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Orléans – Des trésors plein sa besace

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Salut les médiévistes ! La fin août a vu le retour d’un titre très rapidement devenu introuvable : Orléans. Et plus que le jeu de base, c’est toute la saga avec les deux extensions qui a fait son retour sur les étals des boutiques ludiques. Ce titre de Reiner Stockhausen est édité en version française par Matagot, et en VO par DLP Games

Si vous êtes amateurs de figurines, restez quand même jusqu’à la fin! On n’est pas vraiment attirés par les jeux à l’allemande non plus de base, mais on n’a pas pu s’empêcher de retourner de nombreuses fois sur Orléans. On est forcés de constater que nos goûts ludiques évoluent, au fil des découvertes. On se prend désormais davantage d’affection pour tes titres comme Orléans, Endeavor ou Maracaibo pour ne citer que les plus récents. 

La découverte de la ville

Les parties d’Orléans se jouent sur plusieurs niveaux : à l’échelle d’une ville sur les plateaux personnels et d’une “région” sur le plateau central. Tous les joueurs commencent avec le même set de jetons action. Tout au long du jeu, ils vont se livrer une compétition farouche pour obtenir le plus de points en fin de partie.

Une partie d’Orléans se joue en 18 rounds – rassurez vous c’est plus rapide qu’il n’y paraît –  rythmés par des événements que l’on révèle en début de manche. Ils donnent le ton sur les contraintes imposées aux joueurs durant le round, comme une taxe à payer, ou la Peste qui fera défausser un jeton personnage au hasard.

Le bag building, la mécanique au centre du jeu

En effet, les joueurs vont utiliser leurs jetons Partisan pour réaliser des actions de recrutement ou avec d’autres effets. Alors, ils défaussent les jetons utilisés et ajoutent le personnage nouvellement recruté à leurs sacs. Selon ses actions on oriente alors, en fonction de ses besoins et de sa stratégie, le contenu de son sac pour les tours suivants. 

Le recrutement de personnages s’accompagne souvent de gains annexes, mais non négligeables. En progressant sur les diverses pistes du jeu, les joueurs obtiennent divers bonus. Ainsi, développer les paysans permettra d’obtenir des jetons ressources supplémentaires à l’acquisition (comptant comme des points de victoire en fin de partie), alors que recruter des chevaliers augmentera le nombre de jetons piochés au tour suivant. Les Commerçants permettent d’ajouter une tuile Lieu à son plateau personnel, offrant de nouvelles actions pour les rounds suivants Alors que recruter un Érudit fera progresser sur la piste de Développement, permettant de marquer des points en fin de partie. Les artisans quant à eux fournissent un jeton engrenage qui remplacera un partisan sur une action pour la fin de la partie !

En parallèle de cela, les joueurs ont un pion Marchand sur le plateau central qu’ils pourront faire voyager de ville en ville, construisant des comptoirs qui agiront comme des multiplicateurs de points de développement (et donc de victoire) en fin de partie. Tout au long de leur pérégrinations sur la carte, les marchands collectent des ressources également synonymes de points.
Exceptée dans la ville d’Orléans où chacun peut avoir un comptoir, ils sont limités à un seul par ville. C’est donc premier arrivé, premier servi, et la course sera sans pitié, vu la puissance des récompenses. 

Un grand sac, mais qu’il ne faut pas trop remplir

Le hasard intervient forcément dans Orléans. Dans la révélation des événements de début de tour, mais également dans la pioche de jetons. Si les joueurs n’ont pas la main sur les événements, il peuvent influer sur le contenu de leur sac. 

En recrutant les personnages qui interviennent dans les actions orientées par sa stratégie, un joueur pourra maximiser ses chances de le piocher. Cependant, certains personnages qui sont utiles en début de partie, pour certaines actions ou le bonus lié à leur recrutement, peuvent ne plus entrer dans une stratégie par la suite.
Pour épurer son sac, on a la possibilité d’envoyer réaliser des Actes de Bienfaisance. C’est à dire utiliser l’action Mairie du plateau personnel pour les envoyer sur un plateau spécial. Cette action a plusieurs avantages, elle permet comme on vient de le dire de retirer des jetons Partisan de son sac, ils n’y retourneront plus et sont bloqués pour la fin de partie, mais également d’obtenir des récompenses en retour.
On maîtrise donc un peu le hasard en gardant le maximum de jetons “utiles” pour sa stratégie. On retrouve la même mécanique que dans Champ d’Honneur : du hasard de pioche mais pondéré par une stratégie. 

On s’installe à Orléans

La première partie d’Orléans, comme dans la plupart des jeux du genre, sert de terrain d’expérimentations et on est un peu dépassés par le panel d’actions disponibles. On n’a cependant pas subi la partie pour autant ! On teste des choses, voit ce que les copains font et ce qui semble marcher…
Mais surtout, le besoin de rejouer et de tenter de nouvelles choses s’est rapidement fait ressentir. Avec l’expériences les stratégies se diversifient et s’affinent c’est un vrai régal. La mécanique originale de bagbuilding a été rapidement et bien appréhendée par nos joueurs qui y ont tous trouvé un intérêt certain. 

