Salut les Hobbits! On revient plus tôt que prévu sur Voyages en Terre du Milieu. On a pu avoir un accès anticipé à l’application et lancer une campagne pour vous donner nos impressions avant la sortie du jeu le 19 avril. On ne va pas brûler les étapes, commençons par faire la présentation du titre en bonne et due forme. Voyages en Terre du Milieu est le nouveau jeu de Nathan Hajek et GraceHoldinghaus qui met en scène l’univers de Tolkien pour nous proposer de vivre des aventures épiques. Il est édité par Fantasy Flight Games et distribué par Asmodee dans notre terre française. Ce titre met en relation le jeu de figurines traditionnel avec une application (Android, iOS et Steam), comme le fait également Les Demeures de l’Épouvante dans un univers Lovecraftien.
Nombre de joueurs | de 1 à 5 joueurs |
Durée d’une partie | entre 60 et 120 minutes |
Age conseillé | à partir de 12 ans |
Auteurs | Nathan I. Hajek, Grace Holdinghaus |
Illustrateurs | Une quarantaine ! 😀 |
Éditeur | Fantasy Flight Games |
Prix | 99 € |
Le paquetage des aventuriers
En ce qui concerne le matériel, on vous renvoie à notre précédent article sur Voyages en Terre du Milieu pour avoir un aperçu détaillé. Mais brièvement, on retrouve 31 figurines, certaines sont un peu plus imposantes que d’autres (normal, il y a des hobbits et un ogre), mais toutes sont de très bonne qualité, avec une belle sculpture. Pas de dés, les actions seront effectuées et gérées à l’aide de cartes et on a en notre possession bon nombre de tuiles plateau, recto verseau, pour vivre bon nombre d’aventures.
Lors de notre précédent article, nous n’avions pas pu vous faire de retour sur le jeu en tant que tel car une application est nécessaire pour commencer la mise en place. Tout simplement pour jouer d’ailleurs. Que les allergiques au numérique s’écartent, on va beaucoup parler d’application car c’est un élément essentiel de Voyages en Terre du Milieu !
Tour d’horizon de l’application
Avant de se lancer à l’aventure, promenons nous un peu dans ce compagnon numérique pour découvrir une petite info :
L’onglet “Collection” a retenu notre attention. On peut y sélectionner les jeux en sa possession, et on découvre qu’une extension est d’ores et déjà prévue : Fléaux de l’Eriador. On se doutait que le jeu aurait des extensions, la première sera donc un pack d’antagonistes.
Le jeu propose également deux difficultés : normale et difficile, ce qui apportera en rejouabilité.
On quitte la Comté
Assez tergiversé, partons à l’aventure. Après avoir sélectionné les héros qui constitueront votre troupe, il faudra constituer leurs decks de cartes action personnel. Ce paquet est composé des cartes propres au héros, de cartes compétences de base ainsi que de cartes métier et une carte Faiblesse qui viendra le parasiter un peu. Il sera amené à évoluer au fil des parties et est extrêmement important car il sera utilisé lors des tests, sur lesquels nous reviendrons.
La campagne proposera des actions sur deux échelles. Les aventures se dérouleront soit à grande échelle, soit à plus petite sur les tuiles tactiques. C’est le scénario qui, lors de la mise en place vous l’indiquera. A grande échelle vous disposerez les tuiles terrain comme indiqué et certaines se révèleront à vous en fonction de votre progression. Les tuiles sont d’abord enveloppées d’une sorte de brouillard de guerre que les amateurs de jeux de stratégie connaissent bien. Il se dissipera quand vous explorerez pour la première fois la tuile, laissant apparaître son contenu en pions et unités ennemies.
Les tours de jeu sont très simples et s’enchaîneront rapidement et de manière très fluide. On dispose de deux actions à choisir parmi trois pendant son tour, c’est la phase Action des joueurs.
Il sera possible de :
- Voyager, c’est à dire déplacer sa figurine de deux cases (peu importe l’échelle).
- Attaquer on choisit un ennemi à portée, grâce à l’application, et on fait un test d’attaque : la caractéristique à tester dépend de l’arme équipée.
- Interagir avec un objet ou un élément de jeu. Ici encore, c’est l’application qui gèrera la caractéristique à tester et le résultat.
