant, novateur et parfaitement porté par son thème. Bref, vous voilà devant un petit hit en puissance de vos prochaines soirées jeux !
Ici, deux équipes s’affrontent pour deviner un mot secret. Dans chaque équipe, un Esprit connaît le mot secret. Chacune leur tour, les équipes peuvent ainsi, secrètement, poser une question à leur Esprit. Celui-ci ne peut répondre qu’à l’écrit et lettre par lettre, à la manière du Ouija. L’équipe peut ainsi demander à son fantôme d’arrêter quand bon lui semble afin de ne pas donner trop d’informations à l’autre équipe. Car oui ces réponses seront bien évidemment publiques. Vous pourrez donc utiliser des bribes de réponses à des questions que vous ne connaissez pas pour vous aider dans votre déduction… Aussi alambiquée que cela puisse paraître, cette mécanique brillante fait tout le sel du jeu !
Phantom Ink vous absorbe immédiatement avec sa thématique spirio-ésotérique pour vous proposer une expérience de jeu innovante et conviviale. Nul doute que vous enchaînerez les parties sans regarder le temps passer, juste pour le plaisir de jouer le fantôme à votre tour !
Bref, on prédit un grand succès à ce titre ! De notre côté, nous l’avons déjà adopté et nous sommes ravis de le partager avec vous dans cette box printanière !«
Trio: On a pu y jouer au FIJ à 4 et c’est fou comme ça marche avec seulement quelques cartes et règles. Vous devez réaliser des Trio (oui toujours cette capacité à trouver les bons titres, ils sont forts ces éditeurs) de cartes (3 cartes avec le même chiffre). Cocktail Games recommence encore une fois avec des jeux efficaces et rapides qui vont occuper les groupes pendant l’été. Très efficace !
Brigands :Imaginez un peu que Robin des bois ait quatre frères et sœurs et qu’ils choisissent tous la même voie. Imaginez surtout qu’ils aient tous complètement omis la notion de partage et qu’ils rivalisent tous de fourberie pour détrousser ce bon Prince Jean… Eh bien vous voici en plein cœur de Brigands, où une seule devise fait foi : prendre aux riches pour tout garder pour soi !
Brigands est le second jeu d’un jeune couple d’auteurs Laurène Brosseau et Florian Boué qui ont fait le choix de s’auto-éditer via leur studio Aspic Games. Voisins lors du FIJ, nous avons pu les voir à l’œuvre défendre leur bébé, et surtout nous avons pu voir bon nombre de familles conquises après la découverte de leur jeu, au point d’abandonner notre stand pour aller à notre tour l’essayer. Logiquement les jeux des sélections subissent une batterie de tests avant validation. Nous vous avouerons qu’ici nous nous en sommes dispensés. Les retours des joueurs présents sur Cannes ayant largement suffit à nous réconforter dans notre choix.
Brigand est un seul contre tous, ou des brigands tentent de détrousser le Prince qui lui tente de se protéger. La partie se déroule sur 6 jours, soit 6 manches. Vous y enchaînez une phase de planification où vous décidez secrètement de vos déplacements dans les différents quartiers de la ville et une phase de résolution d’actions où tous les quartiers de la ville sont activés un à un.
Brigands est l’un des jeux les plus dynamiques de ces dernières années, l’interaction y est omniprésente. Entre prise de risque, déduction et fourberie vous serez constamment sur le qui-vive. Une véritable pépite ludique qui se paye le luxe de vous proposer un mode duel des plus tendus. Sa découverte nous a rappelé le célébrissime Citadelles, excusez du peu, et on lui souhaite sincèrement le même succès commercial !
Dans la sélection Discovery :
C’est toujours la sélection qui nous parle le plus, ce trimestre pour compléter Earthet Mindbug, on continue avec After Us :
Si le jeu avait normalement tout pour nous plaire, Deckbuilding, combo, esthétique aux petits oignons, on est au final face à un jeu assez froid qui nous a laissé indifférents au terme de notre partie. Le manque d’interaction entre les joueurs en fait une course qui ne correspond pas à ce qu’on attendait du jeu. Ça n’en fait pas un mauvais jeu, bien loin de là, les mécaniques fonctionnent très bien mais ce n’est pas ce qu’on aurait voulu. La déception est très personnelle.
