On parlait de récompenses pour 7 Wonders, ce n’est pas pour rien, c’est “juste” le jeu le plus primé au monde avec plus de 30 récompenses récoltées depuis sa sortie en 2010 chez Repos Production.
La dernière en date est le Pion de Platine, récompense attribuée aux jeux ayant dépassé le million d’exemplaires vendus à travers le monde.
Je vous passe les Tric Trac d’Or 2010, Spiel des Jahres 2011, As d’Or 2011 et beaucoup d’autres prix mérités mais trop nombreux pour être énumérés.
Le jeu d’Antoine Bauza (Tokaido, Donjon de Naheulbeuk) est une référence dans le monde ludique à bien des égards et si vous êtes ici c’est que vous ne le connaissez pas encore, prenez un peu de votre temps pour découvrir cette pierre angulaire du jeu de société moderne.
Fondations du jeu
7 Wonders est un jeu de draft de cartes dans lequel il faudra développer votre civilisation voire jusqu’à construire une merveille pour faire rayonner votre cité. La culture et l’érudition ne seront pas en reste puisque vous pourrez gagner la partie grâce à vos prouesses scientifiques, architecturales, commerciales ou bien guerrières.
Quand on a m’a présenté 7 Wonders, on m’a dit : “Tu verras, c’est Age of Empires en jeu de société !” Quelle déception quand j’ai appris qu’on ne pouvait faire apparaître des voitures lance missiles ou convertir des cartes en murmurant “wololo”…
Une fois la déception passée, on comprend tout de suite le parallèle entre les deux titres. Construction de monuments, gestion de ressources, guerres, commerce… Tous les éléments phares du jeu de Microsoft sont bien présents dans 7 Wonders.
Premières pierres
7 Wonders possède des mécaniques très simples qui tournent autour de celle du Draft. Pour rappel cette mécanique consiste à avoir un paquet de cartes en mains, d’en choisir une puis de passer le reste à son voisin, qui fait de même, et ce jusqu’à épuisement des paquets.
Dans 7 Wonders, le cœur de la mécanique est là mais entre chaque passage de cartes, les joueurs pourront effectuer une action parmi trois avec la carte retenue :
- La poser en payant son coût pour profiter de son effet
- L’utiliser pour construire une bout de leur merveille
- La défausser pour gagner 3 pièces d’or
Ces cartes sont à classer en 7 catégories distinctes :
- Ressources de base
- Ressources avancées
- Militaires
- Scientifiques
- Guildes
- Commerciales
- Renommées
Un jeu en 3 âges
7 Wonders s’articule autour de 3 périodes distinctes et représentées par 3 paquets de cartes bien différents.
Lors de chacun de ces âges vous allez pouvoir construire des bâtiments qui vous apporteront ressources, points de victoire, argent, science.
Si les cartes du premier âge sont peu coûteuses voir gratuites, celles des âges suivants sont plus onéreuses mais rapportent également plus. Un système de chaînage entre les cartes permet des constructions gratuites.
Concrètement, si j’ai construit l’autel (qui est gratuit), il me donne accès au temple gratuitement, ce dernier me donne accès à panthéon gratuitement. Vous réalisez une belle économie de ressources
Un système intéressant pour le joueur qu’il faudra apprendre à repérer pour savoir l’endiguer avant qu’il ne prenne trop d’avance sur les autres. En défaussant la carte qui pourrait intéresser le joueur pour construire un bout de merveille par exemple…
La merveille, cœur de votre cité
Piochée au hasard en début de partie, votre merveille possède 2 faces, A et B, la B étant conseillée aux joueurs plus aguerris, on recommande fortement aux joueurs de commencer par la face A.
Les merveilles se constituent, en général, de 3 morceaux distincts à construire qui vous offriront des bonus en point ou en ressources une fois chacun d’eux réalisés. En défaussant la carte draftée et en payant le coût de construction, vous pourrez avancer dans la réalisation de votre merveille.
