Nombre de joueurs | 2 à 4 joueurs |
Age Conseillé | A partir de 10 ans |
Durée d’une partie | Entre 30 et 60 minutes |
Auteurs | Martino Chiacchiera, Guido Albini, Marta Ciaccasassi |
Illustrateurs | Massimo Fratini, Carlo Giannetti |
Editeur | Alter Ego Games |
Prix | 59 € |
Il ne fallait pas suivre le lapin blanc…
Dans The Faceless, vous êtes un groupe d’amis qui part à la recherche d’Ethan, leur compagnon qui après avoir trouvé une boussole magique, s’est perdu dans les limbes d’un monde fantasmagorique, celui de Billygoat. Dans cette contrée cauchemardesque, vous devrez éviter Billygoat et composer avec les Faceless, les précédentes victimes du monstre pour retrouver les souvenirs d’Ethan et ainsi le ramener dans votre réalité.
Émergeant d’un Kickstarter
On peut compter sur Legion Distribution (Village Attack) pour distribuer en français des beaux projets kickstarter et avec The Faceless, on est une fois de plus gâté. Le projet d’Alter Ego Games a fait un score de 347 112 € avec 5 644 contributeurs pour un financement initial de 20 000€. Beau score pour un beau jeu.
Les raisons du succès
Si on devait résumer The Faceless en deux mots : Magnétisme et coopération.
L’idée de conception du jeu est vraiment originale : pour représenter tous les joueurs, un seul pion, une boussole qui sera affectée par les autres figurines du jeu grâce à un ingénieux système d’aimants dans leur socle. Chacun des joueurs à son tour aura la responsabilité de déplacer cet unique pion.
Vous devrez vous déplacer sur le plateau en jouant des cartes pour faire avancer la boussole mais toujours en suivant la direction donnée par l’aiguille rouge de la boussole.
Il faudra placer les diverses figurines pour modifier l’influence des aimants et ainsi orienter le Nord de la boussole dans la direction où vous souhaitez aller pour récupérer les souvenirs d’Ethan. 8 souvenirs récupérés et la partie est gagnée.
Un parcours plein d’embuches
Mais vous ne serez pas seuls sur le plateau, Billygoat vous y chassera. Il tentera de vous attraper, s’il parvient à rattraper la boussole c’est la fin de partie.
Ce n’est pas le seul obstacle, de nombreux trous dans le plateau vous ferons perdre immédiatement si vous tombez dedans.
Sans parler du paquet de cartes qui vous entraînera vers une défaite si la pioche s’épuise.
Un paquet de cartes ?
Oui ! Dans The Faceless, les actions des joueurs et du plateau, il faut bien un antagoniste, sont gérées par des cartes.
Celles que vous allez utiliser en tant que joueur déterminerons les actions qui vous sont possibles et vous permettront de récupérer les souvenirs tant convoités.
- Les Vertes/Jaunes/Bleues servent à déplacer les figurines Faceless autour du plateau et à utiliser les points de déplacement présent sur les cartes.
- Les Rouges permettent de déplacer Billygoat dans la direction que l’on souhaite et de l’orienter pour ensuite utiliser les points de déplacement
- Les Violettes permettent de se déplacer sans tenir compte de la flèche rouge, très pratiques !
Mais elles seront aussi la source de malheurs, une fois votre tour effectué, vous devrez piocher une carte pour le compte du jeu.
Déclenchant une action selon la couleur de celle-ci.
- Toutes les deux cartes Jaunes vous faites tourner de 180° les figurines des Faceless, ça peut être une aide comme votre perte.
- Toutes les deux cartes Bleues font grossir le tableau de menaces sans en déclencher les effets.
- Toutes les deux cartes Vertes, un joueur se défausse d’une carte
- Pour chaque carte Rouge, Billygoat se déplace vers la boussole ! FUYEZ !