Pour finir, la sélection pour les plus petits :
Le Grand Méchant Monstre : Affûtez vos crayons : Le Grand Méchant Monstre arrive sur vos tables de jeux ! Découvrez sans plus attendre un jeu familial ultra choupi et franchement malin qui s’invite dans votre Box ! Le but du jeu : dessiner un monstre tout en essayant de gagner assez de points pour vous permettre de faire déborder votre trouillomètre avant celui de vos adversaires. Car oui, il ne suffira pas d’être le meilleur artiste, encore faudra-t-il se montrer habile tacticien pour gagner la partie.
Le Grand Méchant Monstre est un jeu idéal pour découvrir les Roll & Write, il associe la créativité et la tactique dans un jeu accessible. Car ne nous leurrons pas : Le Grand Méchant Monstre est bel et bien un jeu compétitif, dans lequel un joueur doit tirer parti des lancers de dés obtenus pour marquer le plus de points. Mais il le fait avec un habillage si mignon et créatif, qu’on se résout parfois à perdre une partie pour le simple plaisir de dessiner un monstre rapportant moins de points, mais plus équilibré. Une touche d’opportunisme, un brin de blocage et un peu de prise de risques, mais surtout le plaisir de dessiner des monstres et de leur donner vie ! Ensuite ? Libre à vous de les affiner et de les mettre en couleur.
Ce Grand méchant Monstre brille en réussissant le tour de force de faire passer des points de règles taquins sous couvert de dessin tout mimi. Mais aussi de prolonger le plaisir longtemps après que le dernier dé a fini de rouler, chacun étant soudain occupé à repasser les traits de son monstre avec un feutre, à le mettre en couleurs de-ci de-là pour lui donner soudain plus de vie, lui trouver un nom et lui imaginer de chouettes aventures. Un formidable jeu compétitif pour s’initier aux premiers choix stratégiques typiques des Roll & Write et découvrir un univers ludique particulièrement foisonnant, mais aussi de faire travailler son imagination et son sens du graphisme !
Morris le Dodo : Ils savent toujours fait des bons jeux enfants chez Blue Orange, celui là est tout simple et utilise le principe de la gravité pour essayer de sauver les oeufs de Morris le Dodo de l’aventurier. On fait glisser des oeufs sur la figurine du dodo en espérant ne pas les casser pour les cacher. Un principe très classique mais toujours efficace et qui a été sublimé par du matériel de qualité.
Lotta Rome : Alors que le Festival de Cannes vient juste d’offrir à Akropolis tous les honneurs qu’il mérite, tel le digne successeur de Kingdomino qu’il est, nous pensions que plus aucun jeu de placement de tuiles ne pourrait nous surprendre.
La mécanique a en effet été plus qu’exploitée et il paraît désormais difficile pour tout jeu du même genre de réussir à se faire une place au soleil. L’éditeur Red Cat Games a pourtant décidé de relever le défi et bien lui en a pris.
En ajoutant à la mécanique de placement de tuile un twist façon It’s a Wonderful Kingdom qui consiste à proposer à vos adversaires un choix entre deux lots de tuiles, Lotta Rome réussit à ajouter au genre une nouveauté non négligeable : de l’interaction entre les joueurs.
En effet, si Kingdomino, Akropolis et compagnie sont des jeux aux mécaniques parfaites, on a souvent tendance dans ceux-ci à nous concentrer sur notre jeu plutôt que sur celui des autres. Dans Lotta Rome, oubliez tout cela ! À chaque tour, vous devrez surtout analyser la constitution du jeu de vos adversaires pour vous assurer qu’ils vous laisseront le lot de tuiles qui vous intéresse le plus.
Ajoutez à cela un scoring de votre zone de jeu qui reprend tout ce qui fait le sel du genre : des domaines du même type multiplié par le nombre de bâtiments du même type (comme les étoiles dans Kingdomino) et vous obtenez un jeu rythmé, dynamique et plein de dilemmes, qui saura convaincre vos jeunes ados autant que vous-même !