Votre merveille vous donnera un axe de progression que vous aurez le choix de suivre ou non. Mais ne pas partir sur un axe guerrier quand on a le Colosse de Rhodes serait dommage.
Si vous comptez mener à bien la construction de votre merveille, il faudra s’acquitter des ressources nécessaires. Pour cela, il est important de viser les cartes permettant d’acquérir ces ressources. Sans quoi vous serez obligé de payer vos ressources à vos voisins.
L’argent, le nerf de la guerre
Tout se paye dans 7 Wonders, les ressources et les constructions. Mais pas à un marché global où vous trouverez vos ressources. Vous êtes dans un écosystème fermé où vous ne pouvez interagir qu’avec vos voisins de droite et de gauche. Vous pourrez leur acheter des ressources au prix de 2 pièces d’or chacune. Ces ressources ne seront pas déduites et ne priverons donc pas leur propriétaire de construction.
Méfiez vous, l’argent est important dans la construction de merveilles et des bâtiments, ne vous bloquez pas en dépensant tout votre pécule !
Il est toujours possible de défausser une carte pour gagner 3 pièces d’or, mais c’est très frustrant.
Vos chers voisins
Dans 7 Wonders, même à 7 joueurs, vous n’aurez d’interactions qu’avec vos voisins de droite et de gauche ; nous sommes dans l’antiquité, les moyens de communications et de transports sont restreints. Si leur présence vous sera toujours agréable quand vous aurez besoin de ressources ou mieux quand ils viendront acheter des ressources chez vous. Vous devriez apprendre à les détester rapidement à chaque fin d’âge.
Après 6 tours de constructions vient celui de la guerre !
Chaque joueur attaquera ses voisins en fonction de la puissance militaire acquise grâce aux différents bâtiments construits dans ce sens.
La résolution est simple, celui qui a la plus grosse armée remporte la bataille, ici le joueur de gauche.
Qui entrera dans l’histoire ?
Après les 3 âges, vient le décompte des points, facilité par un petit carnet pour noter vos parties.
Le décompte est relativement facile, on suit le carnet pour tout noter petit à petit. Généralement, seuls les points scientifiques posent problème lors des premières parties, il faut faire comprendre leur intérêt aux joueurs.
Grossièrement, vous gagnez 7 points par série de 3 symboles différents. Auquel vous ajoutez également le carré du nombre de symbole identique.
Par exemple, ici :
7 points pour les 3 symboles identiques.
1 point pour l’engrenage (1²= 1) 4 points pour le compas (2²=4) et 16 points pour les tablettes (4²=16). Soit un total de (7+1+4+16) 28 points.
Avec les différentes manières de faire des points, il est très difficile de savoir qui mène la partie. Un inconvénient pour certains, un avantage pour moi. On évite de s’acharner sur un joueur et la tension est maintenue jusqu’à la fin.
Une version à 2 joueurs.
Si 7 Wonders permet une variante pour 2 joueurs, on ne saurait vous conseiller de réserver le jeu qu’a partir de 3 joueurs, c’est dans cette configuration qu’il devient vraiment intéressant à jouer. Surtout que pour des parties à deux, 7 Wonders Duel fait plus que bien le travail. On vous renvoi vers notre article si vous ne connaissez pas ce jeu.
Du torchis ou du marbre ?
Le matériel de 7 Wonders est relativement classique, du carton et des cartes. Si on n’a aucun problème avec le carton, les merveilles sont relativement peu manipulées pendant les parties. On vous conseillera de protéger les cartes. Non pas que leur qualité soit mauvaise, elle est très correcte, mais vu la manipulation très poussée des cartes, elles peuvent s’abîmer vite ou se salir encore plus rapidement. (Oui on parle de toi qui n’arrête pas de manger du saucisson et des chips en jouant ! Sache qu’on te juge ! Très fort ! (Mais qu’on le fait aussi de temps en temps)).