Les interactions entre joueurs sont fortes, Les emplacements sur la carte centrale sont évidemment limités, tout comme le stock de pions partisans disponibles sur les différentes pistes de progression. Une fois les jetons partisans d’une piste épuisés, il ne sera plus possible de réaliser l’action! Les actions impactent directement les jeu des autres et l’ordre du tour (et de la réalisation des actions) sont très importants.

De quoi prolonger, et varier, le plaisir

Les deux extensions d’Orléans viennent apporter un nouvel élan au jeu en modifiant assez radicalement le titre. 

Le premier “pack” d’extensions, créé par Reiner Stockhausen et collaboration avec  Inka et Markus Brand, Invasion va proposer des scénarios que les joueurs pourront résoudre en coopération, en solo ou en multijoueur compétitif. Chaque scénario dispose de son matériel pour venir enrichir celui de la boîte de base et varier l’expérience. Le mode duel propose aux joueurs de s’affronter, mais dans une course à l’objectif. Le premier à compléter 4 objectifs remporte la partie.
Le scénario Invasion invite les joueurs à œuvrer de concert pour fortifier la ville d’Orléans et repousser l’invasion imminente. 

Cette première boîte d’extension n’hésite pas à bousculer les habitudes des joueurs, tant sur le gameplay que sur les modes de jeu. Pour ces raisons, elle pourra ne pas plaire à tout le monde. Ce fut d’ailleurs le cas dans notre cercle de joueurs, certains ont préféré jouer à Orléans en mode compétitif total.

La seconde boîte d’extension en revanche, intitulée Commerce et Intrigue s’inscrit un peu plus dans la lignée du jeu de base et vient renforcer les interactions. En plus d’amener de nouvelles tuiles événements, 

Le commerce ouvre de nouvelles perspectives stratégiques. En ayant son personnage dans une ville, on peut payer les ressources indiquée par une carte Commerce et ainsi marquer les points en fin de partie. Ca bonifie grandement la valeur de certaines ressources mais demande de voyager sur une ville, et d’y avoir un comptoir d’installé. 

Ces contrats peuvent paraître compliqués à réaliser, mais le module Intrigues vient faciliter la chose. Au lieu du plateau Actes de Bienfaisance, on utilise le plateau Intrigue qui va avoir un impact direct sur le jeu de vos adversaires. On y envoie des partisans, comme pour les actes de bienfaisance, mais les actions sont beaucoup plus sournoises. Les rôles sont variés et on peut impacter directement les jeux adverses en volant des ressources, supprimant des partisans… Orléans accueille désormais le festival hebdomadaire des coups dans le dos !

Iconographie médiévale

Artistiquement parlant, Orléans nous a partagés. Personnellement je pense être un peu allergique aux visuels de Klemens Franz et l’Atelier 198, qui ont également oeuvrés sur Grand Austria Hotel, Agricola, Isle of Skye… L’esthétique reste la même et ne trompe pas sur le produit. On sait directement qu’on est dans un jeu à l’allemande, le public connaisseur et amateur du genre se fie aux visuels pour s’orienter sur les différents titres.

De mon côté, ça ne me parle pas vraiment et j’ai un souci avec les représentations des visages et de la perspective par moment des jeux germaniques, comme Carcassonne qui m’a fait grincer des dents. Mais je dois avouer que sur Orléans ça fonctionne plutôt bien. On se rapproche des visuels médiévaux type vitrail et le rendu est assez bon. Certains des joueurs de notre cercle avec qui on a fait les parties à quatre joueurs sont même carrément fans.

En ce qui concerne l’iconographie, elle est rapidement apprivoisée et l’absence de texte sur le matériel de jeu, mis à part les noms des bâtiments, fluidifie l’expérience de jeu. Les icônes sont lisibles et les couleurs assez vives pour éviter les confusions.

Conclusion

Orléans de Reiner Stockhausen est un jeu de développement utilisant la mécanique du Bagbuilding. Vous allez incarner un marchand qui va se déplacer de ville en ville autour d’Orléans pour établir des comptoirs et récolter des ressources. Pour faire ces actions, il faudra dépenser des jetons que piochés dans une bourse en tissu. Il sera bien évidemment possible d’augmenter le nombre de jetons dans sa besace mais aussi d’augmenter ses possibilités avec un nombre d’actions assez impressionnant. Orléans est un jeu mécaniquement splendide qui s’apprend en quelques minutes mais dispose d’une richesse tellement profonde qu’aucune partie ne ressemblera à la précédente. Vous ne gagnerez jamais 2 fois de la même façon. L’ajout des deux extensions vient drastiquement transformer le jeu de base : Invasion vient apporter du coopératif alors que Commerce et Intrigue amène de jolies crasses. On aime les deux pour des raisons diamétralement opposées mais force est de constater qu’Orléans et ses extensions sont un vrai puits de plaisir ludique au moins aussi fort que ses graphismes sont « allemands » ! 

La Récap de la Rédac

Nombre de joueurs de 2 à 4 joueurs (1 à 5 avec les extensions)
Age conseillé à partir de 12 ans
Durée d’une partie environ 60 minutes par partie
Auteur Reiner Stockhausen ; Inka et Markus Brand
Illustrateur Klemens Franz et l’Atelier 198
Éditeur Matagot
Prix : environ 50 € Philibert Playin
Parkage Ludum

 

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