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The Thing – Survie, suspicion et traitrise dans le grand froid

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Salut les Choses ! Quand j’entends « The Thing » je suis tout de suite transporté dans un paysage blanc où l’oppression est présente à chaque échange entre les protagonistes. John Carpenter dévoile en 1982 son nouveau film d’horreur The Thing. Film angoissant se déroulant dans une station polaire où une équipe de scientifiques  a fait une mystérieuse découverte qui, malgré ses milliers d’années d’emprisonnement dans la glace, n’a pas perdu de son agressivité et de son envie de conquérir la Terre.

On ne peut nier les inspirations des Montagnes Hallucinées dans l’œuvre de Carpenter. Des scènes, des détails et même des noms font référence à Lovecraft mais en apportant une nouvelle vision, plus humaine mais aussi plus sombre du mythe. Vous connaissez notre passion pour le Maître de Providence, on est forcément sensible à un film lui rendant hommage.

A ceux n’ayant pas vu ce film, je ne peux que vous conseiller de le regarder pour enfin connaître ce pilier de la culture qui n’a pas eu le succès escompté à sa sortie mais qui est devenue une référence pop à part entière au fil des ans. Il m’a profondément marqué lors du premier visionnage et reste un classique que je revois avec plaisir. 

De la péloche au Carton

The Thing, the Boardgame, car c’est son nom complet, de Andrea Crespi et Giuseppe Cicero n’est pas la première version ludique du film mais c’est la première à être passée par la case Kickstarter. Après une belle campagne réunissant 5200 personnes et plus de 400 000 € récoltés pour 42 000€ demandés à la base, le jeu a été livré un peu moins d’un an et demi après la campagne avec seulement quelques mois de retard. 

Et en VF ! 

Lors de cette campagne, Matagot a annoncé s’occuper de la localisation du jeu et c’est donc grâce à eux que nous avons pu avoir un exemplaire, nous en profitons pour les remercier.

Il se passe quoi sur la banquise ? 

Dans The Thing vous jouez une équipe de 1 à 8 scientifiques coincés dans une base en Antarctique et qui vont devoir coopérer pour s’échapper de cette prison de glace. Mais à force de farfouiller dans les couches de neiges éternelles, ils ont fini par trouver un vaisseau, dans ce vaisseau une Chose a été réveillée et elle a contaminé l’un des scientifiques. Son but ? S’échapper de la base ou tuer tous les humains. 

Vous l’aurez compris, c’est un jeu à identités cachées où il va falloir jouer son rôle du mieux possible pour, soit contaminer le reste de l’équipe, soit faire profil bas jusqu’au bout de la partie pour s’échapper avec le reste des humains ou les assimiler de force si vous êtes révélé.

La Chose n’est pas le seul danger 

L’antarctique, c’est froid et le jeu va très vite vous le faire comprendre. La météo est un enjeu phare, si des tempêtes de neige se déclenchent, la température peut très vite baisser jusqu’à faire geler la base entièrement. Il faudra gérer les ressources pour toujours alimenter la chaudière et le générateur pour ne pas se retrouver dans une situation fâcheuse. 

Pour gagner, les humains devront réparer une autoneige, un hélicoptère ou faire appel à l’hélicoptère de secours pour s’échapper de la station. Une fois sortis de cette dernière ils remporteront la partie s’ils n’ont pas emmené avec eux une entité loin d’être amicale ou s’ils n’ont pas laissé sur place un de leur compatriote. 

Contrairement aux jeux d’identités cachées classiques, le joueur incarnant le « traître » aura plusieurs possibilités pour remporter la victoire, rien qu’en coopérant gentiment avec les autres il pourra remporter la partie. 

On a beaucoup apprécié cette façon de jouer, les premiers tours de jeux sont assez calmes, chacun joue tranquillement et on commence à soupçonner tout le monde. Ceux qui jouent bien, ceux qui jouent un peu mal et surtout ceux qui jouent trop bien. 

La tension monte, on espère que l’on fait confiance à la bonne personne, mais rien n’est joué avec The Thing

La Chose peut contaminer les gens, les faire devenir Alien à leur tour mais aussi révéler sa nature complètement inhumaine et devenir une vraie machine à déchiqueter les pauvres scientifiques et le matériel. On vous conseille d’avoir mis la main sur un lance flamme avant d’en arriver là. A moins que la personne ayant le lance flamme ne soit la Chose, auquel cas, vous êtes mal… 

Une prise en main facile 

Un tour de jeu dans The Thing est assez simple, on déroule 7 ou 8 étapes, selon que la Chose se soit révélée ou non, ces étapes sont rapides et fluides. 

Dans les grandes lignes, on détermine la météo puis on effectue la maintenance de la base, les joueurs décident des lieux dans lesquels ils vont agir puis donnent des cartes au leader pour pouvoir réaliser des actions, on accuse les autres d’être une vilaine bête et l’on enchaîne jusqu’à l’évasion de la station ou la mort de tout le monde. 

Mais très maligne 

C’est plein de petites subtilités qui font du jeu un vrai plaisir de traîtrise et de tension entre les joueurs. 

Vous souhaitez aller dans l’héliport pour réparer l’hélicoptère ? Alors vous donnez une carte “réparer” au Leader pour pouvoir progresser dans la réparation du véhicule et ainsi s’approcher de l’évasion.
Sauf que vous n’êtes pas sûr de vous voir attribuer cette action ! Le Leader va mélanger toutes les cartes récoltées et les dévoiler une par une et les distribuer selon son bon vouloir. Votre mission vous semblait prioritaire ? Ce n’est peut être pas l’avis du Leader qui aura le dernier mot. Voir pire, il pourra vous attribuer une mauvaise carte pour saboter vos plans s’il souhaite que vous ne vous échappiez pas trop vite. 

