Samedi
Troisième jour de ce week-end au Hellfest, et la fatigue commence grandement à se faire sentir. Les genoux et le dos ne tiennent plus vraiment la durée et on cherche de plus en plus à se poser entre les concerts. Heureusement pour nous, le samedi est la journée qui nous intéresse le moins, et cette accalmie est bienvenue après la journée du vendredi qui fût éprouvante avec pas moins de 14 concerts. Nous avons commencé la journée par l’interview du groupe de black metal ACOD dont la retranscription arrivera dans quelques jours, puis nous avons couru pour nous placer à la barrière de la Mainstage 01 pour assister au concert d’Enforcer, groupe de Heavy Metal Suédois découvert quelques jours avant le festival grâce à l’interview de Mathieu Yassef (The Doom Dad sur YouTube) dans le numéro du mois de mai de Rock Hard (n° 242). Ils y parlaient de ne jamais avoir joué au Hellfest et c’est désormais chose faite, et drôlement bien fait ! Malgré un départ en retard un peu préjudiciable sur un créneau horaire pareil (30 minutes de jeu uniquement), le concert fleurait bon les années 80 avec ces jolis pantalons en cuir, cette sublime moustache du bassiste et ces cris stridents du leader tout aussi justes que sur album. Je n’avais écouté que le dernier album en date, Nostalgia, mais ce concert m’a séduit et donné envie d’approfondir le tour de leur discographie !
La suite de la journée, nous l’avons passée à déambuler sur le site, sans vraiment se poser devant un concert puis à faire une petite sieste à la tente pour reprendre des forces pour tenir jusqu’au soir. L’occasion d’admirer toutes les décos proposées un peu partout, de faire un tour au merch, la chaleur étant plus supportable que les jours précédents.
Born Of Osiris c’était un peu ma grosse peur du weekend tant le son sur album me semblait difficilement retranscriptible sur scène. Alors je ne suis pas musicien, mais certains passages m’ont paru bien trop propres pour ne pas être soutenus par des pistes audios, notamment sur les passages en tapping à la guitare. J’étais certes content de les voir enfin car ils ne sont pas souvent programmés dans le coin, mais un peu déçus quand même d’avoir été partiellement trompés sur le résultat. Reste que terminer sur Machine a mis tout le monde d’accord !
Pas chassé sur le côté pour ne pas changer car Born Of Osiris jouait sous l’Altar, et c’était au tour de Finntroll de se lancer sous la Temple. Allez savoir pourquoi, pour moi c’était du tut-tut pouet pouet ce groupe, et finalement je devais confondre avec un autre, car mis à part quelques passages mélodiques, on reste sur du black metal assez classique. Bon par contre, les oreilles pointues sur scène c’est peut-être un peu de trop, mais ça fait partie du folklore. Le son était plutôt propre une fois positionnés au milieu de la tente, et les morceaux parfaitement reconnaissables. Avec pas mal de titres tirés de leur dernier album en date, Vredesvävd (2020), les Finlandais ont tout de même exploré leur discographie, laissant malheureusement de côté l’excellent Midnattens Widunder.
J’aurais bien aimé aller me retourner les boyaux sur Lorna Shore, mais la rumeur (setlist.fm en fait) annonçait qu’Iron Maiden jouait le merveilleux titre Alexander The Great de l’album Somewhere in time, et c’était impossible de rater cette prestation. En effet, les anglais n’ont jamais joué ce titre avant cette tournée, et vu leur grand âge il n’est pas impossible que ce soit la dernière occasion de les voir. Même s’ils sont cultes, ce n’est pas forcément un groupe dont je suis fan. J’aime piocher des morceaux dans leur discographie, mais écouter un album entier m’ennuie. Manque de pot, la setlist jouée cette année comporte peu de morceaux que j’affectionne. Passé le combo Alexander the Great / Fear of the dark (les frissons quand tout le monde reprend ensemble…) et l’ultime enchaînement The Trooper / Wasted Years, c’est un goût de trop peu et surtout de l’ennui qui ressort de ce show. Le dernier album, Senjustu, m’avait laissé de marbre à sa sortie, et le groupe joue quand même beaucoup de morceaux issus de celui-ci. Enfin, si Bruce Dickinson commence à prendre de l’âge, sa voix est toujours largement bonne (contrairement à ce que l’on a entendu de loin pour Motley Crüe …) et il a toujours l’air de prendre du plaisir sur scène.
