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Rome and Roll – Tous les dés reconstruisent Rome

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Salut les consuls ! Rome and Roll de Dávid Turczi et Nick Shaw vient tout juste de sortir et fait partie du catalogue de localisations de Super Meeple. C’est presque dans le titre du jeu, mais il s’agit d’un roll and write dans l’univers de la Rome Antique. Issu d’une campagne Kickstarter, le titre trouve aujourd’hui le chemin des boutiques ludiques pour s’ouvrir au plus grand nombre de joueurs.

« Tout cramer pour repartir sur des bases saines » Néron Léodagan

Suite à l’incendie de Rome en l’an 64 de notre ère, les joueurs sont placés dans la peau de hauts dignitaires romains en charge de la reconstruction de la plus prestigieuse des villes de l’époque. Pour mener leur mission à bien, ils devront construire des bâtiments publics, de loisirs, militaires et même religieux. Mais ce n’est pas tout. Pour redonner à Rome son prestige, il faudra également développer l’empire et commercer avec les différentes provinces.

Contrairement à beaucoup de roll and writes que l’on a pu essayer jusqu’à présent, Rome And Roll s’adresse à un public de joueurs plus exigeants et aimant la stratégie. En effet, ce n’est pas le titre qu’on sort entre deux autres gros jeux pour décompresser 10 minutes. Les parties de Rome and Roll s’étalent plus sur 60-90 minutes, en fonction du nombre de joueurs. 

La première pierre

Chaque participant reçoit un plateau personnel, sur lequel il pourra inscrire les ressources collectées et diverses autres informations. Tout passe par les plateaux central et personnels. Ils sont plastifiés et effaçables, en revanche, certaines couleurs sont un peu récalcitrantes et laissent des traces sur ceux-ci. Au bout de quelques parties il reste une légère coloration verte/bleutée sur les zones les plus sollicitées. On place à proximité du plateau central des cartes de bâtiments qui pourront être érigés au cours du jeu ainsi que les faveurs des dieux qui interviendront pour donner un coup de pouce aux joueurs. 

Au niveau de l’ergonomie des plateaux, ils paraissent chargés au premier coup d’œil mais d’une efficacité incroyable après leur découverte. Ils jouent les rôles de feuille de suivi de la partie, de fiche de score et d’aide de jeu. Ils sont assez grands pour pouvoir suivre l’avancée des autres joueurs et surtout être lisibles, et c’est très agréable.

Les joueurs disposent chacun de deux meeples. Un contremaître et un surveillant, qui va parcourir la ville de bâtiment en bâtiment et déterminera les sites de constructions possibles.

Rome ne s’est pas faite en un tour

Les parties sont découpées en tours durant lesquels le premier joueur va lancer un set de dés. Ensuite à commencer par lui, les dés vont être draftés. Ils apportent aux joueurs ressources et main d’oeuvre, ce qui va dicter les actions durant le tour. Les ressources peuvent être stockées et utilisées ultérieurement, alors que les artisans non.

Pour réaménager Rome, il faudra donc disposer (sur le dé) d’un ouvrier ou architecte capable d’exécuter les travaux et de ressources, mais également d’un plan de bâtiment disponible. Disponible car après avoir construit un bâtiment, le joueur place son meeple contremaître sur la carte qui vient d’être réalisée, la bloquant ainsi pour les autres joueurs, à moins qu’ils utilisent un Architecte.

Ensuite, on trace la forme du bâtiment sur le plateau central. Il faut bien faire attention aux conditions de placement énoncées sur la carte, certains bâtiments ne peuvent être construits que sur du marécage, sur une colline (symbolisées par des couleurs sur le plateau) et jamais à cheval sur deux collines ou plus. En érigeant un bâtiment, les bâtiments adjacents sont activés et produisent des ressources. 

Une économie dynamique

Le choix du positionnement de la construction va donc être capital pour optimiser les productions et essayer de ne pas trop fournir de ressources aux adversaires. Quasiment chaque action que l’on fait en jeu va nous faire progresser sur la piste de score correspondante. La construction de bâtiment, le commerce, l’armée ou encore la rénovation de voies sont autant de paramètres sur lesquels influer en jeu.
Certaines cases de ces pistes sont bleutées, lorsque l’on complète une case bleue, on obtient une des cartes Néron rapportant des points. Lorsque la dernière est obtenue par un joueur, on joue une dernière manche avant de passer au décompte final des points. 

