Danganronpa Another Episode – Ultra Despair Girls est un spin-off de la licence Danganronpa. N’étant pas réellement canonique, les développeurs de Spike Chunsoft ont laissé libre court à leur imagination et ont conçu cet épisode beaucoup plus orienté action que les opus I et II. Sorti en septembre 2015 sur la portable de Sony, il est temps d’accueillir sur PS4 le remaster de cet épisode. Le jeu a-t-il de quoi séduire les joueurs PS4? Vous trouverez des éléments de réponse dans notre test!
Quelques mots sur l’histoire de Danganronpa Another Episode
Vous incarnez Komaru Naegi (soeur de Makoto Naegi, le protagoniste principal de Danganronpa Trigger Happy Havoc) qui commence par présenter son univers : son petit appartement. Elle vous apprend rapidement qu’elle y est captive depuis un long moment cependant, un jour tout ce qu’il y a de plus banal pour elle, on frappe à la porte de « chez elle ». Elle espère une libération, mais c’est Monokuma, l’ours en peluche noir et blanc « mascotte » de la licence Danganronpa qui ouvre la porte et veut s’en prendre à elle. La jeune femme parvient à s’enfuir, elle se précipite vers l’ascenseur où un mystérieux groupe d’hommes en costumes se trouve à l’intérieur. L’heure n’est pas aux présentations mais un homme du nom de Byakuya vous apprend qu’ils appartiennent à Future Fundation et qu’ils recherchent des « captifs » comme vous. Il vous confie une arme : le Hacking Gun (une sorte de mégaphone envoyant des lignes de code par ondes électromagnétiques) pour vous défendre et vous ordonne de fuir.
Dans votre fuite, les scènes d’horreur vous entourent. Komaru Naegi cherche refuge dans un restaurant et tente d’alerter la clientèle, mais une horde de Monokumas investit le bâtiment. Il vous faudra luter pour survivre et vous échapper. Pour rajouter au chaos et à l’horreur ambiante, une bande d’enfants particulièrement malfaisants, les Warriors of Hope, diffusent des vidéos de leurs méfaits sur les télés de la ville.
Il ne sera pas facile pour la pauvre Komaru Negi de survivre et découvrir comment la ville en est arrivée à un tel point.
Tu tires ou tu pointes?
Les deux premiers épisodes de la série Danganronpa sont arrivés chez nous il y a quelques années sur PS Vita et il y a peu sur PS4 dans une compilation baptisée Reloaded. Contrairement à eux, Danganronpa Another Episode – Ultra Despair Girls n’est pas un mélange de VN et de jeu d’enquêtes, mais un TPS. L’histoire nous est toujours présentée façon Visual Novel, mais les phases de gameplay sont bien différentes. On alternera entre phases VN et d’autres phases orientées action dans lesquelles la vue passe en TPS.
Comme dans un TPS normal, on contrôle notre personnage avec les deux sticks, on vise avec L2 et tire avec R2. La petite subtilité du titre est dans les munitions que vous utiliserez avec votre arme. Tout un panel de projectiles est à votre disposition, allant des munitions incendiaires aux balles qui vous feront prendre le contrôle des Monokumas que vous toucherez, vous permettant de les utiliser contre leurs congénères. Les munitions « Move » vous permettront d’interagir avec le décor pour progresser dans l’aventure. Vous commencez l’aventure avec seulement deux types de munitions et en débloquerez de nouvelles lors de votre progression.
La maniabilité du personnage a un petit quelque chose de rigide, qui peut être dérangeant dans certaines phases ou il faut être rapide, mais rien de bien méchant non plus. C’est une question de prise en main, on s’y habitue avec le temps. La caméra est elle un peu capricieuse par moments et la vue basculera, mais reviendra vite à un cadrage correct.
Vous pourrez contrôler plusieurs personnages différents, chacun avec un gameplay différent, ce qui vous permettra de vous sortir de mauvais pas et de varier les styles de combat. Ceci évite que la monotonie s’installe. Puisque nous parlons des phases de combat, l’intelligence artificielle n’est par moment pas très réussie. Si vous avancez prudemment, vous pourrez voir les ennemis et leur tirer dessus avant qu’ils ne vous détectent. Si vous parvenez à tirer dans leur point faible, l’oeil rouge, votre prochain tir sera beaucoup plus puissant. Tout un panel de Monokumas différents vous attend tout au long du jeu, chacun avec ses spécificités et vous devrez adopter des stratégies différentes pour en venir à bout.
Plus vous éliminerez de Monokumas, plus vous monterez en niveaux. Ce gain d’expérience vous apportera un « capital » de points de compétences. Vous pourrez attribuer de nouvelles capacités que vous débloquerez en jouant, jusqu’à atteindre ce capital (et vous pouvez en changer à tout moment). Elles apporteront plus de vie pour votre personnage, une visée automatique… Tout un tas de petites améliorations qui vous seront bien utiles.
