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Cthulhu Metal – L’influence du Mythe

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Salut les amateurs de tentacules et de grosses guitares! Le Hellfest est passé quelques semaines maintenant et vous avez envie de vous replonger dans son ambiance électrique? Avec Cthulhu Metal, un ouvrage de Sébastien Baert, soutenu par le Hellfest et édité par Bragelonne vous allez être servi! Bien que le site Pixel Adventurers ne soit pas très orienté musique, le Metal est un genre qui me plait et m’intéresse beaucoup, donc je profite de cet ouvrage pour faire une petite digression, et en parler un peu. 

Le Necronomicon

L’objet en lui même est superbe. Une couverture rigide illustrée par Arnaud Demaegd (Outlaws, Unlock !) protège les 407 pages de l’ouvrage. Le vernis sélectif de la couverture apporte une touche mystique au livre. La tranche noire avec le texte argenté fini de donner un aspect classe à cet objet qui trône fièrement dans une bibliothèque. Le préface de l’ouvrage est rédigé par Benjamin Guerry, fondateur du groupe The Great Old Ones, une formation française s’est fait une place rapidement dans le milieu Black Metal avec ses compositions originales. 

L’anthologie de la musique Lovecraftienne

Passons à présent au contenu du Cthulhu Metal. J’étais un brin inquiet après avoir entendu parler de cet ouvrage, je redoutais un catalogue de groupes avec une énumération de chansons traitant du Mythe. La bonne surprise à été de découvrir que ce n’était pas comme ça que le livre avait été construit. L’ouvrage est découpé en chapitres tournant autour des nouvelles de Lovecraft ou de grands axes comme l’Appel de Cthulhu ou le Necronomicon. Bon pour être tout à fait honnête, il y a quand même un petit aspect “catalogue” par moments, mais c’est surtout pour les groupes ayant emprunté leur nom à l’univers de Lovecraft mais sans aller plus loin. Une fois par chapitre on retrouve un petit passage “Tel groupe s’appelle comme ça, mais ne parle pas de l’univers de Lovecraft dans ses paroles”.

J’aime beaucoup le découpage par nouvelle de cet ouvrage, on retrouve des groupes évoqués dans plusieurs chapitres mais on a une vision orientée sur le contenu des morceaux/albums et on se forge au fil du livre une vision globale des groupes qui traitent de l’ensemble de l’oeuvre. 

Le gros de l’ouvrage s’intéresse aux relations que les musiciens ont nouées avec l’univers de l’Ecrivain de Providence et comment il a influencé leurs compositions ou ce qu’ils cherchent à transmettre au travers de leur musique. Parsemé d’interviews, de citations de paroles, Cthulhu Metal est une véritable mine d’or sur le Mythe et les différents groupes s’en inspirant, mais surtout sur le “pourquoi” ils vont puiser dans cette mythologie plutôt que dans une autre. The Great Old Ones notamment explique que pour eux « A l’époque, la plupart des groupes de metal qui s’inspiraient de l’écrivain mettaient l’accent sur l’horreur, la peur rampante et visqueuse. Là, il s’agissait plutôt de représenter l’ensemble de l’ambiance, avec ses créatures, biensûr, mais aussi ses lieux charismatiques, immenses et grandioses, comme la cité de R’lyeh par exemple. » Le groupe a construit l’album EOD comme une suite à la nouvelle Le Cauchemar d’Innsmouth et propose une vision personnelle de la suite du récit. 

L’ombre de Lovecraft sur la musique extrême

Au travers de cet ouvrage, on se rend compte que le Maître de l’horreur à eu une immense influence sur la musique et ce dans tous les styles de rock/metal. En plus de l’approche thématique, l’ouvrage a une progression chronologique en partant des années 60-70. Du rock psychédélique hippie jusqu’au black metal, l’Horreur cosmique et la folie imaginée par Lovecraft ont imprégné les auteurs et compositeurs qui ont distillé ces éléments au travers de leurs œuvres. Lovecraft fascine et inspire depuis des décennies des artistes de tous horizons. Le premier chapitre s’attache à décrire les relations entretenues par les groupes et l’univers de Lovecraft avant que le Metal ne naisse. J’étais très loin d’imaginer que des groupes de rock psyché, proche du milieu hippie avaient puisé de l’inspiration dans les écrits de Lovecraft. 

Le centre de l’ouvrage est occupé par une quinzaine de pages illustrées de couvertures d’albums de groupes dédiés ou inspirés par Lovecraft. On y retrouve entre autre les jaquettes de The Great Old Ones et Sulphur Aeons que je trouve superbes.

The Great Old Ones est très présent dans cet ouvrage, on les y retrouve à plusieurs moments. Rien d’étonnant là dedans, leur discographie entière, leur nom de groupe sont inspirés par le Maître de providence et ils sont français, donc j’imagine que ça a été plus facile pour l’auteur d’avoir des éléments pour enrichir l’ouvrage.
Même si je ne suis pas sensible à leur musique, ils ont une approche des récits de Lovecraft intéressante et que j’ai pris plaisir à découvrir tout au long des chapitres.

Ma lecture de cet ouvrage a été accompagnée des différents albums et artistes qui y sont mentionnés, l’occasion de découvrir d’excellents titres dont Miskatonic Variations de The Bevis Frond. A des lieues de ce que j’écoute habituellement, ce morceau est assez déroutant au premier abord mais passé quelques dizaines de secondes il m’a complètement envoûté. 

Le mot de la fin

Que ce soit au niveau des ambiances ou de l’adaptation de nouvelles les musiciens ont puisé dans les textes de Lovecraft pour proposer des œuvres sombres et souvent personnelles. C’est intéressant de voir que chacun d’eux se souvient du moment de sa découverte des écrits de Lovecraft et de comparer les récits. Que l’on soit amateur de l’oeuvre de Lovecraft, de Metal ou des deux, Cthulhu Metal de Sébastien Baert est une mine d’informations à explorer sans modération. L’influence du Maître de Providence est tentaculaire et a touché des artistes de tous horizons, dans tous les styles de Metal, du progressif au Black explorant tout le spectre de ce courant musical. 

Cthulhu Metal est un livre indispensable aux amateurs de Metal qui souhaitent approfondir leur connaissance du milieu, au travers du prisme de la littérature fantastique. Grâce à son organisation originale et claire il se laisse dévorer rapidement et offre de nombreuses références plus ou moins obscures pour découvrir comment Lovecraft a, bien après sa mort, influencé la création musicale.

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