- Pour chaque carte Violette, le groupe se déplace en suivant la direction de la flèche rouge, ce qui n’est pas toujours une bonne idée…
Les cartes vont s’accumuler et les effets se multiplieront, ainsi quand vous allez piocher une 4ème carte verte, ce n’est pas 1 carte qu’il faudra défausser mais 2. Puis 3 quand il y en aura 6, etc…
Au fur et à mesure, le jeu va devenir de plus en plus méchant avec vous tout en se rapprochant d’une fin de partie inéluctable.
Ne traînez pas où Billygoat fera de vous ses nouveaux Faceless !
Un jeu attirant
Le grand atout de The Faceless c’est son utilisation du magnétisme, c’est difficile de rendre honneur à cette interaction permanente avec la boussole qui change à chaque déplacement. On se sent vraiment dépendant des pièces qui nous entourent et le si peu de contrôle que l’on peut avoir sur elles est primordial si l’on veut réussir à sauver Ethan.
Il faudra plusieurs essais pour commencer à comprendre comment fonctionnent les champs magnétiques et surtout les utiliser pour favoriser ses déplacements. Cette flèche rouge dont dépend votre direction peut subitement changer d’orientation dès que vous la déplacez un peu, il faut être prudent.
Sur nos premières parties, les aimants et la boussole se sont avérés un peu capricieux. Il faut vraiment apprendre à les apprivoiser pour apprécier et planifier correctement sa partie.
On a eu la sensation d’être très limités dans nos mouvements, mais en jouant plus avec les Faceless et en optimisant les couleurs des cartes jouées en fonction des situations, on s’en sort et on y prend plaisir.
Un peu d’Eleven en vous
Heureusement, les enfants disposent de capacités spéciales pour combattre Billygoat et son monde. Les pouvoirs, au nombre de 10 sont variés et changeront votre façon de jouer. Bien que pas forcément spectaculaires, ils sont juste le petit plus qui aide sans dénaturer le sentiment de marcher en subissant les forces extérieures.
Les souvenirs
Autre particularité de The Faceless, les souvenirs d’Ethan, ils ont une triple utilité :
- La première et la plus importante, quand on réussit à récupérer les 8, on gagne la partie.
- La seconde permet d’utiliser un pouvoir spécifique à chaque souvenir.
- La troisième et pas des moindre est que vous pouvez utiliser un souvenir pour annuler un déplacement qui ne vous arrange pas.
Rassurez-vous, même si vous utilisez les souvenirs pour leur pouvoir ou pour annuler un mouvement, ils comptent quand même dans les 8 nécessaires à la réussite de la partie.
Une direction artistique qui ne laisse pas indifférent
Pour nous, elle est superbe, pour d’autres, elle ne plaît pas du tout, elle est assez clivante cette direction artistique. Et c’est tant mieux, on préfère que les images ne laissent pas indifférent.
Dans l’équipe on adore le côté malsain qui se dégage des images et des figurines, la dualité des enfants est très bien représentée.
Le jeu est complètement sans texte, tout passe par des icônes, une fois expliqué, ils apparaissent tous clairs. On n’a pas besoin de revenir aux règles. C’est un côté très appréciable.
On est jamais perdu avec du bon matériel
Généralement dans un KS on aime avoir du beau matériel et sincèrement, le résultat de cette version disponible dans le commerce n’est pas en reste.
On y trouve 4 figurines, 3 Faceless et Bilygoat, chaque figurine est très bien détaillée, le côté double face des Faceless et excellent. Chaque enfant à son histoire que vous pourrez retrouver sur le blog de Legion Distribution si vous voulez en connaître un peu plus sur eux. Petite particularité, chacune à un espace dans son socle pour pouvoir y insérer les aimants.
Ces derniers sont un peu courts et se baladent un peu dans le socle, c’est dommage à quelques millimètres près ça n’aurait pas bougé mais c’est du détail.
Le plateau en cercle avec des crans tout autour pour placer les figurines est recto/verso pour jouer avec des règles différentes. Le système de crans permet de placer facilement les Faceless autour du plateau, c’est assez agréable en jeu, on respecte facilement les règles de placement.
