Un air de déjà vu ?
Paris 1889 est la suite de l’excellent Greenville 1989. Ce dernier a eu un grand succès et nous a fait passer d’excellentes soirées souvent ponctuées d’éclats de rires. On se permet de vous mettre un extrait de l’article pour vous présenter Greenville 1989 avant de se concentrer sur Paris 1889 :
« Bienvenue dans Greenville 1989, la ville a été complètement transformée, vous et vos amis avez été séparés. Pour réussir à vous retrouver et vous échapper, vous devrez communiquer. Associez les bonnes images aux bons joueurs et vous vous en sortirez peut être en vie… Si de prime abord le jeu d’association d’image peut faire penser à un Mysterium, ne vous y trompez pas, la narration à une part bien plus importante dans Greenville 1989. C’est l’intention que mettent les joueurs dans les cartes qui déterminera la suite de leur aventure. Toute l’histoire qu’ils construisent de scène en scène est vraiment personnelle. Vous pouvez avoir la même image qui sort deux parties de suite et pourtant elle ne sera pas utilisée de la même façon. Chacun y insuffle sa personnalité. Nous avons pu créer des histoires d’horreur avec des nains de jardins tueurs, ou grotesques à la façon des Critters ou même typé manga avec des super vilains et des combats titanesques. Rendant hommage aux années 80 et toute la pop culture qui en a découlé, chaque partie sera unique et mémorable. »
Une suite ? Un prologue ?
Une suite…
Le principe du jeu reste le même : décrire une carte symbolisant le lieu où l’on se trouve et y énoncer ses intentions (ce que l’on veut faire, ce que l’on ressent, le détail qui nous intéresse) puis tenter de découvrir quelle nouvelle carte nous a été associée en se basant sur nos précédentes déclarations.
Par exemple :
Lors de la phase de l’enquêteur principal, coup de chance (non c’est faux, on a tout orchestré pour l’exemple !) Le Moulin Rouge sort. L’enquêteur décide d’associer le jeton de Julius à cette carte. Les autres joueurs ont eux aussi fait le lien et décidé de parier sur le bon sens de l’enquêteur principal et décident de miser sur la présence du jeton de Julius sur cette carte.
… Mais pas un doublon !
Paris 1889 n’est pas un doublon, il offre des sensations de jeux différentes. Le plateau exprime bien ce changement.
Il est maintenant question d’avancer pour récupérer un maximum d’anneaux pour gagner et surtout de ne pas se faire attraper par l’Abomination qui nous pourchasse. Ces anneaux sont une condition de victoire immédiate si les joueurs arrivent à tous les récupérer. Mais ils seront poursuivis par un monstre, l’Abomination !
Si cette monstruosité vous attrape, elle donne lieu à une nouvelle phase de jeu : la scène finale. Dans cette dernière phase qui déterminera la réussite ou l’échec de votre partie. Le joueur qui devra s’occuper des associations pourra disposer les anneaux récupérés pour mettre en avant des détails des cartes pour faciliter la résolution. Mais les joueurs s’étant fait attraper devront immédiatement retourner leur carte avant d’associer leur carte à une nouvelle.
Si vous n’avez pas une bonne mémoire visuelle, vous avez intérêt de vous souvenir d’un ou deux éléments précis pour tenter de remporter la partie.
Plus vous aurez d’anneaux, plus le final sera facile, puisque vous n’allez pas mettre d’anneaux sur les cartes non associées aux joueurs !
Cette manche est décisive ! Victoire et défaite viendront plus ou moins rapidement si vous avez réussi à échapper au monstre plus ou moins longtemps.
Petit truc sympa qu’on apprécie en tant que possesseur de Greenville 1989, la possibilité d’importer un objet du jeu grâce au Vortex ! Le Canard, le Simon et le Rubik’s Cube vous ont suivi à travers le temps, utilisez leurs capacités !