Le mag !
Comme à chaque fois, le magazine vient accompagner les jeux. Dans le magazines vous trouverez la présentation de tous les jeux de la box mais aussi :
Des audio règles pour chaque jeu, toujours un super outils pour prendre en mains rapidement un jeu avant une première partie
Une interview de Florian SIRIEIX, découvrez en un peu plus sur l’auteur de jeu et son parcours
Les mentions d’honneur, les jeux marquant du trimestre qui auraient eu leur place dans la box
Le Panthéon, un mini dossier sur un jeu d’exception, ce trimestre Sub Terra, j’adoooore ce jeu, je ne peux que vous le conseiller !
En fin de magazine on apprend que Ludumva faire peau neuve sous peu, le Mag aussi va évoluer. Depuis leurs débuts, l’équipe de Luduma su faire progresser son offre en proposant toujours mieux. Et des échanges qu’on a pu avoir avec eux à Cannes, ils sont loin d’avoir fini. Ils ont des idées, une approche saine du marché et un respect pour les joueurs. Ils ont une mentalité qu’on aime beaucoup et c’est pas pour rien qu’on les suit depuis le départ, on peut vous garantir qu’ils vont devenir un acteur incontournable du paysage ludique au fil des années.
La prochaine box est toujours commandable et sera livrée début juillet. Si vous souhaitez agrémenter votre été de bons jeux, vous savez où cliquer.
Salut les nounours métalleux, comme on l’avait annoncé dans une précédente actualité sur le site, nous avons eu la chance d’obtenir des accréditations médias pour le Hellfest, festival de musiques extrêmes qui se déroule à Clisson. C’est le plus gros festival de metal Français, et il se hisse en bonne position au niveau Européen et pour cause : plus de 180 groupes réunis sur une même affiche, et qui ont joué alternativement sur 6 scènes plus ou moins axées sur des styles particuliers.
Pour ne pas faire un article trop long et indigeste comme nous avions pu le faire pour le Motocultor, nous avons décidé de découper notre report en plusieurs morceaux. Le premier de la série sera donc celui-ci destiné à exprimer nos idées généralistes sur le festival, et ensuite nous publierons un article dédié à chaque journée de concerts pour présenter les groupes que nous avons pu voir. Ayant accès à un espace média, nous avons également pu interviewer Gérald Milani, président du label associatif Les Acteurs de l’Ombre ainsi que (presque) tous les membres du groupe de black metal français ACOD. Ces deux retranscriptions arriveront un peu plus tard, le temps de retaper l’ensemble des entrevues.
Le festival ayant pris la forme d’un long week-end de 4 jours pour cette édition 2023, c’est jeudi matin après avoir déposé les enfants à l’école que nous avons pris la route de la charmante bourgade de Clisson pour y déposer notre tente. Nous n’étions pas revenus depuis 2016 pour Thomas et 2017 pour Panzer, et le choc fût impressionnant. Là où il fallait s’armer de patience pour espérer accéder à un parking pas trop loin du site il y a quelques années, maintenant il suffit de suivre les panneaux (si on ne les rate pas comme nous) pour se retrouver sur le second plus grand parking de France, parfaitement carrossable (la plupart du temps). En 2 minutes nous étions garés, et parés à nous rendre vers la station de bus aménagée pour l’occasion. Toutes les 5 minutes environ, il est possible de prendre une navette gratuite avec tout son barda sur le dos, pour se retrouver en moins de 10 minutes à l’entrée du camping du festival. Pour les plus courageux, un chemin pédestre sécurisé a été aménagé, mais … Nous n’avons pas eu le courage de faire 30 minutes de marche avec le matériel de camping.