Les cartes bien que fines sont toilées et de bonne qualité, elles ne devraient pas bouger même sans protection.
Des nombreux jetons et cartes serviront aux différentes extensions. Toutes de qualité équivalentes.
Le socle pour la boussole est un poil grand et dépasse légèrement des cases du plateau, c’est toujours du pinaillage mais c’est dommage.
Pour plonger plus profond dans le cauchemar
Une fois bien habitué aux variations magnétiques, le jeu vous proposera de nombreux challenges pour corser la difficulté et vous piéger dans les limbes. Une dizaine de scénarios avec des variantes comme :
Des petits serviteurs de Billygoat viendront vous chasser sur le plateau
Des pouvoirs spéciaux seront accordé au méchant à tête de chèvre
Et bien d’autres comme des marécages pour remplacer les obstacles, un sablier pour accélérer la vitesse du jeu et sa difficulté, un dé, etc…
Mon préféré est un petit cache sur la boussole vous permettra de jouer comme si vous étiez dans le brouillard, mémorisez la direction de la flèche, cachez la boussole puis déplacez les figurines qui influeront sur le champ magnétique à l’aveugle. Puis révéler la position de la flèche avant de vous déplacer.
Cette variante est très dure mais apporte énormément de sensations dès qu’on révèle la boussole, j’ai adoré jouer de cette façon, j’ai bien dis jouer, pas gagner, notez la différence svp… x)
Vous pouvez combiner toutes ces variantes ensemble pour aboutir à un jeu qui NE VEUT PAS que vous gagniez. Prenez le temps de faire les variantes une par une avant de vous attaquer à des mélanges étranges et dangereux !
Petits conseils pour bien apprécier le jeux
Je vous dispose ici quelques conseils que j’aurai aimé avoir lors de ma première partie :
- Bien aimanter la boussole en frottant la flèche rouge au côté attirant de Billygoat. C’est indiqué mais on l’a un peu négligé (on n’aurait pas dût).
- Quand vous vous reposez, vous prenez les cartes depuis le tableau de menace et non depuis la pioche, ça vous permet de constituer votre main à votre guise et de contrer la difficulté du jeu
- Quand vous jouez une carte rouge en menace, c’est dos aux enfants, oui c’est bizarre mais Billygoat chasse les enfants en Moonwalk. La figurine étant tournée dos à la boussole, la flèche rouge l’est aussi. Permettant de s’enfuir plus facilement.
- Si vous arrivez sur le bord du plateau et que vous devez continuer, vous apparaissez à l’opposé. C’est la règle du labyrinthe.
- Billygoat possédant un aimant de même puissance que les autres Faceless, dès qu’il s’approche de votre boussole, il efface l’effet des autres figurines. Pensez à jouer des cartes violettes ou rouge pour vous en sortir.
Au final ?
The Faceless est un titre coopératif qui joue avec les champs magnétiques. Votre ami Ethan, après avoir trouvé une boussole magique, est enlevé par la créature Billygoat. Votre groupe va essayer de rassembler les souvenirs d’Ethan pour le ramener dans la réalité. Les joueurs sont symbolisés par une boussole. Celle-ci sera influencée par les aimants présents dans les figurines autour du plateau et celle de Billygoat.
Il faudra anticiper mais aussi avoir de la dextérité quand vous allez déplacer boussole et figurines pour réussir à progresser dans le jeu. Maîtriser le magnétisme et déjouer les actions du jeu grâce à un esprit d’équipe et les pouvoirs de vos héros ne sera pas aisé mais le plaisir de jouer et de voir l’aiguille réagir à chaque mouvement est quelque chose d’assez unique.
Récap de la Rédac
Nombre de joueurs | 2 à 4 joueurs |
Durée d’une partie | Entre 30 et 60 minutes |
Editeur | Alter Ego Games |
Prix | 59 € |