AccueilJeux de sociétéMysterium Park - La piste aux étoiles est tachée de sang

Mysterium Park – La piste aux étoiles est tachée de sang

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Salut les chasseurs de fantômes! La dernière fois qu’on avait introduit un article de cette manière, c’était pour présenter Mysterium, un de nos coups de cœur. On était comme des fous après avoir découvert ce titre d’Oleg Sidorenko et Oleksandr Nevskiy, du coup à l’annonce de Mysterium Park on était aussi intrigués qu’impatients.
Le nouvel opus de la licence Mysterium délaisse le manoir hanté du jeu de base pour prendre comme décor un cirque ou une fête foraine itinérante. Et vous allez voir que cet aspect nomade se retrouve dans bien des aspects de Mysterium Park.
Il est important de préciser qu’il s’agit d’un jeu à part entière et non d’une extension thématique comme pouvaient l’être Hidden Signs ou Secret and Lies.

Plein de belles choses dans la roulotte

La première chose qui nous a surpris, c’est la taille de la boîte, bien plus réduite que celle de son aîné. La tendance du moment semble être de proposer des versions plus light et transportables de grands classiques. On a pu tester la version Londres d’Aventuriers du Rail ou encore Pandemic Zone Rouge qui en sont de très bons exemples. Mysterium Park s’inscrit directement dans cette lignée, dite “express”, avec un format réduit, une mise en place et une durée de jeu légèrement raccourcie.


Ensuite, on a pu constater que tout l’espace de la boîte avait été remarquablement optimisé pour accueillir le matériel de jeu qui tient bien en place grâce à un thermoformage ingénieux. Cependant, les maniaques du sleevage comme moi seront une fois de plus frustrés car les cartes ne rentreront plus dans le thermo. Les cartes ne sont pas manipulées et brassées comme dans un The Crew ou Carro Combo par exemple, donc c’est moins gênant. De plus, elles sont de bonne qualité et résistent bien à l’épreuve des parties nombreuses.
Le reste du matériel ne démérite pas. On retrouve les pions Médium en plastique qui apportent couleur et volume en jeu, déjà présents dans le premier Opus, qui contribuaient à l’identité du jeu.

Le cirque plante sa tante

Comme dans Mysterium de base, le jeu est entièrement coopératif mais asymétrique. Un joueur va incarner le fantôme alors que les autres seront dans la peau de détectives médiums. Le fantôme a été assassiné et il devra communiquer par le biais de visions avec les médiums pour leur faire désigner le coupable parmi les suspects et dans quel lieu le crime s’est produit. Les habitués de Mysterium original et les plus fins détectives auront remarqué que l’identification de l’arme du crime n’est plus nécessaire. En effet, dans Mysterium Park, cette phase a été supprimée, contribuant en partie à la réduction du temps de jeu. 

La mise en place considérablement épurée puisque tout se passe désormais sur et autour d’un plateau central. La partie est divisée en 3 manches. Dans la première il faudra innocenter des suspects, dans la deuxième identifier des lieux et la dernière phase consiste en la révélation finale. Pour les deux premières phases, le Fantôme dispose 9 cartes Personnage (Lieux dans la seconde phase) face visible. 

Le joueur incarnant le Fantôme n’est plus derrière un paravent mais reçoit une carte lui indiquant quels suspects et quels lieux les joueurs devront écarter de l’enquête. Cette carte reste bien évidemment secrète pour les médiums. A l’aide de cartes visions de sa main, le Fantôme va devoir faire comprendre à chaque détective quel personnage il doit identifier pour l’écarter de l’enquête. Une fois les cartes attribuées aux joueurs, ils sont libres de partager leurs idées et ressenti pour l’identification des protagonistes. Une fois la délibération effectuée, chacun place son pion sur la carte du suspect choisie. 

C’est le Fantôme qui va, grâce à sa carte, rendre le verdict. Si le joueur a identifié le bon personnage, la carte est mise de côté et il place son pion Intuition à l’emplacement de la carte. Si l’enquêteur a fait le mauvais choix, il faudra recommencer une nouvelle phase.
Un personnage un peu particulier est sur l’aire de jeu. Il s’agit du Témoin. Lorsqu’un joueur met son pion dessus, lors de la résolution, tous les joueurs pourront déplacer leurs pions sur de nouveaux personnages. C’est une sorte de joker qui peut amener à rediriger ses soupçons quand on pensait avoir trouvé tous les indices.
Une fois tous les personnages identifiés, le Fantôme retire toutes les cartes Personnages devant être identifiées pour ne conserver de côté pour la phase finale que les 3 cartes correspondant aux suspects. Il dispose ensuite 9 cartes Lieu sur le plateau et la deuxième phase commence. Son déroulé est identique à celui de la première phase.