C’était un peu notre appréhension ces navettes, car lors de l’édition 2022 ça avait l’air d’être un sacré foutoir et le temps d’attente dépassait largement l’heure. Là, nous n’avons jamais attendu plus de 10 minutes et pourtant nous l’avons utilisé plusieurs fois au cours du week-end. En arrivant jeudi matin nous pensions devoir attendre très longtemps pour la pose des bracelets, mais là encore l’attente fût de faible durée puisque nous sommes passés directement sans aucune attente. Bon d’accord nous avions une file dédiée pour les VIP, mais les festivaliers pouvaient aussi passer rapidement. Nous avons sûrement eu pas mal de chance, mais c’est un bon point pour l’organisation du festival qui semble avoir décidé d’ouvrir la pose des bracelets plus tôt cette année pour anticiper les files d’attente interminables des précédentes éditions.
Là où nous avons galéré par contre… c’est pour poser notre tente. Nous ne sommes pas arrivés tard, et pourtant nous avons dû parcourir TOUS les campings pour enfin trouver un petit espace disponible, et c’était complètement à l’opposé de l’entrée du festival. Le côté positif, c’est que nous avons été au calme pendant tout le week-end, et avons pu dormir relativement paisiblement (sauf Jean-Louis (nom inventé pour l’occasion) qui avait un problème sur son téléphone et qui le faisait savoir tous les matins. Jean-Louis si tu passes par là… achète une batterie externe et laisse-nous dormir). Le côté négatif, c’est que l’entrée n’était pas du tout gardée comme les autres campings, et du coup nous avons eu le droit à quelques charmants commerçants qui voulaient nous vendre des produits… du terroir dirons-nous.
Ensuite il est temps de découvrir un peu le Metal Corner qui est désormais une petite ville à lui tout seul, regroupant pas mal de bars, de points de restauration, de commerces. Cet espace est accolé aux campings et permet de se retrouver lorsque le site du festival est fermé (le matin et le soir), pour boire un coup, manger ou bien participer aux afters organisés sous une tente. Est-ce que nous avons fini la soirée du jeudi à danser sur Maniac et faire une chenille à 4h du matin ? Peut-être. Passé cet espace, on se retrouve dans la zone “tampon” du Hellfest, le Hell City Square. Cet espace copiant les façades de Camden à Londres propose pas mal de boutiques également (Nuclear Blast, tatoueurs, barbiers…) mais aussi deux énormes tentes qui abritent l’Extrême Market, le petit marché du Metalleux qui peut y trouver plein de vendeurs de vinyles, de CD, de merchandising etc. Alors par contre j’en parlais plus haut, mais que font des vendeurs de jeux vidéo rétro, de mangas, de peluches etc… dans un festival de metal ?
Transition toute trouvée pour parler de l’évolution du public que nous avons pu constater et qui, peut-être, trouve ça tout à fait normal d’avoir ce genre de boutiques. En effet, nous avons été surpris dès notre arrivée à la navette, de ne voir personne avec des tee-shirts de groupes … Alors certes il n’y a pas d’uniforme à porter pour être metalleux, mais comparé aux autres festivals, et aux précédentes éditions du Hellfest ça nous a choqué d’être les seuls à arborer les visuels de nos groupes préférés. Bon par contre, le nombre de tee-shirts du merch officiel du festival, on en a bouffé 😀 Mais finalement après quelques jours sur le site, ça nous a confirmé ce que l’on pensait : le public du Hellfest n’est plus le même. Les passionnés de musiques extrêmes sont désormais minoritaires et ont laissé place à un public plus généraliste qui vient principalement pour l’expérience. Attention ça n’est pas péjoratif, juste un constat. De toute façon, ça ne nous concerne pas vraiment puisque nous passons quasiment tout notre temps sous les tentes consacrées aux styles plus “obscurs”. Le seul problème, c’est que ces personnes n’ont pas forcément les codes du milieu, et on se retrouve avec des slameurs / pogos sur des groupes qui ne s’y prêtent pas, ou qui se permettent des jugements pour des choses qui paraissent naturels pour des passionnés.
