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Dungeons III – Complete Edition. « It’s good to be bad » !

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Salut les Génies du Mal ! Dungeon III – Complete Edition vient de sortir, l’occasion pour nous de s’essayer à cette licence plus qu’attirante sur le papier : Incarner un Méchant, de l’humour de la stratégie / gestion, tous les ingrédients sont là. Reste à voir si l’alchimie opère et qu’en mélangeant tout ça, Realm Forge et Kalypso ont su nous forger un bon jeu.

La licence est implantée depuis 2011 et a connu un second épisode en 2016. Le troisième opus ne s’est pas fait désirer très longtemps puisqu’il est sorti fin 2017. Deux an et demi plus tard, c’est au tour de l’édition complète, incluant tous les DLCs de faire son apparition.
L’ensemble des DLCs n’est pas sur le disque cependant, ils sont fournis sous la forme d’un code à télécharger.

L’histoire en bref

Si comme moi vous n’aviez jamais touché à un titre de la licence, ce n’est pas pénalisant. Le jeu prend la peine de faire un bref résumé, et même si certains personnages sont communs, avoir tout le background n’est pas nécessaire. 

A la fin de Dungeons II, le Mal a conquis tout ce qui était possible de conquérir mais un nouveau continent sur lequel étendre sa domination a été découvert. Dans cet épisode, l’Elfe Noire Thalya s’est rangée du côté du Bien. Cependant, le Mal, qu’on incarne la corrompt petit à petit et elle entre à son service, reniant ses anciennes alliances avec les forces du Bien. 

On joue au vilain

Tout du long de la campagne on suit les aventures de Thalya lors de la conquête de ces nouvelles terres. Le joueur incarne le Mal et va diriger Thalya et toute sa petite troupe de démons / gobelins / morts-vivants. Le gameplay est donc organisé autour de deux phases de jeu qui évoluent simultanément en surface et sous terre. Il faudra, en plus de diriger les unités, bâtir et exploiter le Donjon du Mal.

Cette phase de gestion est extrêmement importante et intéressante. On a un pool de grouillots à disposition qui vont effectuer les basses besognes et la construction. Avec leurs aide et leur volontariat contraint, le Mal que l’on incarne va aménager une grotte pour en faire son petit donjon maléfique tout cocooning comme il se doit. 

On va pouvoir évider la roche pour créer des salles et découvrir des gisements d’or ou de Mana. Car évidemment, comme dans tout jeu de gestion – stratégie, les ressources et leur gestion sont le nerf de la guerre. On nous apprend rapidement dans le tuto à disposer des salles de trésor tout autour d’un gros gisement d’or, afin d’optimiser le temps de trajet des grouillots pour déposer le produit de leurs fouilles par exemple. 

La productivité en ligne de mire

Bien évidemment il faudra installer des salles de production d’unités, et effectuer de nouvelles recherches pour débloquer de nouvelles compétences et troupes. Il faudra bien penser à prendre en compte les besoins des unités pour leur apporter les ressources nécessaires. Les orcs, qui sont dans les toutes premières créatures que l’on débloque, ont besoin de manger assez régulièrement et de se reposer pour récupérer. Un élevage de dindons et une salle de repos à proximité s’imposeront vite pour ne pas avoir de soucis dans la phase de jeu en surface. 

Pendant le jeu, il ne faut pas hésiter à aller consulter l’Almanach. Il donne de précieuses informations sur les bâtiments, créatures et tout ce qu’il faut savoir pour prospérer dans Dungeons III. Les didacticiels manquent à mon goût d’un peu de consistance et n’effleurent que certains points. Heureusement que l’Almanach est là pour rattraper le coup.

Il faut également penser à être efficace. Les ressources de la map ne sont pas intarissables et il peut arriver de perdre une partie faute d’or pour produire de nouvelles unités… Même si parfois on est tentés de s’éparpiller et de tout construire, il faut apprendre à aller à l’essentiel.

Ça déconne, mais pas tant que ça !

Attention cependant, le jeu a un ton assez léger, mais ce n’est pas pour autant qu’il est facile et sans intérêt. Les hordes de héros ne laissent pas beaucoup de répit et viennent régulièrement saccager votre donjon, voler des ressources et essayer de détruire le Cœur du Donjon, ce qui est une cause de défaite. Pour tenter d’y pallier, ou au moins se donner un peu plus de temps de réaction, il est possible de piéger les couloirs et pièces du donjon. Les héros adverses subiront des dégâts tout au long de leur progression et seront en bien mauvais état lorsqu’ils arriveront devant le Cœur. Ça laisse également le temps de rapatrier des troupes depuis la surface si jamais on était parti en mission. Dans l’esprit c’est clairement dans la veine de Dungeon Keeper, et c’est très bien fait. Le Mal peut également intervenir en lançant des sorts pour anéantir les héros adverses, après tout, il est omnipotent ! On est constamment impliqué dans la vie et la gestion du donjon.

