Salut les guerriers ! L’hiver approche à grand pas donc un peu de savane et de soleil nous feraient le plus grand bien. Disponible depuis le 30 octobre, Kitara est un jeu de conquête de Eric B. Vogel, illustré par Miguel Coimbra (7 Wonders, Les Montagnes Hallucinées), et distribué par Iello dans notre beau pays.
Autrefois prospère et resplendissant, l’empire Kitara a peu à peu sombré dans l’oubli, laissant derrière lui des ruines et des royaumes divisés aux quatre coins de la savane. Votre objectif va être de redonner à celui-ci sa splendeur passée et devenir le nouveau plus grand royaume de Kitara.
Un maximum de contenu dans un si petit espace
Jouable de 2 à 4 joueurs, le titre est livré avec un plateau par configuration de jeu. Le premier, qui fait la taille de la boîte du jeu à quelques centimètres près est utilisé pour les parties à deux joueurs. Si le nombre de pions dans cette configuration est réduit, le plateau s’avère cependant un peu juste lorsque toutes les unités sont déployées sur la carte. Le second, qui se déploie sur 4 volets est utilisé d’un côté pour les parties à 3 joueurs, et du second pour celles à 4 joueurs. Confinement oblige, nous n’avons malheureusement pas pu jouer avec celui-ci. Mais étant donné la taille, gageons que le confort de jeu est bien meilleur à 3 ou 4 joueurs.
Les plateaux sont de bonne qualité et les illustrations bien que sobres permettent de s’immerger dans une ambiance Africaine réconfortante. Chaque joueur se verra également attribuer 20 pions représentant des guerriers de base, des centaures et enfin une poignée de héros. Nous verrons bien sûr l’utilité de chaque élément dans la partie consacrée aux règles.
Une fois que chaque joueur a sélectionné sa couleur, il prend une fiche récapitulative qui lui permet d’avoir l’ensemble des règles à portée de main, ainsi que le déroulé de chaque manche pour ne rien oublier.
Pour être jouable rapidement ou plus en profondeur, deux paquets de cartes avec chacun une difficulté différente sont fournis aux joueurs. Enfin, on trouve dans la boite de Kitara un sachet en tissu utilisé pour contenir les 39 jetons Héros. Si l’ensemble du contenu est cohérent dans les visuels et est même de bonne qualité, je trouve que ce sachet en tissu jaunâtre tout à fait basique n’a rien à faire ici et jure complètement avec l’ambiance instaurée par les autres éléments. Un tissu marron avec quelques motifs Africains aurait peut être été une meilleure option, mais je suppose que pour une raison de coûts, cette option n’a pas été conservée.
Conquérir ou mourir
Au début de la partie, chaque joueur récupère une carte, identique pour tous les joueurs, qui va lui permettre de se lancer dans la partie. Chaque carte se décompose de la même façon et présente différentes informations. La première rangée permet d’indiquer jusqu’à quelle carte vous pouvez vous servir dans la rivière de 6 cartes dévoilées à côté de la pioche. Si vous en avez 3, vous pouvez prendre les cartes de 1 à 3.
Dans le cas où la première rangée est vide, vous devrez vous contenter de prendre la dernière carte accessible dans la rivière.
Les cartes que vous accumulez à chaque tour pourront être utilisées lors des manches suivantes. Néanmoins, il ne faudra pas être trop gourmand si vous voulez garder toutes vos cartes.
La seconde rangée indique le nombre de guerriers, de centaures ou de héros que vous pouvez déployer sur le plateau à ce tour. La troisième quant à elle représente le nombre de déplacements possibles, et enfin la dernière offre parfois aux joueurs des points de victoire supplémentaires.
Chaque tour de jeu va se dérouler de la même façon. Six cartes sont placées face visible au premier tour, le premier joueur va alors en choisir une accessible en fonction des pictogrammes présents sur les cartes de sa main. Après chaque tour, toutes les cartes sont déplacées vers la gauche puis on complète la rivière de cartes. Une fois la carte choisie par le joueur, celui-ci peut recruter des guerriers du type indiqué sur la carte, et les placer sur une case du plateau déjà occupée par un ou plusieurs guerriers. La troisième phase de jeu est la phase de déplacement des troupes. L’objectif est ici de déplacer ses pions vers des cases de la savane occupées par des troupes adverses pour les faire reculer, ou bien d’occuper des cases de ruines avec des centaures pour obtenir des points de victoire.