Les cœur du jeu
C’est les cartes forcément, toujours illustré par David Sitbon. Paris 1889 est beaucoup moins riche en références pop culture que Greenville 1989. Ce qui est a priori normal, la pop culture au XIXème, c’était pas tout à fait la même ambiance que dans les années 80…
Le jeu a fait l’objet d’une grande recherche historique pour éviter tout anachronisme dans les visuels. C’est un gros travail qu’on apprécie beaucoup. Si vous connaissez un tant soit peu Paris, vous allez reconnaître tous les monuments phares de la capitale qui sont ponctués de petits détails horrifiques.
Les cartes sont d’aussi belle qualité que celles de Greenville mais plus gore et plus angoissantes par leur côté ancrées dans le réel. On est loin des paysages d’apocalypse oniriques du premier jeu mais je ne pourrais pas dire que j’aime moins ces nouvelles cartes. L’ambiance est plus glauque, plus sale (et je dis pas ça parce que c’est Paris !). Un pas a été franchis vers l’horreur et c’est tant mieux !
Les détails sont plus subtils, on n’est plus sur des gros appels du pieds sur les références pop. En ayant fixé Paris 1889 dans une réalité connue, on a plus de facilité à se projeter dans l’histoire que l’on invente. Les repères géographiques sont d’une grande aide pour se repérer et progresser.
J’aurai du mal à dire si Paris est plus ou moins difficile que Greenville, les indices sont différents, plus tangibles et moins farfelus et parlerons peut être plus à certains. Les détails horrifiques sont toujours le cœur du jeu mais là où l’abstrait prenait le pas sur la réalité dans Greenville et amenait a des récits plus fous, dans Paris, on est plus dans l’enquête, l’horreur terre à terre mais toujours avec des tentacules hein, faut pas déconner ! ^^
Il reste bien évidemment des clins d’œil toujours agréables à découvrir, l’étiquette d’une bouteille, les noms sur des tombes, des cartes rappelant celles de Greenville et le fameux chiffre 312 qu’on retrouve souvent sans connaître sa véritable signification…
On replonge ?
Et comment ! Paris 1889 est une suite à Greenville 1989, et c’est exactement ce qu’on lui demande : un principe commun mais avec assez de différences pour ne pas faire doublon.
Vous devrez toujours associer des cartes selon les histoires racontées par les différents joueurs et et ils devront tenter de retrouver ces associations pour progresser. Mais cette fois-ci, il faudra également récupérer des anneaux qui permettront de remporter la partie tout en échappant à une Abomination chasseresse. Si vous ne voulez pas précipiter la défaite, il va falloir comprendre la logique des autres joueurs ! Exercice souvent à double tranchant mais tellement plaisant quand il est réussi !
Le plus gros changement est dans le style des cartes, fini la pop culture et les gros clins d’œil appuyés sur des références à tout-va dans les cartes. Ici on est dans un cadre historique. Rien n’a été laissé au hasard, vous allez pouvoir avoir un aperçu de Paris au moment de l’exposition universelle de 1889 aux travers superbes dessins de David Sitbon. Avec quelques ajouts horrifiques bien sûr !
De ce côté-ci, Paris 1889 n’a rien a envier à Greenville 1989, les dessins arrivent toujours a dégager une aura malsaine, c’est un plaisir à observer et de fouiller les cartes pour non seulement y déceler les détails cachés par l’illustrateur mais aussi celui qui vous permettra de continuer l’histoire.
Paris 1889 est un jeu d’ambiance où chaque partie se réinvente au gré des cartes et des joueurs, chaque aventure sera différente et telle une partie de jeu de rôle, les histoires marquent les esprits.
La Récap de la Rédac
Paris 1889 sera disponible dans toutes les bonnes crèmeries à la mi-novembre mais d’ici là il est toujours possible de le précommander sur le site de Sorry We Are French et de profiter en cadeau des sleeves pour protéger vos cartes. Un ajout qu’on apprécie, non pas que les cartes soient fragiles mais on a envie de protéger d’aussi belles illustrations !
Nombre de joueurs | de 3 à 6 joueurs | |
Age conseillé | à partir de 16 ans | |
Durée d’une partie | Environ 30 à 45 minutes | |
Auteur | Florian Fay | |
Illustrateur | David Sitbon | |
Éditeur | Sorry We Are French | |
Prix : Environ 30 € | Philibert | Playin |
Parkage | Ludum |
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