Les fresques
Miguel Coimbra (Nessos, Fairy Tile) a toujours su faire des illustrations qui nous interpellent. Avec 7 Wonders, on est toujours dans un visuel qui nous plongent dans l’ambiance antique. Si on prend la peine de s’arrêter quelques minutes sur chaque carte, on y trouvera foule de détails.
Les extensions
Antoine Bauza a un truc avec le chiffre 7, 7 merveilles, 7 joueurs, 7 cartes différentes mais aussi 7 extensions de prévues !
Si on n’est pour le moment qu’a la 4ème (Leaders, Cities, Babel et Armada) chacune est saluée pour ses ajouts qui viennent renouveler le jeu.
On reviendra dessus plus en détails dans de prochains articles un peu plus tard. Mais avec une merveille commune, des dirigeants, des bas quartiers et même des flottes navales pour des combats d’envergure vous pouvez être certains que 7 Wonders n’est pas prêt de vous lasser. Vous trouverez des petites extensions qui ajoutent bâtiments et merveilles comme l’Anniversary Pack et le Wonder Pack.
Des extensions cosmétiques existent aussi comme des pièces en métal pour remplacer celles en carton. Elles ont l’avantage de proposer des pièces de 6 qui ne sont pas présentes dans le jeu de base. Ou un playmat pour avoir un confort maximum.
Au final ?
7 Wonders c’est la promesse d’un jeu de civilisation accessible et qui se renouvelle sans cesse pour des parties de 2 à 7 joueurs en 30 minutes.
Cette promesse est souvent tenue en proposant des tours où tout le monde joue en même temps. Sauf si vous jouez avec des gens qui mettent 5 minutes à chaque carte pour savoir laquelle jouer… Les interactions avec vos voisins vous forceront à ne jamais rester passif dans votre coin. Anticipez leurs besoins pour les contraindre à dépendre de vous. Imposez leur votre supériorité militaire ! Si vous ne le faites pas, soyez sûr qu’eux le feront !
Riche en possibilité mais toujours très logique, 7 Wonders vous permet de vous plonger dans des stratégies et des tactiques à plus ou moins court terme selon votre merveille mais aussi ce que jouent les autres joueurs.
La force de 7 Wonders est son accessibilité pour les joueurs occasionnels mais aussi ses multiples stratégies gagnantes qui demanderont de nombreuses parties pour être explorées et maîtrisées. On aime beaucoup ce jeu qui est parfait pour initier les nouveaux joueurs, rapide et sans temps mort, il demande de la réflexion sans engager de longues stratégies qui peuvent effrayer.
Pour les joueurs plus confirmés, il est possible d’augmenter les interactions et les possibilités de jeux grâces aux extensions qui non seulement feront varier le plaisir de jeu mais modifieront votre approche de ce dernier. Renouvellement et rejouabilité sont au rendez-vous.
Le jeu vient de décrocher le Pion de Platine qui récompense le million de ventes à travers le monde. Un aussi beau score, ce n’est pas dû au hasard ! Jouez une fois et vous comprendrez pourquoi 7 Wonders est une référence qui doit se trouver dans toutes les ludothèques.
La Récap de la Rédac
Nombre de joueurs | 2 à 7 merveilleux joueurs | |
Age conseillé | 10 ans | |
Durée d’une partie | 30 à 60 minutes | |
Auteur | Antoine Bauza | |
Illustrateur | Miguel Coimbra | |
Éditeur | Repos Production | |
Prix 25 € pour le jeu de base Entre 7 et 32 € pour les extensions |
Philibert | Playin |
Parkage | Ludum |
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Bon par contre mauvais exemples : on ne peut pas construire deux fois le même bâtiment 😉
Le rédacteur de mauvaise foi dirait que c’était un piège évident mis là pour tester les joueurs…
Mais c’est simplement que j’avais une photo de tellement mauvaise qualité que j’en ai fait une rapidement en oubliant cette règle… x)
Merci pour ce retour, je vais changer la photo pour ne pas porter à confusion 🙂