Pour la dernière étape du jeu, la révélation finale, le Fantôme récupère les cartes qu’il a préalablement mises de côté pour les distribuer aléatoirement par paire Personnage/lieu en colonnes sur le plateau central.

La carte Intrigue du Fantôme pour cette manche lui indiquera quelle colonne faire découvrir aux médiums. Mais il n’aura le droit de ne leur donner que deux cartes Vision, une pour le personnage et une pour le lieu. Si les joueurs identifient la bonne colonne, la partie est remportée, sinon c’est malheureusement un échec.

Un plaisir non dissimulé

La grande force du jeu est dans l’interprétation que les joueurs font des Visions du Fantôme. Les cartes sont suffisamment riches en détails pour que le Fantôme arrive à rattacher au moins une des cartes de sa main à un suspect/Lieu. Mais autour d’une table, tous n’ont pas la même logique, ce qui est évident pour un va paraître totalement obscur pour un autre. Les associations d’idées et cheminements de pensée capillo-tractés vont bon train et c’est un pur plaisir de participer aux délibérations. De son côté le Fantôme n’est pas en reste car même s’il ne communique pas verbalement avec les autres participants, il assiste aux échanges et doit apprendre  comment fonctionnent les détectives dans leurs raisonnements.

Le jeu fonctionne parfaitement entre amis, mais il est également tout indiqué pour intégrer de nouvelles personnes dans un groupe. 

Si Les aventuriers du Rail Londres nous laissait parfois un goût de trop peu, il n’en est rien avec Mysterium Park. La durée raccourcie des parties est appréciée et on enchaîne volontiers sur une voire deux autres. Plus léger en mise en place et en résolution sans perdre l’essence du jeu original, on est sur un jeu épuré, affuté qui donne toujours les mêmes sensations en évitant les lourdeurs de son aîné. 

Bienvenue à la fête foraine !

Pour la partie visuelle, c’est toujours Xavier Colette et le Studio M81 qui se sont occupés de l’identité du  jeu. Les lieux et personnages sont tous somptueux et riches en détails marquants qui serviront de supports aux propositions du Fantôme et aux suppositions des détectives.  Les cartes peuvent être mixées entre les différents jeux Mysterium et Dixit pour les visions, on a donc une rejouabilité impressionnante.
L’univers de la fête foraine, un peu freak show est assez inquiétant pour les (jeunes) joueurs pour les plonger dans l’ambiance sans les traumatiser, ainsi tout le monde passe un bon moment autour de la table.

Le Park ferme ses portes !

Mysterium Park a réussi le tour de force de dépoussiérer le gameplay de Mysterium pour le condenser et en garder l’essence. Cette version raccourcit le temps de partie, diminue grandement l’espace nécessaire pour jouer et tient dans une boîte beaucoup plus petite que l’originale pouvant être emmenée partout. 

La force du jeu repose sur la communication restreinte entre le Fantôme et les médiums à qui il doit faire deviner l’auteur et le lieu du crime dont il a été victime. Pour cela, il dispose de cartes vision qu’il distribuera aux enquêteurs. Toujours dans la suggestion et l’interprétation, ces cartes sont censées amener les détectives à innocenter des suspects et identifier des lieux dans un premier temps, puis désigner le coupable et le lieu du crime dans la phase finale du jeu. Mysterium (premier du nom) a été pour nous une très belle surprise, à notre arrivée dans le monde du jeu de société moderne. On a pris une claque incroyable devant la beauté et l’efficacité du jeu. Pouvant rassembler des joueurs de tous horizons et de toutes les générations Mysterium sortait régulièrement à la maison. Mysterium park ne nous a pas mis la même claque, mais tout de même une belle petite gifle en voyant l’optimisation et le travail effectué sur ce titre qui nous est cher. Plus efficace que son grand frère mais perdant aussi un peu du charme du  grand plateau, Mysterium Park réussit à nous plonger dans une autre ambiance plus nomade et toujours nappée de mystère avec cette fête foraine où les meurtriers sont cachés derrière des sourires maquillés. 

La Récap de la Rédac

Nombre de joueurs de 2 à 6 joueurs
Age conseillé à partir de 10 ans
Durée d’une partie Environ 20 minutes
Auteur Oleg Sidorenko et Oleksandr Nevskiy
Illustrateurs Xavier Colette et Studio M81
Éditeur Libellud
Prix : Environ 40€ Philibert Playin
Parkage Ludum

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