Passons désormais à ce qui nous intéresse : le festival ! Nous avons pu rentrer un peu avant l’ouverture officielle des portes (vers 16h) car nous avions une interview à 15h, donc nous n’avons pas expérimenté la file d’attente de la Cathédrale. Si jamais certains d’entre vous ont des retours d’expérience là-dessus, nous sommes preneurs, mais de ce que l’on a vu sur des vidéos il semblerait que la fouille ait posé problème pour la première entrée et que certains ont raté les premiers concerts à cause de ça. L’entrée se fait via la puce RFID du bracelet, qui sert également pour consommer (boisson, nourriture et aussi merchandising officiel) grâce au cashless. Cela permet une entrée fluidifiée et plus sécurisée. Normalement il est impossible de pénétrer sur le site sans ce bracelet. Cependant, nous avons remarqué que les fouilles n’étaient pas vraiment utiles. A part tâter le sac à dos et les poches rapidement, il aurait été facilement possible de faire entrer un couteau ou autre. Le site a pas mal changé depuis notre dernière venue, et même depuis l’année dernière. Avant, la zone proche de l’entrée regroupait trois grosses tentes : la Valley (stoner, sludge…), la Temple (black metal, pagan…) et l’Altar (death metal, grind…) et était difficilement praticable sur les gros concerts. Le flux était toujours saturé passer une certaine heure, et pour parer à ça, il a été décidé de déplacer la Valley à l’autre bout du site, plus proche de la Warzone (hardcore, punk…).
Ça aurait été parfait, si l’espace de l’ancienne Valley n’avait pas été remplacé par un énorme édifice consacré au merchandising officiel du Hellfest. Ce nouveau “bâtiment” est magnifique, mais la queue permanente dès l’ouverture et jusqu’à la fin de la journée a rendu les déplacements compliqués lors de forte affluence sur la Temple. Spoiler : il fallait attendre le dernier jour pour y aller, et passer en 10 minutes 😀. Cela dit, cette file d’attente était beaucoup moins impactante sur la circulation à l’intérieur du festival que d’avoir la Valley a cet emplacement. A proximité on trouve également le merch artiste qui est clairement une arnaque monumentale à laquelle beaucoup ont malheureusement participé. Il n’y avait que des hoodies et des tee-shirts, mais à des prix exubérants (40€ en moyenne le tee-shirt). Si vous acceptez de débourser autant pour ça, il ne faudra pas vous étonner de vous faire pomper votre fric.
La Valley quant à elle n’est désormais plus couverte, mais en plein air. Nous n’avons pas beaucoup été sur cette scène, mais pour les 3 ou 4 concerts que nous y avons fait, nous avons trouvé la scène plutôt bien sonorisée et praticable. Nous avons également pu admirer la roue de Charon, œuvre de Peter Hudson qui a été exposée au Burning Man mais aussi lors du Voyage à Nantes. Le flux me faisait un peu peur pour s’extirper de la Valley ou la Warzone car cette zone était difficile à l’époque, mais finalement c’était plutôt pas mal. Globalement la Valley est bien disposée mais la régie est peut-être un peu proche et empêche d’avoir une grosse affluence en face de la scène sur les têtes d’affiches. Le Hellfest continue de nous en mettre plein la vue sur la décoration, agrémentant les œuvres déjà présentes de nouveautés. Comme nous n’étions pas venus depuis longtemps, nous avons eu plein de choses à voir, mention spéciale pour la sculpture présente dans le Kingdom of Muscadet.
Au niveau de la nourriture, on a trouvé ça très varié mais nous n’avons pas consommé tous nos repas sur place. Nous avions apporté pas mal de choses pour réduire le budget, et avons pris quelques repas sur le camping, donc notre avis n’est pas très étoffé. Il faut cependant reconnaître que les espaces dédiés à la restauration sont bien agencés avec tables et bancs, ainsi que de nombreuses poubelles. Les propositions culinaires sont variées : on peut déguster du homard, des pizzas, des burgers mais également des spécialités du monde. Les végétariens ne sont pas oubliés avec des snacks dédiés et de nombreux points de restauration proposent au moins un plat végétarien sur leurs cartes. Concernant les bars, nous n’avons jamais attendu, et les désoiffeurs font toujours aussi bien leur boulot avec leur réserve de bière sur le dos.