A l’issu des déplacements, il est temps de comptabiliser les points obtenus lors du tour. La première source de points découle des combats que vous avez pu remporter. Pour venir à bout d’un groupe adverse, il est obligatoire d’être en supériorité numérique, et si possible d’attaquer avec un pion héros dans votre groupe pour débloquer plus de points de victoire. Remporter une victoire avec un héros offre l’opportunité de débloquer des points supplémentaires en fin de partie. Après avoir fait battre l’ennemi en retraite dans la case la plus proche occupée par ses compatriotes, le vainqueur pioche dans le sachet un jeton Héros qu’il place face cachée devant lui.
Avoir des centaures sur une zone de ruine permet également d’obtenir plus de points. Malheureusement, la cinquième et dernière phase de jeu va sûrement calmer vos ardeurs de conquête. En effet, à chaque fin de tour, les cartes que vous avez dans votre main doivent être nourries. Pour nourrir une carte, il faut que vous ayez sur un nombre égal ou supérieur de cases savanes, au moins un guerrier placé dessus. Ainsi, si vous avez 4 cartes dans votre main, il faut que 4 cases savanes soient occupées par vos troupes. Si vous ne pouvez pas nourrir une carte, il faut alors la défausser. Si celle-ci possède des pictogrammes représentant des guerriers, il est également nécessaire de les enlever du plateau !
Tout l’intérêt de Kitara est dans ce choix entre conquête brutale, entretien des troupes, placement des unités et anticipation des tours suivants.
Le juste choix
Les tours vont alors s’enchaîner en dévoilant une nouvelle carte à chacun d’eux, puis une fois qu’une carte d’âge 5 est dévoilée, chaque joueur effectue un tour supplémentaire et les points sont comptés. A ce stade là, les points de victoire représentés tout autour du plateau et sur lesquels les joueurs font avancer un pion ne veulent pas forcément dire que celui en tête sera le grand vainqueur. En effet, il faut alors retourner l’ensemble des jetons héros débloqués lors des combats et comptabiliser les points. Ceux-ci vont de 2 à 5 points et vous assureront certainement une écrasante victoire si vous avez eu l’âme conquérante !
Et c’est là que la force de Kitara va exploser ! Chaque joueur, en fonction de sa stratégie va décider de remporter des points immédiats grâce à des déplacements justement effectués, ou bien de la jouer sur le long terme en déployant ses héros le plus souvent sur le champ de bataille. Dans toutes les parties effectuées, c’est généralement cette dernière option qui a permit de décrocher la victoire ! Mais être trop fougueux sera peut être parfois trompeur et pourrait tout remettre en cause pour une erreur d’inattention. Effectivement, la nécessité de nourrir les cartes à chaque fin de tour impose de conserver sur les cartes savanes certaines factions. On se retrouve donc souvent face à des dilemmes : perdre une carte mais être en supériorité numérique lors d’un combat à cause d’une mauvaise anticipation, ou bien la jouer sécuritaire et accepter parfois de reculer face à l’ennemi. C’est vraiment cette partie d’anticipation et de dilemmes qui nous a énormément intéressé et qui fait que les parties sont loin d’être similaires. On tente des stratégies à chaque tour, en espérant trouver la bonne au bout du compte.
Conclusion
Kitara est un jeu de conquête dans lequel vous allez devoir affronter les autres joueurs dans l’optique d’étendre vos territoires, mais également optimiser et anticiper vos déplacements pour débloquer un maximum de points de victoire. En effet, il faut trouver le juste milieu entre remporter des points immédiats et miser sur le long terme en déployant vos héros sur le champ de bataille.
Avec un univers graphique très attirant et des mécaniques de jeu en apparences simples qui vont s’avérer au fil des parties beaucoup plus complexes qu’elles n’y paraissent, Kitara devrait ravir les adeptes de stratégies. Avec les fêtes de fin d’année qui approchent, on ne pourrait que vous conseiller de réfléchir à l’acquisition de ce titre pour étoffer votre ludothèque ou celle d’un petit veinard !
La Récap de la Rédac
Nombre de joueurs | de 2 à 4 joueurs | |
Age conseillé | à partir de 10 ans | |
Durée d’une partie | Environ 30/45 minutes | |
Auteur | Eric B. Vogel | |
Illustrateur | Miguel Coimbra | |
Éditeur | Iello | |
Prix : Environ 30€ | Philibert | Playin |
Parkage | Ludum |
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