Il est possible de choisir deux fois la même action à réaliser dans un tour. On pourra parcourir de grandes distances ou lancer un assaut implacable sur des unités ennemies pour tenter d’en venir à bout. Attention, ils contre attaqueront !
Voyons plus en détail les tests. Dans les Demeures de l’Épouvante, ils étaient résolus en lançant un nombre de dés égal à la caractéristique donnée du personnage et en obtenant des succès et des indices pouvant être convertis en succès. On retrouve une mécanique très proche dans Voyages en Terre du Milieu mais avec le deck de cartes personnel à la place des dés. Lorsqu’on devra effectuer un test d’Esprit avec Elena par exemple, il faudra révéler 4 cartes du dessus de son deck. Les cartes avec un symbole * sont un succès et les icônes Feuille qui peuvent être transformés en succès en dépensant un point d’Inspiration.
Lors des tests de combat, vous pourrez dépenser des succès pour infliger plus ou moins de touches et d’effets en fonction des armes , lors des tests d’interaction, le nombre de succès déterminera le degré de réussite ou d’échec de l’action. Vous apprendrez vite à optimiser votre deck pour laisser des cartes avec des succès dedans !
L’application gère les résultats des tests en fonction de vos succès et donne des embranchements différents.
Une fois que tous les joueurs ont fait leurs actions, c’est la Phase Ombre durant laquelle l’IA va agir. Les Unités ennemies vont progresser sur la carte, attaquer vos héros… Cette phase est entièrement gérée par l’application et il y a juste à suivre les instructions.
Voyages en Terre du Milieu propose peu de figurines différentes et par conséquent peu d’ennemis variés. C’est vrai qu’il n’y a que 6 types figurines différentes d’antagonistes, mais l’application est bien plus riche en adversaires. Dans notre dernière partie, nous avions un chef Orc face à nous. La figurine n’était pas différente des autres, une simple bannière était rajoutée à ses côtés pour marquer la différence, mais dans les stats de ce dernier, c’était le jour et la nuit ! On a prit une belle défaite d’ailleurs… Ne vaut il pas mieux moins de figurines qui peuvent être utilisées de différentes manières plutôt que des stocks entier de figurines qui ne serviront qu’une fois ?
J’entends les peintres me dire que non… Bon je vous comprends, j’aime les belles figurines également, laissons la gamme s’installer et nous offrir des extensions, l’univers du Seigneur des Anneaux est assez riche pour combler tout le monde à terme.
Dissimulée aux yeux de tous?
Une rejouabilité exemplaire pour le genre
On parlait plus tôt de la rejouabilité avec les deux niveaux de difficulté, mais ce n’est pas qu’avec cette dernière que vous allez trouver du renouveau dans vos parties. Le déroulement même des aventures est affecté. On a testé plusieurs débuts de campagne et les différences sont vraiment frappantes. Les Objectifs restent les mêmes, mais les maps changent du tout au tout. Les objets et unités placées sur la carte sont également différents, mais surtout le comportement des ennemis n’est pas le même. C’était une grosse surprise, on ne s’attendait pas à ça. Pour la première mission qui est orientée investigation, on ne peut pas se dire qu’on l’a déjà faite et rusher à l’ouest pour obtenir les indices par exemple.
Point que l’on a trouvé très intéressant : les défaites font partie intégrante du jeu. Si vous perdez un scénario suite à la fuite d’un antagoniste ou un combat qui a mal tourné. Ce n’est pas la fin de votre aventure. Votre quête se passera simplement différemment.
A fireside chat
Mais vous comprendrez rapidement que ce moment de “deckbuilding” est plus important qu’il n’y parait. Si vous prenez trop de compétences de bas niveau, sans succès sur leur carte, vous allez noyer votre paquet de cartes et réussir des test en piochant des succès deviendra beaucoup plus compliqué. Réfléchissez bien, nous ça nous a perdu !
On apprécie énormément nos parties sur Voyages en Terre du Milieu. Les règles sont très simples et les tours vraiment fluides. L’application apporte en immersion avec des textes d’ambiance et un fond sonore très sympa. La musique est assez discrète pour ne pas gêner le jeu et assez intéressante pour ne pas être une vulgaire musique d’ascenseur.
