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Ginkgopolis – L’urbanisme verdoyant du futur

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Salut les urbanistes écolo ! Le développement et l’urbanisme durables sont plus que jamais dans l’air du temps. Ginkgopolis, le jeu de Xavier Georges édité par Pearl Games en 2012 revient sur les étals des boutiques spécialisées grâce à Funforge qui le distribue en France depuis mi-janvier. C’est l’occasion pour nous de découvrir ce titre qui a beaucoup fait parler de lui mais qui n’était trouvable quasiment que sur le marché de l’occasion et à des prix rarement décents.
Pour sa nouvelle sortie, Ginkgopolis a subi un petit ravalement de façade et il est  arrivé tout beau tout neuf le vendredi 15 janvier dernier et on va s’empresser de le découvrir ensemble !

On reprend l’histoire à la racine

Au XXIIIe siècle, les choses semblent commencer à s’améliorer puisque, acculés par le manque de ressources, les humains se décident enfin à penser leurs villes raisonnablement. Dans cette optique le Ginkgo Biloba, le plus vieux et résistant des arbres de la planète devient le porte étendard de cette mouvance qui se veut plus respectueuse de l’environnement et des ressources. Pour profiter au mieux des quelques bulles d’espaces habitables qui perdurent, les villes s’élèvent vers les cieux. Le défi de Ginkgopolis sera pour les joueurs de concilier expansion territoriale, élévation de bâtiments et gestion de ressources. 

Un vert éclatant

La refonte visuelle de Ginkgopolis nous a parue assez subtile, en cherchant des photos du matériel de l’ancienne version on n’a pas vu grande différence, si ce n’est sur l’illustration de couverture. Comme quoi, le jeu avait déjà un design moderne pour l’époque. Les meeples chantier ont quand même changé de forme ! On a désormais des pions en bois avec une silhouette de grue à la place des cylindres (Non ce ne sont pas des girafes grises, ni des E.T. après un énorme burger).

Les cartes et les tuiles sont colorées et surtout très lisibles en jeu. La première partie nous a tout de même demandé un petit peu d’adaptation aux icônes pour les apprivoiser mais une fois cette prise en main effectuée, tout a roulé assez vite. Le matériel est de très bonne facture avec des éléments bois et carton d’excellente qualité. Après de nombreuses parties, rien n’a bougé. Le matériel est au service du gameplay et de l’expérience de jeu, c’est lisible, efficace tout en restant joli, un point auquel on attache de l’importance tout de même.

La ville de demain

Dans Ginkgopolis les joueurs vont donc se livrer une course à l’urbanisation pour remporter des points. Et l’urbanisation, c’est mouvant ! Surtout à cause des autres joueurs. Vous êtes tous dans la même ville et les interactions seront très fortes. Chacun va tenter de détenir la majorité sur des quartiers ou des bâtiments de plus en plus haut pour remporter la victoire.

Mais nous ne sommes pas encore au décompte des points, avant, il nous reste à voir comment se met en place et se déroule une partie.

La mise en place est relativement simple. On dispose au hasard, au centre de l’aire de jeu, les tuiles Bâtiment numérotées de 1 à 3 de chaque couleur. Ces tuiles constituent la ville de départ. Autour, on dispose des jetons qui vont servir lors de l’expansion de la ville pour placer ses tuiles et se repérer. Les joueurs se voient également attribuer un paravent pour garder secrets le nombre de points de victoire en leurs possession ainsi que le nombre de ressources dont ils disposent. Ils reçoivent aussi des cartes Personnage permettant des départs asymétriques grâce à des pouvoirs et des ressources distincts. 

Le cycle de la vie du jeu

A chaque tour, les joueurs devront choisir une carte de leur main et la jouer simultanément. Ces cartes sont le cœur du jeu. Jouées seules, elles permettront de récolter des ressources ou de profiter des constructions déjà établies, fournissant ainsi les ressources nécessaires au développement de sa vision de la ville.


Mais vous pourrez également les jouer avec des tuiles pour pouvoir agrandir la ville en hauteur comme en superficie. C’est assez agréable de voir la cité se dessiner et prendre littéralement forme au cours de la partie. Évidemment d’une partie sur l’autre on n’aura jamais deux fois la même ville, on part sur une rejouabilité impressionnante pour ce titre. Les tuiles qui viennent d’être ajoutées reçoivent un marqueur chantier dessus, qui indique aux joueurs que la carte correspondant à cette construction ou nouvel espace ne sont pas encore ajoutées à la pioche. Elles ne le seront que lorsque la pioche sera épuisée, auquel cas on les ajoutera à la défausse avant mélange pour former la nouvelle pioche.

