Salut les étudiants! Retour aux jeux vidéo après de nombreux articles dédiés aux jeux de société, avec la sortie de Monark, très attendu par les amateurs de JRPG. On ne pouvait pas faire l’impasse sur ce titre développé par d’anciens membres d’Atlus ayant œuvré sur des séries comme Shin Megami Tensei et son spin off Persona.
J’ai adoré Persona 4 et 5 et j’ai découvert la série des SMT à Noël avec l’opus V sur Switch que j’ai beaucoup aimé. Autant dire que j’étais très curieux de découvrir cette nouvelle licence, développée par Furyu et distribuée par Koch Média, qu’on remercie de nous avoir fait parvenir une copie de test pour Playstation 4. Alors qu’il est sorti en octobre 2021 au pays du Soleil Levant, le titre de Furyu est disponible depuis le 25 février en France sur Playstation 4 et Nintendo Switch.
Bienvenue à l’école Shin Mikado Academy
Comme à notre habitude, on s’efforcera de ne pas spoiler l’aventure, mais on vous présente tout de même la situation initiale du jeu. La squite du paragraphe contient donc quelques spoils mineurs. Le héros de l’histoire, incarné par le joueur, se retrouve malgré lui embarqué dans les tourments de l’école Shin Mikado Academy. Un “beau” jour, l’enceinte de l’école est envahie par un brouillard étrange et certains élèves semblent atteints par un mal tout aussi étrange qui leur fait perdre la raison.
La Shin Mikado Academy est le théâtre d’un affrontement singulier puisque des Pact Bearers, élèves ayant fait un pacte avec des entités maléfiques (les Daemons) affiliées aux péchés capitaux, se livrent bataille pour imposer l’autorité du Daemon auquel ils ont prêté allégeance.
Embarqué par les événements, le héros est amené à passer un pacte avec Vanitas, la mascotte du jeu, un effrayant lapin en peluche. Vanitas est à mi- chemin entre Monokuma de Danganronpa et Teddy de Persona 4. Notre protagoniste devient donc un Pact Bearer
Des combats rudes et tactiques
Au cours de son aventure, le joueur sera bien évidemment amené à combattre de nombreux monstres. Monark propose un système de combat au tour par tour, avec une mobilité libre dans des arènes.
Pour le déplacement on est libre au sein de l’arène, mais il faudra composer avec la distance de déplacement possible de chaque protagoniste. Le jeu s’affranchit d’une grille au sol au profit d’un affichage de cercle lumineux dans lequel le joueur déplace ses personnages librement. Le placement est très important car il définit évidemment la possibilité ou non d’attaquer, mais si plusieurs personnages sont à portée ils peuvent fournir de l’assistance, multipliant ainsi les dégâts causés. Attention toutefois, les ennemis bénéficient également de cette mécanique et peuvent riposter !
Lors des combats les personnages sont assistés par des groupes de squelettes à leur service. Il sera possible de personnaliser leurs arbres de compétence, comme ceux des personnages humains, à l’aide des Spirit récoltés en fin de combat qui servent de monnaie pour acheter des compétences et passer en niveau.
Les combats sont tactiques et exigeants, ce qui apporte une bonne dose d’intérêt à Monark. Cependant, on prend par moment de gros pics de difficulté dans la figure, qui imposent des sessions de farm pour acquérir l’expérience et les niveaux nécessaires. Personnellement je préfère quand tout se fait de manière plus fluide. J’ai retrouvé dans Monark ce qu’on appelle désormais avec Younz le “Syndrome Octopath Traveller” qui nous avait fait décrocher du jeu.
Tech vs art
En ce qui concerne la technique, le titre est clairement en dessous de ce qui se fait actuellement. Malheureusement il ne brille pas par ses qualités techniques. Les très nombreuses scènes de dialogues se déroulent sur un décor fixe, avec les portraits des protagonistes. Le cadrage n’est pas toujours flatteur et l’ensemble perd en dynamisme. Sur Switch, ces arrière-plans sont parfois très flous et les personnages aliasés.
Lors des phases d’exploration et de combat, les animations des personnages manquent de fluidité et de naturel… On a l’impression de voyager dans le temps et d’avoir un jeu qui accuse déjà quelques années entre les mains.
En revanche, le titre de Furyu se rattrape largement sur le plan artistique. Le Chara design est, je trouve, très bon avec des personnages charismatiques rien qu’au visuel. On sent clairement la filiation avec les Persona, déjà par l’ambiance scolaire, et ensuite par l’intervention d’un monde fantastique dans la vie de lycéens et le questionnement sur l’ego et les sentiments personnels. Quand on voit la renommée de la série Persona, et également celle des Shin Megami Tensei dont elle est un spin off, on comprend aisément que certains joueurs aient envie de prolonger le plaisir dans d’autres licences.
En revanche, l’univers scolaire dans lequel on passe beaucoup de temps au sein de Monark n’est pas vraiment propice à l’évasion artistique, mais le jeu se rattrape un peu sur les phases surnaturelles.
Au niveau de l’ambiance sonore, on est également devant une œuvre qui revendique l’héritage de la licence d’Atlus. Loin d’être un plagiat, la bande son très jazzy (sur les thèmes de l’École) au début du jeu pose les bases, cependant elle parvient à se diversifier et étoffer son répertoire en adoptant des styles variés avec des teintes presque Metal. Cette OST remplit bien son office et donne une ambiance très agréable au titre de Furyu en réhaussant avec justesse toutes les situations du jeu.
En ce qui concerne les langues, le jeu propose des voix anglaises (d’excellente qualité) ou japonaises pour les dialogues avec des sous titres anglais. Pas de traduction française pour ce titre. Attention, Monark n’est pas des plus faciles d’accès, cela fait bien longtemps que je n’avais pas fait autant d’aller retours entre un jeu et un dictionnaire d’anglais. Après, ce n’est pas un mal non plus j’ai appris pas mal de nouveaux mots mais ces va-et-viens coupent l’immersion par moments..
Conclusion
Monark est un jeu de rôles japonais qui souffre de sa filiation avec ses aînés : Persona et Shin Megami Tensei. Sans être un mauvais jeu, Monark pâti d’un rythme, à mon sens, mal dosé. L’aventure est poussive et très verbeuse par moment, et certaines phases imposent une difficulté excessive alors que le joueur n’y est pas spécialement préparé. Sans rentrer dans quelque chose de frénétique, qui n’aurait pas plus servi le jeu, on constate qu’il y a un gros ventre mou qui pourrait faire décrocher plus d’un joueur. Les dialogues à rallonge et les sessions de farming obligatoires pour passer certains affrontements rendent l’aventure poussive. Même si le jeu retrouve un peu d’intérêt sur la fin, cela n’efface pas les lourdeurs des heures précédentes qui auront peut être eu raison de la motivation de certains joueurs.
Le principe du groupe d’étudiants embarqués dans des aventures surnaturelles fonctionne toujours, on a envie de percer le mystère autour de la Shin Mikado Academy, mais l’aventure reste en demie teinte à cause de quelques défauts.