Pour finir sur une note moins drôle, nous avons vu sur Twitter principalement pendant le festival que certains groupes programmés posaient problème, notamment Hollywood Vampires et la présence de Johnny Depp ainsi que As I Lay Dying et Vektor dont certains membres sont condamnés pour violences envers leurs ex-conjointes. On ne va pas vous le cacher, nous nous intéressons très peu (voir pas du tout en fait) aux faits des groupes hors de la scène, et donc nous l’avons appris par ce biais là. Quoi penser de la programmation de tels groupes ? La question est complexe et une réponse n’est pas forcément mieux qu’une autre, et nous sommes plutôt d’avis de dissocier l’œuvre de l’artiste. Il en est de même pour les opinions politiques des artistes, qui si elles ne transpirent pas dans leur musique ne nous concernent pas. Aller voir MGLA (souvent associé au mouvement NSBM – National Socialist Black Metal – alors que seul le leader a un passé douteux et que le groupe ne s’est jamais revendiqué de cette mouvance) en concert ne me dérange pas, contrairement à Peste Noire par exemple qui n’est finalement qu’un meeting d’extrême droite. Écouter les albums de ces derniers est désormais exclu pour nous, malgré des mélodies que nous apprécions. Comme quoi la question est complexe même au sein de notre propre pensée … Enfin il semblerait que des néo-nazis soient présents sur le festival, mais là où nous avions pu voir des bras tendus (peut être pour se protéger des projecteurs ? …) sur d’autres festivals et des tatouages explicites au Hellfest il y a quelques années, nous n’avons rien vu de tel cette année. Nous ne savons pas s’il existe des solutions pour exclure ces personnes de la scène, mais elles n’ont rien à faire parmi nous, où que ce soit.
Pour conclure, la question de l’écologie est également mise en avant et là encore très peu de solutions sont viables à l’exception de l’abandon de tels événements. Le fioul utilisé pour les groupes électrogènes pourrait sûrement être remplacé par d’autres énergies, mais de telles installations ont sûrement un coût que la production du Hellfest ne peut, ou ne veut pas assumer pour le moment. Le parking et son aménagement sur des terres agricoles (le plus grand de France après Disneyland Paris) a également suscité des réactions. Cependant cet aménagement reste une bonne chose, évitant le stationnement sauvage et dangereux des précédentes éditions. A côté de ça, le festival reste tout de même une débauche de consommation, avec un merch officiel pris d’assaut dès l’ouverture des portes et l’ensemble du week-end, chose que nous ne comprenons pas vraiment car du coup tout le monde se retrouve affublé des mêmes visuels … Il faudra sûrement réduire les quantités, car si le festival se targue d’avoir écoulé plus de 40.000 tee-shirts sur le week-end, on ne peut plus cacher maintenant que le textile est une industrie dont les conditions de travail sont proches de l’esclavagisme dans certains pays et le question se pose de savoir si l’on souhaite cautionner ça.
En gros, le festival nous a bien surpris par son évolution depuis nos précédentes venues, et si nous avions une chose à reprocher cela serait le public qui a beaucoup évolué et qui ne correspond plus vraiment à l’image que l’on se fait du festival de metal. Malheureusement, la production du Hellfest semble continuer sur cette voie, mettant en vente les places pour l’année prochaine en vente quelques jours après la fermeture des portes de cette édition. Les fans du festival râlent et à raison, ne pouvant pas se permettre de débourser quasiment 350€ de billet alors qu’ils viennent juste de revenir de Clisson et ont potentiellement dépensé énormément la semaine dernière. Pour pallier à cela, le Hellfest a annoncé que seuls 50% des pass 4 jours de l’édition 2024 seraient mis en vente le 27 mai, le reste serait disponible aux dates traditionnelles en septembre/octobre. Enfin, il serait bon de revoir la formule de 4 jours, car même si Ben Barbaud (le patron du Hellfest) évoque des raisons économiques à ce choix, beaucoup préfèrent un festival de 3 jours, le quatrième ayant été de trop pour beaucoup.