Fort Alamo 2.0
Last Bastion est le dernier jeu de Antoine Bauza édité chez Repos Production et illustré par Pierô et Nastya Lehn. Généralement quand l’éditeur et l’auteur s’associent, ça laisse une trace dans le paysage ludique (7 Wonders, 7 Wonders Duel) on ne pouvait qu’être impatient à l’idée d’une nouvelle collaboration entre eux.
Surtout que Last Bastion, on en entendait parler depuis quelque temps, nous avions vu les prémices du jeu à Cannes 2019 et apprécions les premiers visuels lors de PEL de la même année.
Prenez un siège.
Dans Last Bastion, vous incarnez une bande de 1 à 4 héros qui devront coopérer pour survivre à des vagues ininterrompues de monstres. Vous venez de voler la Reine Funeste, autant dire que c’était pas forcément le meilleur moyen d’entretenir des relations de bons voisinages avec elle. Elle est légèrement en colère. Un tantinet… Elle souhaiterait récupérer les reliques qui lui ont été dérobées et elle va pas y aller par 4 chemins ! Elle va envoyer toute son armée jusqu’à vous mettre genou à terre, puis le reste de votre corps. Heureusement, une citadelle tient toujours, vous vous y retranchez pour tenter d’y réchapper : Le Bastion des Rois Anciens.
Quand on arrive en ville…
Le Bastion, c’est votre dernière protection mais aussi votre meilleure chance de gagner. Cette ville composée de 3×3 cases posées aléatoirement, met à votre disposition toutes ses ressources pour remporter la victoire.
A son tour, chaque joueur devra piocher une carte monstre et la poser à l’emplacement en rapport avec la couleur de ce dernier et parfois subir des petites complications mais l’on vous en parle plus loin !
Puis le joueur actif pourra effectuer 2 actions :
- Se déplacer : action assez simple qui permet d’aller sur des tuiles intéressantes ou bien d’aller au combat pour réguler les espèces.
- Agir : Petite subtilité technique, agir vous proposera soit de combattre les ennemis à coups de dés ou bien d’activer la tuile sur laquelle se trouve cotre pion pour bénéficier de son bonus.
Les bonus des 9 tuiles permettent aussi bien de se soigner, que d’activer des pièges, d’entraver des monstres, de s’équiper, etc… Ce sont des actions puissantes qu’il faudra intégrer à vos stratégies si vous avez l’audace de vouloir gagner une partie.
Gagner c’est pas aisé
Car s’il existe une seule façon de gagner à Last Bastion en détruisant le Seigneur de Guerre, un peu le Boss de la horde, avant la fin de la pioche de monstres, il existe plusieurs façon de perdre ! 3 tuiles du Bastion sous l’emprise du mal, tous les héros à terre ou comme énoncé plus haut, la pioche vidée de toute la horde. Et croyez moi, ça peut aller très vite…
Last Bastion est un jeu exigeant qui demande de la pratique pour être dompté. Vous allez perdre à Last Bastion, régulièrement. Et c’est normal. Il va falloir quelques parties pour comprendre les mécaniques du jeu et apprendre à ne pas vouloir à tout prix tuer chaque monstre. Petit conseil, toute la phase avant le Seigneur de Guerre n’est qu’une lente et douloureuse préparation au combat final. Il faudra accumuler des jetons pour détruire le Seigneur. Tout dépenser pour le menu fretin serait une erreur que vous payerez rapidement.
Heureusement les héros sont là
Au nombre de 8, pour des parties à 4 au maximum, le choix est varié et vous garantira des parties renouvelées à chaque fois car chaque héros à sa capacité propre.
Chacun vous aidera à sa façon, en attaquant, en soutien, dés supplémentaire, équipement, etc. Chaque héros à son avantage et choisir le sien en fonction des autres joueurs est déjà une partie du jeu. Au moment de la sélection de votre personnage vous commencerez à établir votre stratégie.
La communication n’est pas nécessaire, elle est indispensable ! Coopération et communication sont les maîtres mots de Last Bastion. Si vous n’aimez pas partager et aider les autres joueurs, préférant jouer dans votre coin, passez votre chemin, avec Last Bastion, le groupe prévaut sur l’individu. Vous gagnerez et surtout perdrez ensemble, ne l’oubliez pas.