Vous aurez de nombreux collectibles à trouver tout au long du jeu comme les livres, les enfants perdus, les complétionistes auront également de quoi faire. Le jeu sera parsemé de mini-jeux et autres épreuves un peu plus typées puzzles. Les bornes d’arcade Monoku-man sont assez sympathiques. Elles proposent de voir la salle suivante par le biais d’une caméra de surveillance et un défi à y accomplir. Par exemple il vous faudra éliminer tous les monokumas en un seul coup avant de pouvoir déverrouiller la porte de sortie.
Beauté fatale :
C’est un plaisir de retrouver la patte graphique de Rui Komatsuzaki dans un nouvel épisode. On y retrouve des personnages en 2D avec un chara-design très reconnaissable et un traitement qui l’est tout autant (avec des contours très marqués). Les modélisations 3D des personnages sont également réussies et, bien que ce soit un portage de jeu PS Vita, le jeu passe très bien sur PS4. Certains environnements sont un peu « vides » au niveau du sol, mais le style graphique typé manga/cartoon rattrape cet aspect, et enrichit même le jeu de détails appuyant l’ambiance.
Tout ce qui touche au gore est censuré. La couleur du sang est changée en un rose-violet (personnellement je n’ai jamais compris ce genre de censure, les gerbes de sang sont toujours présentes…) et les PNJ lambdas sont déshumanisés au possible, puisqu’ils n’apparaissent que sous la forme de silhouettes colorées. Cependant certaines scènes restent assez dérangeantes, le jeu n’est donc pas pour tout public (PEGI 16 quand même), mais c’est ce qui fait le charme de la série.
La psychologie des personnages est assez bien développée et ils sont intéressants à suivre. Le jeu possède un casting de personnages jouables, ou non, avec des personnalités extrêmement différentes et intéressantes. On aime découvrir les histoire personnelles de antagonistes et des protagonistes.
Note perso : J’ai beaucoup apprécié le personnage de Toko Fukawa avec sa double personnalité de Genocide Jack. Ses délires avec Byakuya m’ont vraiment fait rire.
La musique du jeu oscille entre jazz à la Persona, musiques beaucoup plus électro et délires comiques. Elles sont de qualité, mais on retombe souvent sur les mêmes morceaux. Ce n’est pas très gênant en soi, elle accompagnent bien le jeu et sont assez discrètes pour que la répétition ne nuise pas au jeu.
Le coté technique de Danganronpa Another Episode ?
Le jeu est intégralement en anglais, que ce soit à l’écrit ou à l’audio. Tout le jeu, excepté les quelques scènes optionnelles débloquées en ramassant des livres, sont doublées. Contrairement à beaucoup de jeux qui ne doublent que partiellement leur contenu, c’est très appréciable de voir que l’effort à été poussé jusqu’au bout. Il n’y a en revanche pas d’option permettant de changer la langue du jeu. Les puristes de la version originale risquent donc un peu de grincer des dents. Autre point qui mérite d’être souligné, les cinématiques ne sont pas sous-titrées, il faudra donc maîtriser l’écoute de la langue de Shakespeare pour saisir les tenants et aboutissants de l’histoire. Personnellement je mets toujours les sous-titres, lorsqu’ils sont disponibles, afin d’être sûr de bien comprendre l’action, et ça m’a un peu perturbé au début du jeu de ne pas pouvoir le faire. Malgré tout, on s’y fait rapidement, les voix sont distinctes et les lignes de dialogue ne s’enchaînent pas trop rapidement. Cependant, cet aspect pourra rendre le jeu un peu moins accessible.
En parlant des cinématiques, certaines en anime sont magnifiques et bien réalisées mais, d’autres, avec le moteur du jeu sont un peu floues. Probablement dût au fait que cette nouvelle version soit un portage Vita sur PS4, la qualité n’est pas vraiment au rendez-vous sur ce point. Mais les cinématiques dont la qualité est décevante sont tout de même rares.
Danganronpa Another Episode – Ultra Despair Girls est un jeu plaisant à faire et qui ne prend pas la tête. En tant que troisième épisode de la licence il est quand même bon d’avoir quelques notions sur le lore du jeu pour ne pas être perdu dans cet univers. Pas besoin d’avoir fait tous les jeux, vu les animes et lu toutes les théories de fans sur internet, mais une connaissance sommaire de l’univers peut aider (Qui est Monokuma, ce qu’est la Hope’s Peak Academy…)
Note perso : Attention, Danganronpa Another Episode spoil énormément les deux premiers opus. Si vous voulez vous garder les surprises du scénario, faites les dans l’ordre.
Le jeu est disponible depuis le 23 juin sur Playstation 4 et pour un prix oscillant autour des 30 euros. Avec une durée de vie d’une vingtaine d’heures (évidemment plus pour les complétionistes) il propose une expérience vraiment sympathique.
Nous remercions chaleureusement toute l’équipe de Koch Media qui nous a gentiment fourni une version de Danganronpa Another Episode pour le test!