Salut les médiévistes ! On est de retour non pas pour vous jouer un mauvais tour mais pour parler à nouveau d’un bon jeu ! Après avoir découvert Orléans et ses extensions à l’occasion de la sortie de sa nouvelle édition, on a eu envie d’y retourner pour prolonger le plaisir. On s’est alors penchés sur une nouvelle déclinaison du jeu de Reiner Stockhausen, toujours édité chez Matagot en VF, Orléans Stories.
On change d’air, mais on reste dans la campagne Orléanaise
Petite précision avant d’entrer dans le vif du sujet, il ne s’agit pas d’une nouvelle extension d’Orléans, mais bien d’un jeu indépendant. Orléans et Orléans Stories ne font pas vraiment doublon non plus, on retrouve certes des mécaniques communes mais les sensations de jeu sont tout de même assez différentes. Les premières pages du livret de règles d’Orléans Stories sont consacrées au rappel des grandes mécaniques du jeu de base que l’on retrouve dans cet opus. Cependant, on s’en éloigne assez rapidement pour se concentrer sur les spécificités de Stories. De plus, il est tout à fait possible de jouer à Stories sans avoir touché au jeu de base.
Changement de rythme pour les parties
Il faudra remplir certains critères pour pouvoir changer d’époque et passer à la suivante. Selon leurs stratégies et possibilités, les joueurs ne seront pas tous à la même époque au même moment. Pour rendre tout cela lisible, le plateau Époque synthétise et met à la vue de tous l’ensemble des informations.
Si dans Orléans classique on pouvait augmenter la puissance de son château pour piocher plus de jetons par tour, ce n’est plus le cas dans Stories. Cette action a disparu et ce sont les époques qui gèrent le nombre de partisans piochés par tour. Et ça n’ira pas forcément qu’en augmentant. Par exemple, passer de l’époque I à II dans la campagne Le Premier Royaume ne permettra au joueur de ne piocher que 6 partisans, et non 7 comme à l’époque précédente. Mais cet effet s’accompagne d’autres qui pourront être plus ou moins bénéfiques au cours du jeu comme par exemple l’action construction qui rapporte plus de points.
Les actions
Comme dit plus haut, les joueurs d’Orléans retrouveront des actions déjà connues, comme le Monastère pour recruter un moine, le château pour un chevalier… Mais de nouvelles ont fait leur apparition.
La carte d’Orléans Stories n’a rien à voir avec celle d’Orléans. On ne fait plus voyager son meeple de ville en ville sur une carte à grande échelle, mais ici on va devoir acquérir et développer un territoire autour de son village. Les plus belliqueux se risqueront même à revendiquer du territoire déjà acquis par d’autres joueurs. En envoyant un chevalier à la conquête d’un terrain adverse, il sera possible de se l’approprier.
Plus tard on pourra fortifier un terrain pour éviter que d’autres colons ne viennent récupérer des ressources sur ses terres. Avec ces mécaniques, Orléans Stories rajoute une couche de stratégie et conquête territoriales très efficace et qui pousse les joueurs au contact.
De nouveaux lieux se débloqueront au fil des époques, et il est toujours possible d’acquérir des lieux comme dans Orléans premier du nom. Les actions sont variées et les joueurs personnalisent leur pool de bâtiments à chaque partie.
Les ressources, toujours au coeur du scoring et du développement
De nouveaux actes de bienfaisance
Ces possibilités sont toujours offertes aux joueurs mais sous de nouvelles formes et octroyant de nouvelles récompenses. On retrouve entre autres “L’assolement Triennal », “l’Alchimie” et parce qu’on est en France, « le pressoir à vin” !
Un terroir riche en saveurs
Une iconographie d’antan et un matériel qui traverse les âges
Visuellement parlant, Orléans Stories s’inscrit dans la lignée directe de son aîné. L’iconographie en jeu est la même, certains éléments peuvent passer d’un jeu à l’autre sans souci. Stories a donc les mêmes qualités de lisibilité en jeu. On apprivoise très rapidement les différentes icônes pour ne se concentrer que sur les actions et la stratégie.
Et pour passer rapidement sur le visuel de couverture, il est superbe. Autant j’étais réservé sur ceux du jeu de base et de ses extensions, autant celui de Stories m’a conquis. Le style plus proche des tapisseries (et probablement la présence d’un médecin de peste) me parlent beaucoup plus.
Au niveau du matériel, pas de plastique dans la boîte, si ce n’est un thermoformage et quelques ziplocks. Les pions en bois et jetons en cartons sont comme d’habitude de bonne qualité et résistent bien aux nombreuses parties. La quantité de matériel a dépuncher avant la première partie est assez impressionnante (16 planches si ma mémoire ne fait pas défaut), mais tout trouve rapidement sa place dans le thermoformage. Point bonus sur sa conception, le plateau de jeu sert de couvercle et vient se clipser au dessus, assurant le maintien des différents éléments à leur place ! On ne retrouve rien en vrac dans la boîte à l’ouverture.
Conclusion
Orléans Stories est un titre de la gamme Orléans, comme son nom l’indique, mais ce n’est pas une suite ou une extension. C’est un jeu a part. S’il utilise les mêmes mécaniques de bag building et de placements d’ouvriers que le jeu classique, il propose deux campagnes qui feront évoluer les conditions de jeu de manière plus poussée que les seules tuiles Événement. Les campagnes s’étendent sur une durée allant jusqu’à 3 heures et ne vous demanderont pas de jouer plusieurs parties d’affilée. Elles ont une trame narrative qui va pimenter vos parties en vous donnant des objectifs. Le titre est toujours servi par des illustrations à l’aspect médiéval qui font son charme et un matériel de qualité.
Orléans Stories est un jeu que l’on conseillera fortement aux joueurs de Orléans premier du nom. Il sait à merveille allier la mécanique de bag building, qui est l’essence et l’efficacité d’Orléans, et apporte assez de nouveauté pour que l’expérience de jeu procure des sensations totalement différentes. Beaucoup plus interactif que son aîné, Stories parvient à insuffler de la prise de terrain au gameplay sans dénaturer ce qui fait le charme d’Orléans premier du nom.
Aux joueurs ne connaissant pas cette merveille ludique, nous leur conseillerons néanmoins de commencer par le premier opus de la gamme pour en profiter pleinement.
La Récap de la Rédac
Nombre de joueurs | de 1 à 4 joueurs | |
Age conseillé | à partir de 10 ans | |
Durée d’une partie | Environ de 90 à 180 minutes selon la campagne | |
Auteur | Reiner Stockhausen | |
Illsutrateur | Klemens Franz | |
Éditeur | Matagot | |
Prix : Environ 75€ | Philibert | Playin |
Parkage | Ludum |
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[…] n’a pas une mécanique de bag building aussi poussée que dans Orléans (et Stories), mais les joueurs sont quand même impliqués dans la constitution de leur sac et peuvent en […]