L’origine de la série des Wasteland remonte à une trentaine d’années avec la sortie du premier opus en 1988. Elle est cependant restée des années dans l’ombre pour n’avoir un deuxième épisode qu’en 2014, grâce à un financement participatif. Mais depuis cet itération, la série de RPGs classiques semble avoir repris du poil de la bête et se dote d’un troisième épisode en cette année 2020.
Souvent cité comme inspiration de la franchise Fallout, la série s’en détache désormais sur la forme, en ayant conservé l’aspect RPG en vue isométrique. Mais sur le fond, on est toujours dans une Amérique post apocalyptique après que la guerre froide ait dégénérée et que le conflit nucléaire ait éclaté.
Wasteland 3 prend la suite directe des évènements de l’opus de 2014. Cependant il s’agit d’une nouvelle histoire qui ne nécessite pas d’avoir fait les précédents épisodes et qui se suffit à elle même. Bien que Wasteland 2 soit dans mon backlog PS4, je me suis lancé dans l’aventure avec ce nouveau titre d’InXile. Un bref rappel des évènements en début d’aventure plante le décor et résume la situation.
Bienvenue au Colorado !
Avant de se lancer à proprement parler dans l’aventure, on passe évidemment par la case création de personnages. Personnages, car on contrôle une équipe de rangers, avec un noyau dur de 2. Ce duo est constitué de personnages aux histoires et origines diverses qui donneront le ton de votre aventure. Cependant, il sera rapidement possible de recruter de nouveaux membres pour étoffer sa petite équipe de rangers.
La comparaison avec Pathfinder me vient naturellement puisque j’ai enchaîné les deux titres et qu’ils partagent le genre du RPG classique type PC. Wasteland 3 reste tout de même moins verbeux que Pathfinder Kingmaker. Cela dit, il n’en est pas moins intéressant ni moins bien écrit. La qualité d’écriture est remarquable dans Wasteland 3. L’ambiance globale et la folie qui a gangréné certaines factions et personnages du jeu m’ont également fait penser à l’univers de Borderlands, que j’affectionne particulièrement. Le marteau du Patriarche par exemple est gigantesque et constitué de deux énormes poings et le manche est enroulé dans le drapeau américain. On a une touche très cartoon par moment mais un traitement toujours réaliste qui fonctionne assez bien. Le ton du jeu est également très léger et est donné dès le choix de la difficulté en proposant l’option « Enflure Suprême ».
Les choix que l’on fait dans Wasteland 3 ont un impact direct sur l’aventure à plus ou moins long terme et c’est vraiment très bien amené. De plus, les statistiques des personnage de votre équipe seront également importantes puisqu’elles ouvriront des opportunités de dialogues. En ayant assez développé la compétence “Lèche cul” par exemple, vous pourriez avoir des propositions de dialogues pour brosser l’interlocuteur dans le sens du poil.
Les dialogues permettent, selon vos compétences, d’éviter ou non des situations conflictuelles. On a un réel sentiment de liberté tout au long du jeu et c’est très agréable. On mène l’aventure de Wasteland 3 comme on l’entend. Si la diplomatie dans l’univers post-apocalyptique ne vous emballe pas, il y a toujours la compétence Gros Dur pour faire pencher la balance de votre côté, mais à coups de marteau.
Le système de combat tactique est un autre point fort du jeu, bien que classique. On se lance dans Wasteland 3 pour des combats tactiques au tour par tour, c’est exactement ce que le jeu nous donne. Sans fioritures ni grandes surprises. Les personnages agissent les uns après les autres, suivant les ordres du joueur avec attaque, défense, couverture. Il faudra s’adapter aux réactions ennemies et utiliser le décor à bon escient. On retrouve les traditionnels “Red Barrels”, bidons rouges, qui exploseront et feront des dégâts incendiaires si on les détruit.
On est encore une fois assez libre d’orienter ses personnages dans les directions que l’on souhaite pour progresser. Les points de compétences à attribuer à chaque passage de niveau permettent de bâtir une équipe sur mesure.
Touché par l’Apocalypse
En revanche, quelques points viennent entacher le plaisir de jeu fourni par Wasteland 3. Premièrement, les temps de chargements sont assez long et ont tendance à couper la dynamique du jeu tout au long de l’aventure. Les cartes ne sont pas immenses et on voyage pas mal dans le titre d’InXile…
Pour continuer sur les aspects peu réjouissants du soft, on doit passer par la case bugs. Les freezes et plantages ont été assez nombreux au cours de ma partie. Plusieurs patchs de mise à jour sont sortis mais il reste visiblement du travail aux équipes pour offrir une expérience de jeu impeccable au public de Wasteland 3. La sauvegarde rapide est très vite devenue ma meilleure amie dans les terres désolées du Colorado.
Visuellement je dois avouer être assez client de ce genre d’univers et surtout avec le traitement dont bénéficie Wasteland 3. Les environnements et créatures sont bien sentis et bien construits. Les maps sont agréables à parcourir et recèlent de nombreux trésors à découvrir en poussant un peu la recherche. En revanche techniquement je trouve que le titre pêche un peu. Si le jeu est correct de loin, en zoomant ça se gâte un peu. Il en est de même pour les scènes d’introduction des personnages lors de leurs entrées en scène qui sont également un peu datées techniquement parlant. Elles ne parviennent pas à reproduire l’effet de celles des Borderlands.
Les sous-titres français sont un très bon point pour ce titre. Bien que moins verbeux que Pathfinder – Kingmaker, on passe un bon moment à lire des dialogues ou des menus, c’est un confort non négligeable pour l’expérience.
Conclusion
Wasteland 3 revient pour livrer un nouveau chapitre de l’histoire des terres dévastées. A la tête d’une petite équipe de Rangers, il faudra braver les dangers du Colorado gelé suite à l’apocalypse nucléaire qui a eu lieu.
Malgré quelques défauts techniques et des bugs, qu’on espère rapidement corrigés, Wasteland 3 propose une aventure passionnante et remarquablement écrite. Les choix effectués tout au long du jeu auront des répercussions à plus ou moins long terme au cours de l’aventure.
Le jeu traite, parfois avec légèreté, de sujets matures et graves et n’est donc pas à placer dans toutes les mains. Mais pour peu que l’on soit le public visé, le jeu propose une véritable aventure épique et violente qui ne laisse pas indifférent !