Des conseils avisés

Dernier point important du jeu : les conseillers. Ces personnalités importantes de Rome vont, contre rétribution, apporter aux joueurs de nouvelles capacités. En dépensant des ressources pour leur payer un tribut, ces conseillers vont modifier le reste de la partie pour le joueur qu’ils servent. Chaque conseiller dispose de cinq niveaux d’engagement. Les quatre premiers débloquent deux capacités et le cinquième ajoutera des points au score final. Ils apportent un vrai coup de pouce en jeu et accélèrent les gains de ressources ou offrent de nouvelles possibilités en rapport avec les résultats des dés.

Les stratégies à adopter dépendent grandement des bâtiments tirés en début de partie et surtout de la façon dont ils feront marquer des points. Dans certaines parties, jouer les bâtiments ne rapportera quasiment pas de points, mais ils sont nécessaires pour les ressources et le commerce. Cette variété de possibilité apporte une bonne rejouabilité et demande aux joueurs de l’anticipation et de l’analyse. On a aimé la diversité des parties que l’on a rencontrée au cours de nos sessions de jeu. 

Pour ajouter en variété, une extension Personnages est sortie en même temps que le jeu de base. Elle propose 3 plateaux personnels pour de nouvelles situations de départ et de nouveaux conseillers.

Seul aux commandes 

Un mode solo fait également partie du jeu. Il dispose d’un deck de cartes dédié qui simule un adversaire : Sénèque. Le joueur sera en compétition contre lui et devra gérer au mieux ses constructions et ressources. Sénèque ne construit pas de bâtiment mais remplira le plateau central avec des décombres, gênant ainsi la progression du joueur. Le draft de dés est toujours présent mais un d6 classique déterminera les choix du joueur virtuel.
En solo, Rome and Roll garde son aspect “casse-tête” et stratégique qu’on apprécie dans le multijoueur. Le système de choix/actions de Sénèque est efficace et tourne bien. 

Splendeur antique?

En ce qui concerne l’identité visuelle du jeu, on n’est pas complètement séduits. C’est une question de goûts personnels, totalement subjectifs. On a apprécié les visuels des bâtiments, en revanche ceux des dieux et personnages en général ne nous ont pas convaincus. On les trouve terriblement datés. 

Le plateau central dispose également de quelques éléments graphiques pour le rendre un peu plus attirant qu’une simple grille, notamment pour les provinces. On trouve dommage que ca n’ait pas été poussé un peu plus pour offrir un véritable décor à la ville de Rome. 

Avec la superbe illustration de couverture par Andreas Resch qui dépeint la grandeur de Rome, on a regretté de ne pas retrouver cette splendeur sur le plateau central. Mais tout cela n’est qu’esthétique. L’ergonomie est au rendez-vous, le plaisir de jeu aussi et c’est bien l’essentiel dans un jeu de société. 

La splendeur de Rome rétablie

Rome and Roll de Dávid Turczi et Nick Shaw pousse le roll and write à un niveau supérieur. Les joueurs doivent reconstruire Rome après l’incendie de l’an 64 après J.C et tenter de récupérer les faveurs de Néron pour gagner la partie. Nous avons fait pas mal de roll and writes mais celui-ci a un rythme beaucoup plus lent que les autres. Il joue dans la catégorie expert et en partie, on le sent tout de suite. Le placements des bâtiments, le choix des ressources, les actions à entreprendre, les multiples façons de marquer des points… Rome and Roll est riche, très riche même, et permet aux joueurs via des départs asymétriques d’avoir des stratégies différentes. Même si les tactiques sont différentes, vous allez quand même vous marcher dessus pour reconstruire Rome. Il va falloir être malin pour positionner ses bâtiments intelligemment et forcer les autres joueurs à les activer et ainsi profiter de leurs bonus.
Accompagné d’un matériel clair qui permet de fluidifier les tours, Rome and Roll est un bon jeu pour qui cherche à se creuser la tête pour optimiser ses actions.

La Récap de la Rédac

Nombre de joueurs de 1 à 4 joueurs
Age conseillé à partir de 14 ans
Durée d’une partie Environ 60 – 90 minutes
Auteur Dávid TurcziNick Shaw
Illustrateur Andreas Resch et Fabrice Weiss
Éditeur PSC Games en VO, Super Meeple en VF
Prix : Environ 45 € Philibert Playin
Parkage Ludum

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