Danganronpa V3 : Killing Harmony est le troisième volet canonique de la série des Danganronpa mais c’est surtout le premier épisode à être entièrement développé pour une console de salon, la PS4, ainsi que pour la Vita. La série parcourait son petit bout de chemin sur consoles portables depuis 2010, la transition vers une plateforme de salon s’effectue en douceur. Monokuma est-il toujours aussi maléfique dans cet épisode ? Voici notre test de Danganronpa V3 : Killing Harmony.

Attention ! L’histoire de Danganronpa V3 : Killing Harmony est très riche en suspense et en rebondissements, afin d’éviter de vous gâcher l’expérience je resterai volontairement vague sur l’histoire. Les screenshots illustrant cette review proviennent du début du jeu pour les mêmes raisons.

Danganronpa est une licence déclinée sur plusieurs supports : jeux vidéo, anime, mangas, light novels, mais c’est avant tout un concept. Le concept des jeux canoniques, dont nous allons parler à présent, est de confronter des adolescents au désespoir le plus total.

Les jeux suivent la même trame : des étudiants excellant dans un domaine (les Ultimes) sont invités à rejoindre une école afin de parfaire leurs connaissances et d’échanger avec d’autres prodiges.

Cependant tout n’est pas rose dans le monde de Danganronpa, un ours mécanique baptisé Monokuma dirige cette école et met en place un jeu particulièrement sadique. Le seul moyen pour les élèves de s’en échapper est de tuer un de leurs camarades sans être découverts. La personnalité de chacun de ces Ultimes est mise à rude épreuve, certains refusant de s’adonner à cette machination macabre, d’autres déterminés à sortir de cet enfer au plus vite s’y résignent. Dès leur arrivée, les Ultimes sont confrontés aux Monokumers, une parodie de Power Rangers à la sauce Monokuma, qui se chargeront de les tourmenter.

Dans ce Danganronpa V3 : Killing Harmony, on incarne la jeune Kaede Akamatsu, l’Ultimate pianiste qui est enfermée dans cette école aux allures de prison avec 15 autres étudiants. Leurs spécialités sont variées, allant de l’Ultimate détective à l’Ultimate artiste et cette diversité servira l’enquête, chacun apportant ses connaissances lors de l’aventure, ou s’en servant pour dissimuler ses méfaits. Une des forces de la licence Danganronpa, est de parvenir à impliquer émotionnellement le joueur dans l’histoire de ces adolescents. On se prendra d’affection pour certains, ressentira de l’empathie pour d’autres et une partie d’entre eux nous semblera parfaitement antipathique. Le jeu sur les sentiments que met en place Danganronpa est une fois de plus maîtrisé et n’en rend que plus riche l’aventure.

De la même façon que les épisodes d’avant, le jeu est divisé en deux parties :

La première qu’on peut présenter comme “tranche de vie d’écolier” propose au joueur d’interagir avec les autres personnages dans un style très Visual Novel, et de progresser dans l’histoire jusqu’à ce qu’un meurtre ne soit commis. Il lui faudra arpenter les niveaux de l’école dans une vue à la première personne et collecter des indices sur le crime. Vous disposez d’un menu d’accès rapide à toutes les fonctionnalités bien pratique vous permettant entre autre de revoir les indices que vous avez récolté ou les carnets de correspondance des autres Ultimes.

Une fois que le joueur a réuni les preuves nécessaires il pourra assister à une phase de Tribunal pour désigner le meurtrier.

La phase de tribunal est relativement semblable aux précédente avec des plaidoiries pour trouver qui est le coupable et l’utilisation des Truth Bullets (littéralement : balles de la vérité) pour appuyer un témoignage ou le réfuter.

Ces passages feront appel à votre esprit critique, d’analyse et également à votre mémoire. On vous demandera souvent d’interpréter ou de vous souvenir d’éléments rencontrés dans les phases d’exploration.

