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Interview des membres d’ACOD

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Salut les amateurs de décibels ! Dans le cadre de notre visite au Hellfest, édition 2023, nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer les membres d’ACOD pour leur poser quelques questions. On en profite pour remercier Amandine des Acteurs de l’Ombre d’avoir organisé la rencontre et pour sa gentillesse. L’interview s’est déroulée à l’espace presse, le samedi 17 juin, le lendemain de leur prestation sous la tente de la Temple, en compagnie de Fred (chant), Jérôme (basse), Nicolas (batterie) et Romain (guitare).

L’actualité d’ACOD, c’est la sortie du chef d’œuvre (il tourne en boucle chez nous) Fourth Reign Over Opacities And Beyond en 2022 et dernièrement de l’EP Cryptic Curse, tout aussi bon. Ils en parlent plus bas, mais vous pourrez également les retrouver au Muscadeath dans le vignoble Nantais au mois de septembre, au Seisach’ Metal Night en octobre dans le Bordelais ou à l’Undead festival du côté de Marseille en octobre également.

Bonne lecture, on vous laisse avec le titre The Prophecy of Agony, tiré de leur dernier album.

Pouvez-vous présenter ACOD en quelques mots ?

Fred : On est un groupe du sud de la France, on s’est formés en 2006, on fait du black/death metal, on a sorti 5 albums studios et 4 EP. On a fait la scène Temple hier au Hellfest à 12h50 et c’était une super expérience. C’était notre premier Hellfest, ça s’est super bien passer, on a eu que de bons retours. Pour l’instant, l’avenir semble radieux pour nous ! 

D’ailleurs félicitations pour le show d’hier, ce n’est pas souvent que l’on a une qualité sonore comme ça sous la tente !

Jérôme : On a un très bon ingé son. On a plusieurs personnes qui nous ont dit ça, la propreté, la puissance pour un groupe comme ça. C’est la première fois qu’on bossait avec Nicolas qui travaille avec Dagoba et Myrath qui jouent aussi aujourd’hui. 

Nicolas : Le gars est hyper compétent, et tu sens au moment de la préparation quand on était sur scène il venait nous poser des questions, il demandait des détails en amont. Il savait où il allait, il a l’habitude des grosses jauges comme ça. 

On est passé sur le concert de 1349 après, et c’était presque inaudible.

Nicolas : C’est un peu leur musique qui veut ça aussi, c’est très bordélique, très rapide. Il n’y a pas beaucoup d’efforts de fait dessus. Le plus dur à mixer c’est quand même la batterie et Frost (le batteur de 1349) est inattaquable. 

En plus du son qui était propre, la tente était remplie !

Fred : C’était blindé. C’était très impressionnant d’arriver sur scène. On avait déjà du monde aux balances et on se disait que c’était bon signe quand tu as du monde avant le concert. On avait quasiment la moitié de la Temple au moment des balances, c’est galvanisant. Ca dépassait de la tente, c’est comme quand nous on venait au Hellfest en tant que festivaliers et qu’on était super loin. En tant qu’expérience de musicien, c’est quelque chose qui est cool à faire. 

Dans notre précédente interview avec Gérald Milani de LADLO, il nous a dit avoir conservé son emploi d’enseignant. Est-ce également le cas pour vous ou êtes-vous passés musiciens à plein temps ?

Nicolas : C’est obligatoire ! C’est le moment où Romain doit d’ailleurs placer qu’il est caviste ! Partout où l’on va, il doit le placer et s’il est un peu saoul c’est pire. Donc Romain est caviste, Fred est chef d’entreprise dans l’imprimerie, Jérôme est électricien et a une boite avec son frère, et moi je suis intermittent du spectacle. C’est un peu moi qui ait le plus les pieds dedans. Intermittent ça veut dire que tu montes des scènes, des structures, tu amènes un clavier pour Patricia Kaas qui ne s’en sert pas. Je suis aussi musicien de session, tu cumules un peu de tout pour faire tes heures. Mais la plupart du temps c’est de l’événementiel et c’est chiant ! 

On a un peu l’impression de vous voir partout en ce moment, donc comment vous faites ?

Jérôme : C’est le week-end ! On a quelques festivals qui arrivent, le Muscadeath, le Seisach’ Metal Night on a fait le Kreiz Y Fest. On a aussi le Undead Festival sur Marseille. C’est la période des fests donc on essaye d’être présents sur les affiches. Ça fait un peu football comme mode de fonctionnement. C’est de l’organisation surtout pour ceux qui ont des enfants, on n’a plus 18 ans donc c’est compliqué, mais ça se fait.

Romain : Quand c’est le week-end on y arrive, si on devait partir un mois en tournée ça serait un peu plus compliqué. Là c’est entrecoupé, et ça fonctionne. 

Les gens ont tendance à ne plus écouter d’albums d’une traite, mais plus à écouter des morceaux aléatoirement. Est-ce que vous composez dans l’optique de raconter une histoire, ou plus des morceaux comme ils viennent ?

Fred : On est un petit peu dans une génération Spotify. C’est très bien je l’utilise tout le temps dans la voiture et ça te propose des playlists avec des choses que tu pourrais aimer. J’ai découvert beaucoup de groupes comme ça. Nous on veut découper nos albums et notre musique de façon cinématographique. On veut vraiment amener l’auditeur avec nous dans un voyage et le problème c’est que tu ne peux pas regarder un film comme le seigneur des anneaux en ne prenant qu’une scène par ci par là. Tu vas commencer au début, et tu te fais le film entier. Nous c’est pareil, tu écoutes l’intro et tu finis l’outro et il faut que ça t’ait emmené quelque part. 

