Pour cette première journée, l’organisation a pensé à nos vieilles carcasses, puisque les concerts n’ont débuté qu’à 16h30 (au lieu des 10h30 habituels). Un bon moyen de se mettre dans le bain s’en s’épuiser trop vite. Revers de la médaille, nous avons déjà eu le temps de suer comme des petits cochons depuis le matin, et sommes déjà bien rougis par le soleil !
Premier jour de festival, et on commence déjà par un premier clash. Les français de Hypno5e se sont en effet ajoutés à l’affiche quelques jours avant le début des festivités, mais nous avions déjà décidé d’aller voir Blackbraid, du Rez Black Metal (du Black Metal issu des réserves amérindiennes) qui cartonne depuis quelques temps sur YouTube.
Nous n’étions pas les seuls à avoir fait le choix de voir le phénomène puisque la tente de la Temple était plus que bien peuplée. Bien nous en a pris, car malgré une originalité assez faible, le tout est exécuté proprement et sans fausse note. Le créneau suivant était aussi problématique puisqu’il fallait choisir entre les américains de Coheed and Cambria, les français d’Aephanemer et leur death technique ou bien les vainqueurs du tremplin Hellfest : Kamizol-K.
Comme nous avions peu de concerts à voir sur la Warzone ce week-end, nous avons opté pour ces derniers, surtout qu’ils nous étaient complètement inconnus. Au chant on retrouve deux personnes, un homme et une femme, qui se relaient pour distiller une puissante énergie à la fosse qui lui rend bien, malgré la chaleur étouffante. Ratés au Motocultor, nous avons ensuite fait le choix des masqués d’Imperial Triumphant. Pour faire court, nous n’avons rien compris. Le son était brouillon, et le mélange de jazz et de black metal n’est pas du tout fait pour nous. Ils ont pourtant un jeu de scène aux petits oignons et leurs accoutrements font effet, mais la sauce n’a pas pris avec nous. Au retour nous avons jeté une oreille aux albums, mais il nous a fallu quelques minutes pour confirmer notre opinion négative.
Harakiri for the Sky c’est un groupe que je me plais à revoir dès que l’occasion se présente, et qui me fait autant d’effet sur album qu’en live. Les compositions sont longues et leur prestation sur un créneau d’une heure me laisse sur ma faim. Leurs précédentes prestations me parlaient beaucoup plus, et ils ont fait ici l’impasse sur pas mal de morceaux emblématiques de leur discographie. De l’album Trauma:III nous n’avons eu le droit qu’à Funeral Dreams, et aucun morceau issu de Aokigahara. La prestation était carrée, mais il manquait quelque chose pour me faire partir avec eux, surement aussi à cause du slammeur qui a décidé de se lancer dans un record du monde de slams en moins d’une heure, et qui énervait tout le monde jusqu’aux challengers (les personnes chargées de récupérer les slammeurs à la barrière).
Le temps de faire une petite pause pour manger, et on repart sur un autre clash bien plus difficile à gérer. Les anglais Architects et leur metalcore un poil symphonique, ou bien les suédois de Dark Funeral et leur pur black metal ? Je n’ai vu aucun des deux et je me rabats donc sur ces derniers qui sont un peu les chouchous de Panzer, et surtout pour entendre enfin My Funeral en live. La scénographie est plutôt léchée avec pas mal de pyrotechnie, la setlist est pas mal également mais le choix des morceaux issus de Where Shadows Forever Reign me turlupine un peu. On a tout de même eu le droit à une setlist intégrant des titres de Diabolis Interium et Vobiscum Satanas. Un petit pas chassé sur la gauche et on se retrouve tout devant pour Hypocrisy. Panzer était un peu sceptique car sur album il trouve ça gnangnan avec toutes les parties au clavier, mais il est conquis par la version live des morceaux. Surement à cause des rééditions récentes de leurs albums, nous avons même le droit à des morceaux piochés un peu partout dans leur discographie, et ça c’est qu’on aime ! Pas que leur dernier album soit mauvais, mais en festival je trouve que les setlists se doivent d’être plus représentatives de la carrière d’un groupe, et non pas pour défendre leur dernière sortie. Malheureusement le son était un peu brouillon et certaines parties difficilement audibles.
Comme de vrais sportifs ont refait un petit pas de côté pour se placer devant Behemoth dont on ne compte plus le nombre de fois qu’on les a vus. C’est toujours aussi carré, Nergal (le chanteur / guitariste) sait comment haranguer une foule et mettre en forme un show. Petit bonus, des plateformes ont été montées sur les côtés de la scène pour permettre aux musiciens de surplomber la foule. La setlist pioche également dans tout leur répertoire, mais malheureusement donne ici la part belle au dernier album, qui n’est pas franchement notre préféré.
On se déplace enfin vers la Mainstage 2 pour notre premier concert de la journée sur cette scène, et sûrement ma plus grande déception du week-end. J’ai découvert Parkway Drive en 2013 avec l’album Atlas, et leur prestation au Hellfest en plein après-midi sur une scène pas forcément blindée. 10 ans plus tard, la foule est au rendez-vous pour les australiens, malgré l’heure tardive. Là où ils jouaient sur la simplicité, on se retrouve devant un spectacle mis en scène de bout en bout, avec une légèreté que je ne retrouve plus. Alors ça ne m’aurait pas dérangé si la setlist avait été de qualité, mais ils ont fait le choix d’oublier complètement les morceaux de Killing With A Smile, Deep Blue (dont Karma, qui est quand même leur hymne en temps normal), ceux d’Atlas (à part Wild Eyes, mais en morceau de clôture) et ceux d’Horizons. Il semblerait qu’ils aient décidé d’oublier leurs racines pour ne se focaliser que sur leurs sorties depuis 2015. Sans faire le vieux con, je me demande ce qui leur prend car vraiment les morceaux depuis cette période ne sont pas bons, ou du moins pas aussi bons que ce qu’ils faisaient avant. Alors peut-être que les nouveaux morceaux sont plus taillés pour de grosses scènes, mais vraiment j’ai du mal à comprendre leur positionnement, et c’est abattu que je suis parti me coucher. Nos voisins de camping avec qui nous avons discuté en rentrant avaient l’air ravis de cette setlist … tant mieux pour eux.