Néanmoins, de nouveaux éléments viennent compléter le gameplay de ce troisième volet, des débats entre protagonistes rendront la résolution des affaires plus complexe, des groupes de débat seront aussi de la partie, le joueur devra prendre position pour l’un des groupes. Vous aurez la possibilité de mentir lors de ces débats pour orienter la discussion sur un autre sujet. L’issue du procès ne changera pas mais c’est votre parcours qui s’en trouvera modifié. C’est une fonctionnalité intéressante qui à titillé ma curiosité sur certains points, me donnant presque envie de refaire certains passages pour en voir les différents cheminements.

Des nouveaux mini jeux font leur apparition comme une conduite en voiture (que j’ai particulièrement apprécié), des puzzles et des jeux de lumière. Pour revenir aux Truth Bullets, vous devrez tirer au bon moment avec ces munitions pour atteindre le bon mot, parmi plusieurs défilant, afin de faire éclater la vérité au grand jour. Vous aurez également quelques mini jeux en dehors des phases de procès, l’occasion d’apprécier la direction artistique décalée du jeu!

Graphiquement le jeu garde la patte qu’il a depuis le départ, le passage par un développement sur PS4 n’ayant pas transformé l’univers graphique du jeu et c’est tant mieux, le design des personnages réalisé par Rui Komatsuzaki est toujours aussi réussit. Etant amateur de ce type de graphismes, je me réjouis de retrouver cet univers, néanmoins, on retrouve des personnages qui physiquement ressemblent à ceux des premiers opus. Certains pourront trouver que le chara-design ne se renouvelle pas assez, c’est un point de vue qui s’entend parfaitement.

Personnellement j’aime beaucoup l’aspect « décor de cinéma » avec ces silhouettes qui se détachent de l’environnement 3D. C’est un parti pris artistique intéressant et pour le moins original, dans le monde du jeu vidéo où une bonne partie de l’industrie tend à s’approcher du rendu réaliste.

Malgré cela, le casting d’étudiants est de grande qualité, les personnalités des Ultimates sont riches et travaillées, ce qui engendre des dialogues et interactions très intéressantes. A ce titre, Monokuma, véritable chef d’orchestre de ce ballais morbide a de superbes répliques extrêmement cyniques. Sa façon si particulière de manipuler et de torturer les Ultimates ne s’est pas émoussée au fil des épisodes.

Puisque nous parlons des dialogues, il est important de souligner que cet épisode est entièrement sous-titré en français, une première dans la série. C’est une excellente nouvelle pour beaucoup de joueurs qui ne s’étaient peut-être pas lancés dans l’aventure Danganronpa à cause de la barrière de la langue. Bien que le niveau de langue ne soit pas insurmontable il est demandé au joueur (dans les phases de Tribunal notamment) de faire preuve de rapidité de lecture et d’analyse. Les Danganronpa demandaient une implication importante aux joueurs, qui sera un peu facilitée par l’arrivée du français. Il faut également noter les efforts de l’équipe de localisation pour retranscrire les jeux de mots et les allusions comiques de l’oeuvre originale! Les dialogues audio sont disponibles en anglais et en japonais, d’excellente qualité tous les deux.

Les musiques sont vraiment très sympathiques et variées. On passe allègrement d’une piste aux sonorités jazzy à la Persona, à des titres plus décalés ou sombres.

L’ambiance générale du jeu et les nombreux meurtres font de cet épisode une œuvre mature qui sera choquante pour certains. L’humour parfois incisif et parfois un peu gras, notamment sur la sexualité pourra également en rebuter quelques-uns. Rien de très offensant, mais il faut quand même le souligner. Le PEGI 16 n’est pas volé!

Danganronpa V3 : Killing Harmony s’inscrit dans la lignée directe de ses prédécesseurs mais en apportant tout de même son lot de nouveauté. On apprécie la variété des mini-jeux qui cassent le rythme Visual Novel qui s’installe par moments. Ce troisième épisode canonique est sorti le 29 septembre sur PS4 et PS Vita en version digitale et physique (simple et collector, victime de son succès, avec pas mal de matériel dont un casque audio et un sac). La version standard Day One Edition contient tout de même un mini artbook de 24 pages, une jaquette réversible (de toute beauté) et un CD contenant une sélection de titres de l’OST.

Je remercie Koch Media pour nous avoir fourni une version de test du jeu.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.