Conclusion
Voyages en Terre du Milieu est un jeu de figurines assisté par une application numérique, indispensable à son fonctionnement. Et c’est clairement un de nos coups de cœur de l’année ! Il est jouable en solo, l’application gérant les antagonistes et le déroulement du scénario. On le dit tout de suite pour les allergiques au numérique, attention elle est ultra présente, quasiment toutes les actions passent par elles. Pour les autres, vous vous retrouvez devant un jeu reprenant les mécaniques des Demeures de l’Épouvante, le système de résolution par les dés en moins. Tous les tests se résolvent grâce à un paquet de cartes représentant votre personnage, votre rôle et votre équipement.
Ce paquet pourra être modifié grâce à l’expérience acquise. Permettant de jouer plusieurs rôles avec le même personnage, les decks sont variés et peuvent être adaptés en fonction du type de mission. Même si vous ne saurez jamais ce que peut vous réserver l’application !
La rejouabilité est énorme, cheminements, objectifs, ennemis, carte, objets, événements, tout est généré aléatoirement en début de scénario, vous assurant une aventure unique et épique. Certains reprocheront à Voyages en Terre du Milieu d’avoir une application trop présente qui le relaye presque au rang de jeu vidéo. Mais on vous assure que les sensations de jeu sont bien celles d’un grand jeu d’aventure où un Maître du Jeu virtuel vous guide dans vos tribulations. On est pris par la main et on a juste à vivre l’épopée qui nous est offerte. Les sensations de jeux sont épiques, on se concerte, on discute, on prend des risques, on explore tous ensemble autour de la table. On a prit un plaisir fou a arpenter les paysages et les lieux du Seigneur des Anneaux. Chaque nouveau scénario est un nouveau morceau de la saga. Voyages en Terre du Milieu mélange déjà Legolas et Bilbon dans la boîte de base, on peut s’attendre à une exploitation de toute l’univers de Tolkien si le succès est au rendez-vous et on le souhaite ! Des aventures aussi passionnantes autour de la table, ça faisait longtemps qu’on n’en avait pas vécues !
Récap de la Rédac
Nombre de joueurs | de 1 à 5 joueurs |
Durée d’une partie | entre 60 et 120 minutes |
Editeur | Fantasy Flight Games |
Prix | Environ 90€ Chez Philibert Chez Playin |
Les liens dans le tableau récap sont affiliés chez Playin et Philibert.net. En passant par eux pour vos achats, vous pourrez soutenir le site, en nous permettant d’acheter de nouveaux jeux. Merci à ceux qui le feront !
Connaissant FFG et sa propension a abandonner (officiellement ou non) ses gammes je ne parierais pas sur un avenir trop lointain pour ce jeu.
Bonjour,
Merci pour votre review très instructive. J’ai acheté le jeu car celui-ci me fait de l’oeil depuis un moment.
Cependant, une question se pose au niveau de la viabilité du jeu sur le long terme ? Je m’explique : Est-ce que dans 10 ans nous aurons encore accès à cette application numérique avec l’évolution des smartphone ? Si nous n’y avons plus accès, l’éditeur va-t-il prévoir une alternative à l’application ? Car j’aime à penser que mes jeux de sociétés pourront être rejoués avec ma fille par exemple lorsqu’elle sera en age d’y jouer.
Quel est votre avis sur la question ? 🙂
Encore merci à vous et bonne continuation.
Yuki
Bonjour,
Merci pour votre commentaire! C’est une question que l’on se pose également. Avec l’arrivée des jeux mêlant applications numériques et plateaux traditionnels la question de la disponibilité et de l’évolution des applications indispensables se pose.
De notre côté on espère évidemment qu’elles seront disponibles, utilisables et mises à jour le plus longtemps possible… Nous n’avons pas eu l’information sur une alternative. En revanche, le fait qu’elles soient proposées sur les plus grosses platesformes (Steam, le playstore etc..) laisse à penser qu’elles devraient être accessible sans souci pour les prochaines années. Le cas échéant, le jeu perdrait tout son intérêt (et la possibilité d’être pratiqué) et ça ferait une très mauvaise pub pour les éditeurs.