Cependant, il faut garder en tête que toutes ces actions ont un coût en ressources. en fonction de la hauteur des bâtiments construits, il faudra prendre un (ou plusieurs) pions Ressource pour les déposer sur la tuile nouvellement placée. Il faudra bien gérer ces précieuses ressources sous peine de ne pouvoir effectuer l’action. Une erreur de calcul ou un moment d’inattention et le tour est presque perdu. On applique tout de même l’effet de la carte seul en cas d’impossibilité de payer le coût.  (Vous sentez le vécu ? ^^)

Un moteur qui ne pollue pas

Lorsque les joueurs construisent un bâtiment, ils laissent la carte du building devant leur paravent. Ces cartes auront des effets sur le reste de la partie en octroyant divers bonus en cours de jeu lors d’une action spécifique, comme par exemple prendre une ressource lorsque l’on effectue l’action construire en hauteur, ou des points de victoire selon certaines conditions en fin de partie. Les joueurs vont se créer des petits moteurs de ressources/points/tuiles et on observe une réelle montée en puissance des possibilités tout au long du jeu. On adapte d’ailleurs bien souvent ses actions en fonction de ce qui sera le plus profitable.

Une fois le tour terminé, les joueurs passent les cartes qui leur restent en mains à leur voisin et piochent une carte. On a beaucoup apprécié cette mécanique qui permet d’avoir une partie des informations du jeu des autres. En sachant quelles cartes vous laissez aux autres joueurs, vous connaissez (un peu) leurs possibilités de jeux et pourrez anticiper de leur donner ou non certaines cartes. 

De la stratégie 

Ginkgopolis en est rempli ! Les points de victoires s’accumulent principalement en contrôlant des quartiers de la même couleur. Pour les contrôler, il suffit d’être majoritaire dans ces derniers.
Mais un quartier peut être anéanti par un joueur qui change un bâtiment de couleur et reconfigure complètement les majorités. Rien n’est acquis dans Ginkgopolis. Ca peut être frustrant pour certains joueurs qui aiment planifier à long terme mais pour nous qui aimons les interactions et les petits coups dans le dos, on a trouvé que c’était génial ! 

Les possibilités sont nombreuses, étendre un quartier dans une direction plutôt qu’une autre, faire que 2 se rejoignent pour y gratter une majorité, isoler un bâtiment en changeant la couleur d’un autre pour faire basculer les forces, déloger un joueur d’une position trop avantageuse… Le champ de possibilité est impressionnant avec seulement 4 cartes et quelques tuiles/ressources par tour.
A chaque fois qu’on prenait toute la mesure des implications des choix de gameplay la phrase autour de la table qui revenait sans cesse :  “Ah mais c’est trop bien !” 

Le jeu à 9 ans mais il n’a pas pris une ride, il est bourré de bonnes idées qui traversent les années sans broncher. Les règles du jeu tiennent en seulement quatre pages et offrent des possibilités impressionnantes. Facile d’accès, Ginkgopolis se révèle néanmoins un titre riche qui a séduit joueurs occasionnels comme confirmés durant nos parties.

Un autre point que l’on a beaucoup apprécié, c’est que la plupart des éléments de scoring sont accessibles en temps réel sur l’aire de jeu. Les cartes bâtiments construits qui rapportent des points, l’influence sur les quartiers… Seuls les jetons “Changement de main” qui s’ils ne sont pas utilisés rapportent 2 points de victoire restent à la discrétion des joueurs. Mais on ne parle que de 2 jetons par personne et si l’on est attentif en cours de jeu on peut mémoriser qui les utilise. Tout au long de la partie on analyse le jeu des autres, on tente d’optimiser ses actions, mais on n’est pas à l’abri d’un coup un peu bas d’un autre joueur ou d’une erreur de calcul ;). 

L’urba c’est sympa !

Ginkgopolis est un jeu de Xavier Georges édité pour la première fois en 2012 par Peal Games et qui revient aujourd’hui par l’intermédiaire de Funforge.
Vous y incarnerez des urbanistes qui devront étendre une ville en hauteur et en superficie tout en s’assurant d’avoir la mainmise sur les quartiers pour engranger des points. Mais ces quartiers ne seront jamais figés, ils vont bouger grâce aux actions des joueurs, les majorités vont basculer, les nouveaux quartiers vont rebattre les cartes et l’optimisation sera de mise si vous voulez tirer votre épingle du jeu.
Une grosse partie des informations étant connues de tous les joueurs, il faudra être observateur et attentif pour maximiser ses efforts et remporter la victoire.
Pour les joueurs un peu moins calculateurs, Ginkgopolis est un jeu très agréable avec des retournements de situations facile à mettre en place et à contre balancer au besoin. Le matériel qui n’a pas beaucoup bougé depuis sa première édition. A part les petites grues qui viennent souligner qu’un quartier est en travaux. Il est visuellement très beau et voir sa ville se développer petit à petit sur la table fait toujours un petit quelque chose.
On vous le recommande chaudement, notre première partie a été ponctuée d’exclamations sur les brillantes idées qui composent ce jeu et la seule remarque que l’on avait à faire une fois terminée était : « On en refait une ? ».  

La Récap de la Rédac

Nombre de joueurs de 1 à 5 joueurs
Age conseillé à partir de 10 ans
Durée d’une partie environ 45 minutes
Auteur Xavier Georges
Illustrateur Gaël Lannurien
Éditeur Funforge
Prix : Environ 45€ Philibert Play In
Parkage Ludum

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