Et il faudra être soudés pour pour arriver à vaincre les ennemis qui vous assailliront.
Malheureusement ce ne sont pas les seuls à être là…
Les monstres qui vont se jeter sur le Bastion ne seront pas simplement des sbires sans importance juste là pour occuper le terrain. Loin de là ! Les monstres de Last Bastion arrivent avec leurs pouvoirs ! Vous ne croyiez pas que seuls les héros en avaient quand même ? C’eut été trop simple…
Les Monstres peuvent avoir un effet d’entrée de jeu, récurrent à chaque tour ou de sortie de jeu quand ils sont vaincus. Et croyez nous, ils peuvent être sacrément handicapant !
Allant de l’emprise du Mal sur des tuiles, au lancé d’un dé noir que vous allez apprendre à détester en passant par l’invocation d’autres ennemis, chaque créature devra être traitée différemment pour bien la gérer. Vous allez même apprendre à vivre avec certaines tellement leur pouvoir de sortie est gênant.
Les couleurs de l’espoir
Last Bastion a été mis en couleur par Pierô (Kero) et Nasthya Lehn et leur travail est vraiment splendide. On adore les couleurs et les clins d’œils aux personnages de la pop culture pour les héros. Tous les monstres ont leur design propre, on est loin des monstres au look semblable avec une couleur différente. L’illustration d’un jeu est une part importante pour nous et grâce à leur coup de pinceau, Last Bastion est un jeu beau, plaisant à sortir et qui n’a pas oublié d’être lisible !
Pour le reste du matériel, c’est de très bonne qualité. Les figs sont fidèles aux illustrations, les cartes ne nécessitent pas spécialement d’être protégées et quelques accessoires tels que le fanion et les jetons emprise du mal donnent du volume au jeu.
Petit goodie sympathique, Repos Production permet d’acquérir les figurines prépeintes pour Last Bastion à petit prix, 5€. Si comme moi vous avez des knackis à la place des doigts et que vous n’envisagez pas de vous lancer dans la peinture, la boutique Repos à ce qu’il vous faut !
Et même une carte Seigneur de Guerre Wu-Feng, l’ombre de Ghost Stories plane toujours…
Last Paragraph ?
Last Bastion est un jeu coopératif où vous devrez subir les vagues incessantes de monstres qui viendront tenter de vous tuer. Il faudra réussir à tenir le siège mais aussi à se préparer suffisamment pour abattre le Seigneur de Guerre qui vous apportera la victoire.
Disons le clairement, Last Bastion est dur, il est exigeant et parfois très injuste. Il vous fera enrager quand les dés ne seront pas favorables ou quand la pioche sortira le monstre qu’il ne fallait pas. Mais Last Bastion est un jeu qui s’apprivoise après quelques parties. Cette apprentissage dans la douleur en fait un jeu jouissif quand on réussit à remporter la victoire. La coopération et la communication sont des aspects indispensables à une partie de Last Bastion, sans elles, vous n’arriverez même pas jusqu’au Seigneur de Guerre.
Il est rare qu’on aime autant perdre, Last Bastion réussi à transformer la frustration d’une défaite en motivation pour réussir la prochaine partie.
Simple dans ses règles, toute la famille peut jouer et surtout apprendre à jouer ensemble. Rarement la coopération n’a été aussi poussée autour de notre table de jeu. Les discussions sont longues et les stratégies nombreuses. C’est un plaisir de discuter, de se tromper, de perdre et aussi parfois, car oui ça arrive, de gagner ensemble. Si vous cherchez à vous réunir autour d’un jeu pour partager des vrais moments de héroïsme, laissez vous tenter par Last Bastion !
La Récap de la Rédac
Nombre de joueurs | de 1 à 4 joueurs | |
Age conseillé | à partir de 14 ans, possible dès 10 ans grâce aux règles relativement simple | |
Durée d’une partie | environ 60 minutes par partie | |
Auteurs | Antoine Bauza | |
Illustrateurs | Pierô et Nastya Lehn | |
Éditeur | Repos Production | |
Prix : 45 euros | Philibert | Playin |
Parkage | Ludum |
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[…] figurines sont bien évidemment livrées brutes, comme dans la plupart des jeux (Aftermath et Last Bastion sont les deux seules exceptions de notre ludothèque), mais voici le rendu une fois peintes. Elles […]