Si une attitude trop agressive du Leader pourrait être dangereuse, The Thing permet au Leader d’arrêter de distribuer des cartes pour éviter les cartes de sabotage. Cette action évitera aux Aliens de se dévoiler trop rapidement mais aussi de ne pas avoir à distribuer des mauvaises cartes à vos collègues humains pour ne pas saboter la base. 

La coopération entre les membres de l’équipe est encouragée, ils pourront réparer plus rapidement des pièces ou maîtriser des chiens s’ils sont plusieurs dans une salle mais chaque rencontre entre les personnages les obligera à faire des tests d’infections qui sont d’autant plus de chances d’être contaminé par la Chose. 

Les phases d’accusation permettent bien sûr de dénoncer un potentiel traitre en le pointant du doigt mais également de se retenir de voter en croisant les bras. C’est tout bête mais ça apporte un niveau supplémentaire de jeu qui est vraiment le bienvenu. Ne vote-t-il pas parce qu’il souhaite rester intègre ou par stratégie ? Généralement c’est la deuxième !

Même une fois dans le moyen de locomotion permettant de s’en aller, il faudra l’aval de ceux ayant déjà été embarqués pour laisser un nouveau membre monter dans le véhicule. La mauvaise foi est généralement au rendez-vous et c’est un vrai plaisir pour peu que vous aimez ça ! 

Des règles malheureusement aussi peu amicales que la Chose

Le matériel de The Thing est très plaisant avec sa direction artistique un peu cartoon mais gardant toute l’essence du film de Carpenter, la base est bien retranscrite, les standees font super bien le travail et les jetons en plastique donnent une dimension 3D très agréable. Mais malgré cette haute qualité de production, les règles sont assez désagréables à lire, il faut faire sans cesse des aller/retours entre les pages et certains points nécessitent plusieurs lectures pour être compris.
C’est dommage qu’un produit d’aussi bonne qualité soit entaché par une lecture un peu pénible, la règle est la première porte d’entrée dans un jeu et celle-ci mérite d’être claire et agréable.
Par exemple, la gestion des chiens est assez peu claire, il a fallut que je cherche à quel moment ils rentrent en jeu (à la fin de la première manche !).
Petite précision, Matagot n’est pas responsable de ces règles peu agréables, elles sont indigestes dans toutes les langues. 

Un jeu de 1 à 8 joueurs ? 

Alors oui, mais ! Une version “solo” a été développée pour pouvoir jouer de 1 à 3 joueurs en coopération contre la Chose mais s’il est exact que les règles fonctionnent et qu’une partie est loin d’être désagréable, elle perd tout son attrait à mon sens. The Thing est un titre qui joue sur la suspicion, le mensonge et la traîtrise. S’en affranchir pour jouer en solo fait perdre le sel des parties. De mon avis, les parties ne devront jamais être en dessous de 4 joueurs pour vraiment apprécier le jeu dans ce qu’il peut proposer de mieux. La variante de 1 à 3 joueurs pouvant néanmoins permettre de faire un partie pour mieux appréhender les règles. 

Alors, assimilation ou non ?

The Thing est un jeu à identité cachée où la Chose va devoir se fondre dans l’équipe de scientifiques pour tenter de s’évader de la station de recherches et contaminer le monde. Elle devra faire profil bas et aider aux différentes tâches pour aider à réparer les moyens de locomotion permettant sa fuite avec eux. Les humains quant à eux devront non seulement s’évader mais aussi ne pas emmener de créature maléfique avec eux. Cette dernière pouvant assimiler les joueurs très facilement il sera dur de faire confiance aux joueurs, une atmosphère de suspicion va très vite s’installer et vous devrez vous méfier de tout le monde. 

Édité avec un très beau matériel, les parties de The Thing sont un vrai plaisir pour tous ceux qui aiment jouer aussi bien sur le plateau qu’avec l’esprit des autres joueurs. On se retrouve dans le même état de paranoïa que les personnages de Carpenter, c’est une très belle retranscription du film et un vrai hommage à ce dernier. 

La Récap de la Rédac

Nombre de joueurs de 1 à 8 joueurs (on vous conseille 4 au mini!)
Age conseillé à partir de 13 ans
Durée d’une partie Entre 60 et 120 minutes
Auteur Andrea Crespi et Giuseppe
Illustrateurs Davide Corsi, Riccardo Crosa et Mathias Mazzetti
Éditeur Matagot
Prix : Environ 50€ Philibert Playin
Parkage Ludum

Les liens présents dans le tableau récap sont affiliés chez Philibert.netPlayinLudum et Mille et un jeux. En passant par eux pour vos achats, vous pourrez soutenir le site, en nous permettant d’acheter de nouveaux jeux. Merci à ceux qui le feront !

Younz
Younz
Trentenaire que l'ennui et l'insomnie ont emmené beaucoup trop loin dans les internets du web... J'y ai vu des choses et pour votre plus grand plaisir, je vous en ramène les petites pépites que la moralité et la légalité me permettent! Passionné de jeux vidéo, j'ai passé mon adolescence sur émulateur à jouer à tous les titres qui m'avaient fait envie sans que je puisse y toucher. Depuis j'ai un salaire et une maladie (bientôt reconnue, du moins j'espère...) qui me permet d'acheter tous les jeux vidéo qui me font envie sauf que j'ai plus le temps de les faire... Vous me retrouver ici pour vous parler de mes (trop) nombreuses passions !

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