Nombre de joueurs | 2 à 5 joueurs |
Age Conseillé | A partir de 14 ans |
Durée d’une partie | Environ 90 minutes |
Auteur | Martino Chiacchiera et Marta Ciaccasassi |
Illustrateurs | Travis Anderson et Valentina Biagiotti |
Éditeur | Tabula Games |
Prix | 85 € |
Avant de s’attaquer au jeu en lui-même, revenons sur la genèse de Mysthea. Issu d’une campagne Kickstarter lancée en mars 2018, durant laquelle plus de 4000 contributeurs ont engagé plus de 300 000 euros, Mysthea a rencontré son succès.
Cependant, un peu avant la livraison, initialement prévue pour décembre 2018 et repoussée à mars 2019, le jeu à refait parler de lui et grincer quelques dents pour l’occasion. Il était prévu que Mysthea soit exclusif Kickstarter mais Légion Distribution, premier backer français du jeu, le distribue et ce avant que les autres backers ne l’aient eu. Raison évoqué par Tabula Games : un raté sur le logiciel de logistique. Les volumes étant tels pour Légion Distribution, qu’un envoi particulier a été fait pour lui, passant au travers du bug de logiciel et permettant au distributeur d’avoir ses boîtes avant les autres backers français. Depuis la situation est revenue à la normale, les backers sont en train de recevoir leur pledge.
Matos
La boîte de Mysthea est bien remplie en carton et en plastique! On y trouve un grand plateau de jeu, ainsi qu’un plateau d’événements à disposer à proximité, des tableaux personnels en punch, quelques jetons en punch également (mais très peu), plus de 150 cartes avec une finition toilée solide et surtout des illustrations sublimes mais nous y reviendrons plus tard. Les éléments en bois tranchent avec le reste à mon goût, j’ai du mal a expliquer le choix d’avoir pris une « tâche » pour représenter les jetons énergie, mais ils remplissent bien leur fonction de marqueurs et sont clairement identifiables en jeu. Niveau lisibilité on ne peut pas faire mieux.
L’essentiel du matériel sont les 74 figurines du jeu. Représentant, les héros, les sbires de ces derniers et les monstres, elles sont finement détaillées, les peintres s’en donneront à cœur joie. On apprécie particulièrement les poses alternatives des sbires.
Elles sont, comme pour Village Attacks, rangées dans des plateaux thermoformés, c’est super pratique et encore une fois, les peintres apprécieront car leurs figs ne seront pas abîmées une fois rangées.
Le jeu propose aussi des cercles de couleur pour différencier les unités, vous pourrez vous amuser à mixer les différentes poses pour que le visuel soit plus varié. Ça ne change rien au gameplay mais c’est toujours agréable à voir plutôt qu’une armée de personnages dans la même pose.
Petit détail, les socles de couleur sont souples et très faciles à mettre et enlever tout en restant bien en place. Si les autres éditeurs de jeux pouvaient se caler sur cette qualité pour les socles, on en serait ravi ! Ils ne devraient pas abîmer la peinture des socles, et les figurines peuvent même être rangés avec dans les plateaux.
Un peu d’histoire
La vie a poursuivi son chemin au contact des éclats de cristaux résultants de l’impact, entraînant avec elle la création de civilisations sur ces îles mouvantes. Mais les humains ne sont pas les seuls à profiter des effets des cristaux, des créatures gigantesques et terrifiantes se sont développées et parcourent à présent la surface de Mysthea.
Les rouages d’un monde en mouvement
Les parties de Mysthea sont divisées en trois ères. Au début de chacune d’elle on fait entrer sur le plateau une figurine de monstre et on ajoute sa carte au paquet Evènements. Dans ce paquet se trouvent les cartes monstres ajoutées progressivement au cours de la partie ainsi que 5 cartes région et la carte Tempête.
A chaque tour de jeu, une nouvelle carte va être tirée de la pile pour être associée à un nombre de points. L’ère en cours prend fin à la révélation de la cinquième carte région du paquet.
La carte représentant généralement un paysage (Montagne, Rivière, Forêt, Terre Brumeuse et Champ Cristallin), à la fin de l’ère, le joueur qui possède la majorité militaire sur le terrain de ce genre gagne les points associé à la carte.
Sachant que la résolution des majorités se fait dans l’ordre du tirage. Il faut prendre en compte les cartes monstres qui peuvent changer la donne assez facilement.
Les joueurs seront à la tête d’armées dirigées par des champions possédant des capacités spéciales. Durant son tour, un joueur aura plusieurs actions possibles. Certaines obligatoires, d’autres optionnelles. Parmi les actions obligatoires : Agir, Développer ou Méditer.