Quelles sont vos inspirations (niveau thématique) pour vos compositions ? Et pourquoi ajouter des parties en français ?

Jérôme : Nous on essaye de baigner dans ce qu’on connaît, de là où on habite. On n’habite pas dans les fjords alors on va pas s’imprégner de forêts, on est plus du côté méditerranéen. Ce qui nous plait plus, c’est l’Enfer et plus comme il est décrit dans la Divine Comédie de Dante. Musicalement on ne cherche pas à faire du brutal comme 1349 par exemple, on a toujours une approche mélodique. 

Fred : On rajoute des parties en français car elles vont avoir plus d’impact. C’est vraiment cinématographique, on essaye de jouer certaines parties sur scène. On essaye d’avoir des clips qui sont raccords avec notre musique, on travaille au maximum le visuel avec nos moyens. Même si on n’a pas les moyens de Behemoth ou autres grosses pointures. 

Ce sont des passages que vous avez créés ? Ce ne sont pas des samples de films ?

Romain : Non, tout a été créé. Ce qui est marrant c’est que je suis un peu extérieur à ça. Le cœur de la compo c’est surtout Fred et Jérôme et quand ils fignolent les albums tu as c’est parties en français qui apparaissent tu es un peu surpris, tu te dis “qu’est ce qui se passe” et puis tu réfléchi et tu te dis que le public d’Acod est surtout français, et il se rattache à des trucs et il entend sa langue et ça interpelle les gens.

Jérôme : Ça a été un peu décrié. On a eu des pours, des contres. Des gens qui disent qu’entendre des gens pleurnicher en français ce n’est pas intéressant. Après c’est comme ça, tu prends des risques. C’est pareil quand on a commencé à mettre des samples, des orchestrations, ça a été la même chose. Ca plaît, ça ne plait pas… C’est l’avantage de l’art. 

Fred : Je peux pas en vouloir à quelqu’un qui dit ça, si le mec ça le touche pas c’est comme ça. 

Romain : On est influencés par les groupes qu’on a écouté quand on était minots, mais toute la génération metal on la connaît très peu par rapport à ce qu’un jeune de 18 ans peut écouter. Le public à qui ça plaît c’est notre génération à nous, et après c’est plus difficile d’avoir un impact sur la nouvelle génération de metalleux qui ont 18/20 ans qui écoutent des trucs qui ne nous parlent pas. 

En écoutant votre dernier album et le nouvel EP, j’ai eu une grosse bouffée de Black métal (sympho) tout droit venu de la fin des années 90. Est-ce que vous vouliez vous rapprocher volontairement de cette période ?

Jérôme : Ah oui oui, et encore on essaye dans ACOD de pas tomber dans le black metal. Le black metal c’est les war paint, l’agressivité, ça parle de thématiques particulières et nous on ne fait pas ça. On a des riffs à la Dissection ou Emperor qui font partie de ce qu’on peut faire.  

Vos clips ont une identité visuelle forte, avec de nombreux accessoires, dont des masques particulièrement travaillés. Êtes-vous impliqués dans le processus créatif ?

Jérôme : C’est du DIY (Do It Yourself). On fait tout, on n’a pas de scénariste, on a que dalle. C’est notre ancien batteur qui s’occupe de tout ce qui est costumes, il sait faire des fourches avec du papier mâché, des trucs comme ça qui sont vachement crédibles. On passe par des mecs qui filment, en ce moment on bosse avec Brice Hincker (CHS Prod) qui fait pas mal de clips pour des groupes.

Vous vous connaissez tous au niveau de la scène marseillaise du coup ?

Jérôme : On les connait mais on ne traîne pas avec. Il n’y a pas d’Inner Circle marseillais. Avec les festivals, les propositions, le boulot on n’a plus 20 ans alors on peut pas les croiser ailleurs. 

Au niveau de l’artwork de vos 2 derniers albums, ils ont été réalisés par Paolo Girardin, dont on apprécie beaucoup le travail. Comment s’est passée cette rencontre artistique ?

Fred : On bosse avec lui depuis le premier album de la trilogie. C’est un peintre italien qui fait plein d’artworks pour des groupes et c’est vraiment un univers infernal qui colle parfaitement avec notre univers. C’est Jérôme qui l’a contacté et il a été d’accord car il a aimé la musique et notre univers. Et le logo c’est Christophe Szpajdel (Lord of the Logos) qui a fait des logos pour Emperor par exemple, une grosse référence. ACOD c’était compliqué à faire comme logo, lui il est arrivé il a fait ça rapidement il a de la bouteille.

Nicolas : C’est le genre de truc que t’es obligé de bien faire et si t’as pas d’idée faut confier ça à un pro. Ça va se retrouver sur toutes tes sorties, tout ton merch … faut que ça interpelle et que ça donne envie. 

Encore une fois merci aux membres d’ACOD pour leur temps et leur mise en confiance pour notre première interview avec plusieurs personnes. On a hâte de les revoir au Muscadeath en septembre !

Thomas
Thomas
J'ai découvert les jeux vidéo bien trop tôt pour que ça n'affecte pas mon développement, j'essaye depuis de faire des QTE dans la vraie vie et de faire des CTRL-Z de mes décisions.

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