Les deux heures sont quand même passées assez rapidement, et quelques minutes après le concert nous étions allongés dans l’herbe pour écouter et regarder sur grand écran Within Temptation. C’est un groupe, et plus globalement un style de metal que j’aime tailler alors que clairement je n’y connais rien dans ce style, mais c’est aussi ça les festivals, découvrir des choses vers lesquelles nous n’irions pas volontairement. Et bien en fait … ce n’est pas si mal que ça ! Sharon a une voix puissante et les compositions sont quand même pas mal pêchues. Je pense que j’y retournerai pour quelques écoutes, et j’en ai même oublié d’aller voir Clutch qui était pourtant coché sur ma liste.
L’ultime clash du week-end était pour le dernier créneau de la journée. Entre Carpenter Brut qui avait prévu un set spécial Hellfest, Municipal Waste que j’aime beaucoup et qui promettait de passer un bon moment festif et enfin Meshuggah pour le côté technique impressionnant qui nous tentait bien. La fatigue faisant son office et un ami nous ayant dit que sur Nantes il tombait des cordes, nous avons finalement décidé de nous diriger vers nos tentes, pour un dernier apéro avant que la pluie ne pointe le bout de son nez. Nous avons eu la bonne surprise en partant de voir que le groupe The Hu était tellement attendu, que la Temple était bondée et que cela débordait jusqu’à la cathédrale pourtant située bien plus loin.
Dimanche
Jour du seigneur et apparemment il avait décidé d’être contre nous ce jour-là. Pourtant la veille, Panzer s’était fait bénir par une catholique en bordure du camping qui est venu nous parler pendant que nous mangions donc il aurait pu être avec nous. D’ailleurs les metalleux, si vous voulez que l’on vous respecte et que l’on ne juge pas vos goûts et convictions, faites de même quand on essaye de vous parler ! Cette dame tout à fait charmante ne vous forçait à rien, donc un “non merci ça ne m’intéresse pas” serait peut-être mieux perçu que de beuglements jurant sur leur Dieu.
Pour le premier concert de la journée, nous sommes allés vers la Valley pour revoir en live Wolvennest vu une fois au Motocultor il y a quelques années. Si le son était parfait et les compositions toujours aussi efficaces, le fait de jouer en plein jour et en plein air a un peu cassé l’aura qui peut se dégager des morceaux. Pris par la pluie, nous n’avons pas vu la fin du set pour nous abriter car nous n’avions, comme de bons clampins, rien prévu pour nous mettre à l’abri !
Et voilà… notre dimanche s’est arrêté sur cet unique concert de la journée pour des raisons médicales (un dos bloqué quoi) qui ont fait que l’on a dû se diriger vers la sortie et retourner chez nous pour dormir. Nous étions déçus car le reste de la journée devait être assez chargé, mais il était impossible de s’asseoir à cause de la boue naissante, et tenir debout jusqu’à minuit était impossible. Nous avons donc fait l’impasse sur Vektor et son thrash technique que j’aime beaucoup, Hatebreed et son hardcore punchy que j’avais bien envie de recevoir, Electric Callboy pour le côté festif, Amon Amarth pour arborer nos plus belles peaux de bêtes. On aurait bien aimé partir danser un peu sur Dance with the dead car nous avions fait l’impasse lors de leur venue à Nantes, justement car ils étaient à l’affiche cette année. Enfin nous voulions voir les gros mastodontes que sont la re-formation de Pantera et Slipknot mais ça n’est que partie remise.