Remontons à l’air libre

En ce qui concerne les phases de jeu en surface, elles sont également tactiques et plutôt sympa. Elles concentrent en général les objectifs à accomplir et permettent au scénario de se dérouler.

Les objectifs sont divers, allant de la prise de position à la défense de points en passant par l’élimination de cibles. On commande ses troupes et on fait au mieux pour en prendre soin. Car contrairement à d’autres titres comme Age of Empires ou autres, les unités de Dungeons III ne sont pas des consommables. Elles gagnent en niveau au cours de la mission et deviennent plus puissantes. C’est donc un peu pénalisant de se faire décimer ses unités, tant au niveau coût de production qu’au niveau efficacité. On va donc avoir tendance à créer une bonne armée, variée avec des soigneurs, des persos capable de tanker pendant que d’autres plus fragiles infligent de gros dégâts. C’est au final très plaisant de manager toute sa petite troupe en craignant pour elle.

Mais attention à soigner leur moral également ! On a vu un peu plus tôt que les unités avaient leurs exigences et qu’il fallait les satisfaire. C’est capital sinon on se retrouve avec des unités qui font grève sur le champ de bataille, pouvant retourner la situation à notre désavantage. 

Un délicieux maléfice

Le gameplay de Dungeons III est vraiment plaisant et complet, on l’a vu juste avant. Mais l’autre élément par lequel brille je jeu, c’est indéniablement sa direction artistique. Visuellement parlant, Dungeons III est très coloré et avec un trait un peu typé cartoon des plus plaisant. L’ensemble est cependant enrobé d’une très grosse couche d’humour qui se traduit en jeu par des éléments décalés et des dialogues vraiment drôles.


Dungeons III est entièrement traduit en français, textes et voix et c’est une excellente chose. Le narrateur en VF, fait un travail incroyable et donne vraiment un supplément d’âme au jeu. On ne voit pas passer les missions ponctuées par les interventions du narrateurs et on attend impatiemment la suivante. Bien que le scénario soit assez classique, Dungeons III en joue et s’en moque. 

Le jeu se joue allègrement des codes et de l’industrie du jeu vidéo et de la Fantasy en général. Les références au Seigneur des Anneaux sont légion ; un des premiers personnages que croisent le Mal et Tanya n’est autre que le nain Grimli. La ville principale du jeu est baptiptisée Twistram, en référence à la ville emblématique de Diablo j’imagine.

Personnellement je n’ai pas trouvé l’humour lourd ou trop appuyé. Le ton est volontairement très léger, les dialogues sont un festival de pics entre personnages, de références et de second degré, j’ai vraiment accroché. 

Les modes de jeu et les DLC

On peut profiter de Dungeons III Complete Edition en campagne ou en escarmouche. Personnellement je me suis concentré sur la campagne qui m’a bien occupé 25/30 heures. Le jeu a un rythme dynamique tout au long des missions. On alterne entre phases tranquilles pendant lesquelles on agence son donjon et phases plus stressantes lors des attaques. Les DLCs proposent de nouvelles campagnes plus courtes mais qui, cumulées ajoutent autant de temps de jeu que la campagne de base.
Evidemment, on retrouve des objectifs qui se répètent un peu tout au long des campagnes, mais ça ne m’a pas gêné. L’humour estompe la répétition.

Conclusion

Dungeons III – Complete Edition regroupe le jeu de base sorti en 2017 et tous les DLCs parus à ce jour. Ce titre de gestion stratégie rappelle Dungeon Keeper dans l’esprit et réveille la fibre nostalgique chez les trentenaires qui ont joué ou bavé sur le titre de Bullfrog.
Agencement de donjon, création d’unités et surtout extension du territoire du Mal sont le coeur du jeu. Le tout est maîtrisé par Realm Forge qui livre un bon jeu enrobé d’une couche d’humour rafraîchissante. La campagne principale s’étale sur une vingtaine de missions et les DLCs en rajoutent autant, de quoi passer de bons moments et construire le plus beau donjon sereinement. 

Dungeons III – Complete Edition est disponible sur PC, Xbox One et sur PS4 (version sur laquelle nous avons effectué ce test). Distribué en France par Koch Media, ce titre propose challenge et humour débridé. Si vous vous sentez l’âme d’un Seigneur Noir du Mal, foncez vous ne serez pas déçu!

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