Les devoirs d’un champion
Pour Agir, on défausse une carte Commandement. Ces cartes sont le cœur du gameplay de Mysthea. Avec elles vous serez toujours confronté à un questionnement : comment les utiliser ? Faut il les dépenser pour créer de l’énergie et ainsi activer des pouvoirs ? Ou dépenser les points de commandement (en haut à gauche de la carte) pour créer, déployer ou déplacer des unités. Parmi les pouvoirs conférés par ces cartes, certains vous permettront d’obtenir des points de Gloire (points de victoire) sous certaines conditions, d’autres amélioreront vos unités… Ici encore, les possibilités sont légion.
Méditer permet de gagner des points d’énergie plus un bonus suivant les régions ou se trouvent vos unités. Efficace pour accumuler un bon nombre de points d’énergie tout en préservant sa main de cartes.
La liberté des héros
On peut également déplacer une île et s’harmoniser. On parlait d’îles mouvantes au dessus de la surface, les champions peuvent influer sur leur place en épuisant leur artefact. On place alors l’île au centre du plateau. Si le champion s’harmonise avec Icaion, il prend la carte Harmonisation de l’île, gagne des points de Gloire et peut replacer l’île sur le cercle extérieur, où il le souhaite. On a utilisé cette action pour essayer de coincer l’adversaire sur le chemin d’un monstre, s’en éloigner ou se rapprocher de nouvelles îles à conquérir… Les possibilités sont nombreuses.
L’Harmonisation est un vrai plaisir de Mysthea, il permet de retourner des situations, de tendre des pièges ou de mettre en déroute des armées. Gardez bien cette mécanique en tête quand vous effectuez votre tour, elle peut tout changer !
Pour terminer avec les actions facultatives : la Rencontre. On a la possibilité de dépenser des points d’expérience pour regarder la carte du dessus du deck Rencontre. Cette dernière comporte plusieurs symboles qui sont autant de choix possibles selon l’attitude que vous souhaitez faire adopter à votre Champion, le voyage, la collecte de richesses, le dialogue et le combat. Vous obtiendrez alors, sous certaines conditions, des bonus de Gloire, d’unités ou éventuellement recharger votre artefact.
Les champs des possibles
Vous l’avez vu, Mysthea est riche de nombreuses mécaniques et possibilités de jeu. Les premières ères de jeu, voire la première partie est assez saccadée et on tâtonne pas mal. On est un peu désemparés devant toutes les possibilités qui sont offertes et on ne sait pas trop où aller. Par contre, les suivantes roulent vraiment toutes seules. Notre première partie, en plus de nous familiariser avec le jeu nous a surtout donné envie d’y retourner et de tester de nouvelles stratégies. Mysthea propose plusieurs petites variantes sur la mise en place pour apporter encore un peu plus de challenge, la rejouabilité est donc largement assurée.
Le héros que l’on incarne a un pouvoir spécial qui souvent orientera notre stratégie, nous vous conseillons de choisir celui qui vous convient pour les premières parties. Par la suite si vous vous sentez joueur, vous pouvez les distribuez au hasard.
Il n’y a pas de texte sur les cartes, seulement des symboles. En revanche, le livret (et l’application) détaillent toutes les cartes qui sont identifiées avec un numéro. Extrêmement pratique, on s’y réfère souvent sur les premières parties et on s’en détache peu à peu.
Beautés révélées par le Cristal
Un autre grand point fort de Mysthea réside dans les paysages et créatures que les artistes (Travis Anderson et Valentina Biagiotti notamment) ont su imaginer. Le rendu très coloré et avec un aspect aquarelle est vraiment superbe. Les créatures cauchemardesques engendrées par la collision du cristal et de la planète Icaion sont originales. On sort des visions traditionnelles du genre, et c’est très bien!
Certaines sont biomécaniques, d’autres plus humanoïdes, mais toutes sont soignées et détaillées. J’aime beaucoup Kodror qui mélange végétal et mécanique. Ses formes géométriques surplombant des pattes noueuses sont dépaysantes.
On retrouve ces détails dans la sculpture des figurines qui est très soignée.
Les cartes Région, tout comme les plateaux sont richement illustrées et ajoutent à la cohérence globale du jeu. Petit bémol sur les cartes Commandement dont les illustrations nous touchent un peu moins et que l’on trouve légèrement en dessous du reste.
Conclusion
La Récap de la Rédac
Nombre de joueurs | de 2 à 5 joueurs |
Durée d’une partie | environ 90 minutes |
Editeur | Tabula Games |
Prix | 85 € |